Mega Cyclone est un téléfilm signé Philip J. Roth, plutôt une pointure dans le mauvais divertissement sans le sou. Malheureusement c’est encore le cas ici.
Franchement, je partais négatif et puis une séquence d’ouverture honorable, assez sombre, me laissait espérer au moins quelque chose de moins consensuel que de coutume, à défaut d’assister à un spectacle prenant. Et puis non, passées les dix premières minutes le film s’enlise dans tous les codes du genre, et devient avare.
Car oui, le Mega Cyclone promis c’est du vent. Un peu de pluie, quelques effets spéciaux pourris, et voilà un méga cyclone. Même pas capable de montrer quelques vrais nuages noirs histoire de faire un peu illusion, non, tout est en images de synthèse médiocres. Et encore, lorsque je dis tout je suis gentil. En effet, Mega Cyclone est un film radin, qui recourt au principe que j’ai appelé le « syndrome Mega Shark vs Giant Octopus ». Ce syndrome consiste à montrer plutôt des gens faisant semblant de tenir des manettes de véhicule ou comme ici d’avion, et regardant des cadrans nonsensiques, plutôt que de montrer l’action et la tempête ! Economie sur les fx, mais aussi économie sur le potentiel divertissant du métrage.
Du coup, passé dix minutes, il ne faudra pas espérer grand-chose. Ça parle beaucoup, et la dernière partie, un peu plus rythmée est tout de même largement pourri par le manque de générosité criant du réalisateur et le manque d’énergie frappant de la catastrophe. D’ailleurs vous remarquerez sur le plan final que la tempête a mis quelques papiers gras dans les jardins, autant dire que ça a dû décoiffer sévère !
Le casting n’est pas terrible, mais au moins les acteurs semblent y croire un peu. Enfin, pas tous, surtout Dale Midkiff en fait. Sans être top, il fait ce qu’il faut pour rester crédible et ne pas démériter, face à un Michael Ironside qui est la star du film mais qui semble n’en avoir rien à faire. Il apparait quelques scènes, fait quelques visages graves et serrent les dents, et puis voilà. Triste de le voir ici, bien loin de ses grands rôles. Wendy Carter est l’atout charme du film. Pas déplaisante, elle fait elle aussi assez bien le boulot, même si on ne peut pas dire qu’elle crève l’écran.
Autre aspect positif du film avant d’en venir à l’image, la bande son. C’est une petite réussite, même si elle n’impressionnera pas beaucoup. Reste que j’ai retenu le thème, et dans un téléfilm de ce genre c’est un petit exploit.
Pour l’image en revanche, bof. Mise en scène approximative (les scènes aériennes sont médiocres), effets spéciaux en berne, décors faiblards et photographie grisâtre, sans relief, Mega Cyclone est typiquement le film catastrophe sans recherche formelle. Après, je dois aussi être franc, ce n’est pas le pire film que j’ai vu dans le genre, mais ça ne brille pas.
Pour ma part Roth signe un film de cyclone assez radin et qui ne tient pas vraiment la distance. Maintenant, entre une bande son correcte, des acteurs moins calamiteux que de coutume et dix bonnes premières minutes, pour un film au budget minuscule, ça demande un poil d’indulgence. Mais faut pas pousser non plus. 1.5