Que fallait-il attendre d’une adaptation d’un jeu vidéo de voitures ?
Une histoire écrite sur un post-it, des play-boys traumatisés au regard sombre et fuyant, macho dans l’âme, au volant de bagnoles surpuissantes, l’éternel black qui doit désamorcer le scénario et qui le fait si bien qu’il en est gonflant, la pépé blondinette écervelée (pléonasme, oui je sais) qui sert juste de faire valoir au macho qui n’en a pas besoin (ben oui, puisque c’est un macho !)…
Voilà ! Ça, c’est le cliché. Et Need for speed respecte scrupuleusement la règle. A croire qu’à chaque piège dressé, le réalisateur a sauté dedans à pieds joints ! Donc, sans surprise. Les voitures sont jolies… L’intrigue ridicule, ne tenant pas debout une seconde, enfin, un truc pété et répété des centaines de fois. Même les courses ne sont pas trépidantes. Pour vous dire : le début de « Drive » m’avait plus fait penser à un Need for Speed, point de vue ambiance et mise en scène.
Si ici on pourra reconnaître les modèles que l’on conduit dans le jeu, c’est à peu près tout ce qu’il y a à sauver. Parce que le gros problème, c’est justement qu’avec ce genre de film, le spectateur n’est plus « acteur », il est automatiquement exclu de la course. Donc, ça ne peut pas fonctionner.
Arf ! Le cliché de la blondinette est un peu dur. Je reconnais mon erreur. Pendant deux minutes, on pense avoir un vrai personnage féminin, fort, et tout et tout. Mais très vite, elle est remise à sa place de crétine qui doit pleurer sur le chevalier dont la caisse prend une place plus importante que n’importe quoi ou n’importe qui d’autre. Imogen est capable de mieux… rien que de la voir dans « Centurion » est un pur plaisir. Bref, son rôle n’apporte rien à part une part de romance à laquelle on ne croit même pas !
Dois-je aussi signaler ces séquences qui ne servent à rien (où dont la raison d’être ne sert à rien) ? Comme le passage où on doit récupérer un membre de l’équipe qui ne veut plus entendre parler de run et qui au final va rejoindre la dite équipe, complètement à poil, juste pour faire un moment hilarant pas drôle dans le film ? On nous vend le rôle comme primordial puisqu’il doit réparer un quelque chose sur la voiture. Le seul souci, c’est que ce quelque chose est très vite écarté, comme par magie, comme si on s’en foutait et c’est vrai qu’on s’en fout.
Oui, je spoile et après ? On parle de voiture, c’est normal (comprenne qui veut !).
J’ai regardé cette misère jusqu’au bout, cet assemblage improbable, incohérent, étiré comme de la guimauve, aux dialogues débiles pour meubler un peu plus le vide par du vide et dans une lenteur à faire peur. Est-ce pour autant un film qui se regarde ? Non, pas pour moi ! C’est affligeant du début à la fin et si je suis allé jusqu’à la fin, c’est uniquement pour pouvoir cracher dessus ! Sachez que dans la même journée, j’ai regardé « Le Loup de Wall-Street »… ça déteint !