Avis sur Secousses à Los Angeles

Ce Secousse à Los Angeles me pose évidemment un problème majeur. Car si le film n’est pas calamiteux dans son genre, le souci c’est quand même que les trois passages les plus réussis sur le plan de l’action et de la destruction, sont simplement pompés honteusement à d’autres films. Et la séquence la plus marquante est piquée presque mot pour mot par Richard Pépin au Flic de San Francisco avec Murphy. Le réalisateur, Pépin va même à tenter d’harmoniser son film avec ce dernier en osant un faux-raccord d’une débilité totale. Vous savez que dans le film avec Murphy ce dernier monte dans le tramway à un moment donné, laissant son acolyte blanc à la conduite de la voiture. Pépin avait aussi pris deux personnages, un blanc et un noir pour tenter de faire croire que les images piquées au Flic de San Francisco étaient bien de lui. Et bien sûr vu qu’il prend tout, il doit pour ses raccords faire en sorte que le conducteur de la voiture devienne blanc dans son film. Du coup vous voyez tranquillement le flic blanc prendre les commandes de la voiture, sauf que le flic noir n’est pas monté à bord du tramway ! Et cela en pleine course-poursuite.
Alors le film n’est pas indigeste hormis cela. Le scénario est un peu trop fouillis, avec cette histoire de séisme, d’arrestation de pirate informatique, de mafieux, de gamins coincés dans un ascenseur, mais globalement ce n’est pas trop mal rythmé, et pas trop mal fait. Les scènes d’action spécifiques au film ne sont pas horribles, bien que les destructions manquent un peu de spectaculaires et que certains effets numériques soient loupés, et Pépin parvient à offrir une mise en scène honorable. Secousse à Los Angeles est un métrage qui possède les travers communs du téléfilm, avec des décors restreints et une photographie neutre, sans relief, mais c’est pas mal orchestré. On ne s’ennuie pas, ce n’est pas moche, c’est juste assez impersonnel, et il faut le dire, pas très honnête de piquer des scènes d’autres films pour en nourrir largement le sien. Même si ça donne un cachet supplémentaire au métrage.
Ce petit roublard de Pépin a aussi bien négocié son casting. Même si on regrettera de ne pas voir Gary Daniels pratiquer les arts martiaux, néanmoins son duo avec Traci Lords fonctionne bien, et cette dernière confirme qu’elle peut être une actrice plus qu’honnête. Leur duo est entrainant, leurs personnages un peu fades mais pas dénués d’intérêt. Autour d’eux un Jeff Fahey qui n’en fait pas lourd mais assez pour sauver l’honneur, et puis une Miss Roumanie irrésistible : Daniela Nane. Difficile en effet de résister à cette actrice, ici en méchante, qui impose un charme certain et qui pimente agréablement ce téléfilm.
Franchement, Secousse à Los Angeles aurait pu mériter la moyenne s’il n’avait pas piqué des images à d’autres films, et de façon assez éhonté (vouloir faire croire que San Francisco ressemble à Los Angeles c’est roublard !). Mais là, le jeu est trop gros, et vu qu’autour ce n’est tout de même pas de ce niveau, ben je ne peux décemment pas mettre la moyenne. 2