Je crois que le jeu vidéo n'était pas très élaboré et, si c'est le cas, la transposition au cinéma, c'est kif-kif : une succession de courses-poursuites sans aucun intérêt sur des routes le plus souvent vide. Le conducteur est évidemment un mécanicien tout ce qu'il y a de propre sur lui. Ses potes bossant avec lui sont pareils. Ils sont jeunes, beaux, riches...pas tout à fait. Ce qui les conduit à participer à ces courses interdites. Il en va de la survie du garage impeccable. Pas une trace de cambouis. Rien. Arrive la première course manquant cruellement de mise en scène. Dans les Fast and Furious, il y a de la musique, des filles à moitié à poil qui se dandinent, les muscles de Vin Diesel, ses tirades sur la famille, les sourcils froncés de Michelle Rodriguez. Là, à part le rugissement des moteurs, rien. Pas de public non plus. Se pointe l'insupportable rival, la tête à claques, le fils à papa. Celui qui n'a aucune morale, qui achète et vend des voitures de sport là où d'autres en sont encore à cuire des hamburgers pour payer leurs études. Une nouvelle course s'ensuit histoire de départager celui qui a la plus grosse (ça ne va pas chercher plus loin) et là c'est le drame :
un des gentils de la bande des gentils meurt
. Ralentis, violons, larmes. N'importe qui d'un peu sensé assumerait. La vitesse excessive. L'arrogance. Une vie brisée. Je sais pas, j'arrête tout et je me range. Je mène une vie normale. Il y a déjà le poids d'avoir entraîné un de ses meilleurs potes à la mort. Non, pas dans Need for Speed. Dans Need for Speed, une fois la peine de prison purgée, il ressort pour faire pareil. Recommencer à conduire à tout berzingue. Y compris avec une jolie passagère à côté dont il a la charge même si elle a son petit caractère. Le film, de plus de deux heures, va consacrer une large partie de sa durée à ce voyage vers cette empoignade finale avec diverses péripéties : les flics, les mercenaires envoyés par le méchant pour les ralentir, les anciens copains s'invitant à la fête et faisant n'importe quoi au passage pour amuser la galerie et fatiguer le spectateur. Avant un happy-end des plus convenus : le gentil, lui, n'est pas comme le méchant car il a une morale. On peut aussi appeler ça de l'assistance à personne en danger. Cette dernière course, qu'on attend depuis le début, n'est pas si mal d'ailleurs ironie mise à part. Seulement, elle est diluée par un manque d'enjeux clairs, des conducteurs trop jeunes dans leur tête et dont on finit par se ficher éperdument de leur sort et une longueur excessive. Les trente premières minutes ne servent à rien et aurait facilement pu être zappées. Quand on voit l'intensité des scènes d'action de Fast and Furious, il y a encore du boulot pour Need for Speed.