André Genovès c’est l’homme de deux films, et généralement on connait un peu plus son Mesrine que Les Folies d’Elodie, son premier métrage. Un film érotique softcore assez surprenant tant il contraste avec son second métrage, mais qui n’est pas une grande réussite du genre. C’est plutôt long et pas très bien construit.
Le film suit déjà un découpage à la hache. On se retrouve en fait avec une succession d’historiettes sexy, dont le fil conducteur prétexte est une culotte bleue. C’est un peu comme les aventures de Caroline, vous savez la petite héroïne blonde, sauf que là c’est « Elodie chez le peintre de nus », « Elodie couche avec son neveu », « Elodie fait l’amour à l’écurie »… Bref, vous voyez le topo. En soi pourquoi pas, mais ce n’est pas vraiment construit comme intrigue, on suit les trépidations de l’héroïne qui ne sont généralement pas très imaginatives. Parfois on rigole, parfois c’est gentiment sexy, mais ça reste très limité. En plus il y a des idées burlesques comme l’espèce de voix off qui apparait parfois !
Le casting est composé de quasiment que des inconnus. En tout cas pas des acteurs qui vont percer, les plus attentifs reconnaitront peut-être Marthe Mercadier en guest ! Sinon c’est Marcha Grant qui hérite du rôle principal, épaulé par Caroline Aguilar. Deux héroïnes sympathiques certes, mais deux actrices qui manquent quand même d’un gros charisme par rapport aux références du genre (le contraste est fort par exemple avec Florence Guérin que j’ai vu récemment dans un film approchant). Elles font le travail mais c’est un peu timide. Autour d’elles le petit chanceux de réalisateur s’octroie un rôle et gravitent des interprètes venus cabotinés pour un petit chèque. Ils n’en font pas lourd !
La réalisation est tout de même très tiquée. On se croirait parfois dans du Tinto Brass avec les gros plans fixes sur les postérieurs, les accélérations intempestives, les cadrages pas toujours très flatteurs. En sommes le film tire souvent vers l’érotisme un peu gras, donc faudra aimer ! C’est surtout la réalisation de Genovès qui nous amène à cela car niveau décors on est plutôt dans du classique chic, et le film reste très soft, donc même si vous n’êtes pas très ouvert au genre, vous ne devriez pas être choqué ou heurté ! La bande son un peu fantaisiste est davantage dans le genre de la mise en scène. En clair le film n’a pas une identité bien marquée, on sent que c’est fait un peu de bric et de broc.
Les Folies d’Elodie n’est pas désagréable en soi, ça se laisse même suivre avec un certain plaisir, avec des moments rigolos, soit grâce soit aux dépend du film. Vous savez il y a quelques passages où l’on se prend la tête dans la main en se cachant les yeux et en se disant ‘ah, ils ont osé ! ». Ça reste tout de même très mineur dans le genre, avec une histoire peu consistante, des acteurs moyens, et une réalisation foutraque. 2.