Diane Kurys a fait appel à des comédiens qu’elle connaît bien pour jouer dans son nouveau long-métrage. Elle dirige à nouveau Sylvie Testud après Sagan et Benoît Magimel treize ans après Les Enfants du siècle. Denis Podalydès, qui a également joué dans ces deux films, retrouve donc la réalisatrice pour la troisième fois.
Un an après Comme des Frères, Nicolas Duvauchelle retrouve Mélanie Thierry dans Pour une femme. Leur relation dans les deux films est néanmoins très différente : "On n’avait pas du tout ce rapport de séduction dans Comme des frères. Justement, ce qui m’a intéressé, c’était de travailler sur un tout autre enjeu avec Mélanie et de partager beaucoup plus de scènes avec elle, d’autant qu’on s’était très bien entendus", confie l'acteur.
"En tombant par hasard sur une photo au fond d’un tiroir, j’ai compris que j’avais envie de me replonger dans mon enfance et dans l’histoire de ma famille : je me suis rendu compte qu’on a beau avoir déjà fouillé, on n’a jamais tout compris. Car cette vieille photographie, au dos de laquelle figurait une date, m’a interpellée. En effet, j’avais un oncle avec lequel mes parents s’étaient brouillés et dont le nom revenait de temps en temps dans les conversations. Je savais vaguement qu’il avait été hébergé chez nous pendant quelques années, mais j’ignorais à quelle date. Tout à coup, en tombant sur cette photo de lui et de ma mère, je me suis aperçue que son passage à la maison correspondait au moment où j’ai été conçue et où mes parents s’étaient fâchés avec lui. Il y avait là un mystère familial que j’avais envie de creuser", raconte Diane Kurys.
Ce n’est pas la première fois que Diane Kurys revient sur son passé dans un de ses films. Diabolo Menthe, sorti en 1977, aborde son adolescence tandis que Coup de foudre (1983) évoque son enfance. Comme dans Pour une femme, La Baule-les-Pins, avec Miou-Miou et Isabelle Huppert, raconte une partie de l’histoire de sa mère.
C’est Benoît Magimel qui interprète le père de Diane Kurys dans Pour une femme. Pour les scènes jouées au temps présent (les années 80 dans le film), le comédien a tenu à jouer le rôle de Michel âgé. De longues heures de maquillage et la pause d’un masque en latex ont donc été nécessaires pour le vieillir. Une épreuve qui s’est révélée particulièrement éprouvante du fait de la chaleur lors du tournage. Mais elle a permis à l'acteur d’avoir une autre approche de son personnage et de jouer aux côtés de Sylvie Testud.
Mélanie Thierry incarne Léna dans Pour une femme. Le rôle avait déjà été tenu par Isabelle Huppert dans Coup de Foudre et par Nathalie Baye dans La Baule-les-Pins. Il a été assez difficile pour Diane Kurys de trouver la comédienne qui jouerait une nouvelle fois sa mère. Mais la réalisatrice n'a pas longtemps hésité lorsqu'elle a rencontré Mélanie Thierry, lui faisant porter le même peignoir rouge à pois blancs que dans ses autres films.
Diane Kurys a immédiatement pensé à Sylvie Testud pour interpréter son rôle dans son nouveau film : "D’abord, parce que notre rencontre sur Sagan a donné naissance à une vraie amitié et surtout parce que c’est une actrice géniale et qu’elle est drôle et intelligente. Je me voyais bien comme ça !", explique la réalisatrice. La comédienne a aussi très vite été intéressée par Pour une femme : "J’ai moi-même écrit un livre – Gamines – qui se passe, lui aussi, à Lyon et qui s’interroge sur l’identité du père… On a donc énormément de points communs, Diane et moi, et sa démarche m’apparaissait très claire. Je crois que la nostalgie est porteuse d’histoires et que ce n’est pas un hasard si on ressent un jour le besoin de s’y pencher."
Dans Pour une femme, Clotilde Hesme est l’épouse de Denis Podalydès. Ce dernier connaissait déjà bien la comédienne puisqu’il était son professeur au Conservatoire. Un hasard qui a parfaitement convenu à Diane Kurys : "On retrouve un peu de ces rapports de maître et élève dans les relations du couple. J’aimais bien l’idée que Madeleine et Léna aient cette envie de liberté et de jeunesse face à deux hommes qui ont dix ans de plus qu’elles."
Diane Kurys a à nouveau fait appel à Armand Amar pour la musique de Pour une Femme. Il avait déjà composé la bande-originale de Sagan. Son processus créatif n’a néanmoins pas été le même car la réalisatrice lui a cette fois laissé une totale liberté.
Tout le film a été tourné à Lyon et dans ses environs. Il s’agit de l’endroit où a grandi Diane Kurys. Elle y a recréé son appartement ainsi que le magasin de son père. Un retour aux sources qui lui a permis de redécouvrir la ville en même temps que l’histoire de sa famille.
Afin de rendre Pour une femme le plus réaliste possible, Benoît Magimel et Nicolas Duvauchelle ont voulu parler comme le faisaient les gens dans les années 1940. Tandis que le premier a étudié les films de Jean Renoir, le second a travaillé avec un coach pour gommer certains tics de langage et ralentir son débit.
Avant le début du tournage d’un film, Mélanie Thierry apprend toujours l’ensemble de son texte par cœur. Elle avoue avoir un tel trac qu’elle en devient dyslexique. Pour éviter les erreurs, elle préfère donc être préparée. Mais le processus de casting de Diane Kurys l'a forcée à changer ses habitudes : la réalisatrice a désiré faire plusieurs lectures avec elle avant de la choisir pour le rôle. Une épreuve difficile pour l’actrice : "J’étais pétrifiée, alors même que Diane essayait de me réconforter !"
Pour préparer son rôle, Mélanie Thierry s’est inspirée de Meryl Streep dans Sur la Route de Madison et Julianne Moore dans The Hours. Elle a cherché à reproduire leurs gestes de lassitude et la façon dont leurs personnages s'occupent de la maison. Nicolas Duvauchelle, quant à lui, a étudié l’histoire des chasseurs de nazis en lisant un livre que lui avait donné Diane Kurys.