On était en droit d'attendre beaucoup de ce remake du film culte de 1961 et on a eut beaucoup. Encore une fois, Antoine Fuqua nous montre qu'il reste un très bon réalisateur et qu'il est très à l'aise dans le genre du Western. Et c'est peut-être ce qui fait la force du film. Loin de rentrer dans un western purement psychologique, dont on en voit beaucoup ces dernières années, Antoine Fuqua nous sert un western avec tous les codes du genres : du croquemort, en passant par le barbier, le saloon, les putains, l'église au centre du village, les joueurs de cartes, le shérif, autant d'éléments qui nous sont dévoilés dès la scène de présentation de Sam Chisolm. Nous avons droit aussi aux duels, à la mine d'or, voire même l'indien. Bref, autant d'éléments qui nous plonge dans l'univers et nous rappels les classiques d’antan. Pour autant, la mise en scène est dynamique, précise, servi par un excellent casting. Denzel Washington nous sert un Sam Chisolm responsable, calme et d'une certaine manière épris de justice (il se présente toujours comme un officier assermenté et non comme un mercenaire). Chris Pratt camp un Faraday tombeur, joueur et quelque part un peu cynique, à un tel point qu'on se demande ce qu'il fait ici. L'un des personnages les plus intéressant est peut-être celui d'Ethan Hawke (Goodnight Robicheaux), un homme dont on sent que son passé l'a marqué. Jack Horn est un gros nounours qui aurait eut envie un jour de se battre, Billy Rock est l'archétype de l'homme fidèle, Vasquez, un bandit qui fait figure de dure, mais qui a un coeur peut-être plus tendre qu'il ne paraît (un peu comme Faraday, ce qui explique la relation particulière entre les deux). Quant à Red Harvest, c'est le personnage le plus mystérieux de la bande, dont les motivations restent inconnues, mais qui ajoute un caractère quelque peu sacré à la mission de nos héros. Mais de toutes les performances, je retiendrais celle de Peter Sarsgaard, en excellent Bogue, un homme dont le regard vous fait froid dans le dos. C'est le seul personnage "méchant" du film vraiment développé et il est excellent. Quand on voit Bogue, on a vraiment l'impression de voir un homme sans pitié, dont le calme est peut-être la facette la plus inquiétante, car on arrive à ressentir l'orage derrière ce dernier. Et c'est ce que montre la scène d'ouverture de l'église : un homme calme, posé, mais dont on sent la cruauté et surtout la volonté d'arriver au bout de son projet, quelque soit le prix. Je m'attarderais également sur le personnage d'Emma Cullen (joué par Haley Bennett) qui est le personnage féminin le plus marquant du film et aussi le plus profond. A travers son regard, on voit la femme fragile, brisé, mais déterminée, un peu symbolisé par cette phrase du début du film
"Je suis comme tout être humain, je recherche la justice, mais la vengeance suffira"
(citation de mémoire, je m'excuse pour les quelques imprécisions). Cette force de caractère est un peu ce qui la fait briller autour de tant d'hommes et est magnifiquement rendu par son interprète. Bref, n'ayez pas peur d'aller voir cet excellent western. Vous y trouverez tous ce qui fait un bon western et qui vous rappellera les classiques du genre, mais surtout, vous y rencontrerez des personnages attachants et une mise en scène moderne et dynamique auréolé d'acteurs et d'actrices au très bon jeu. Certains penseront que ce scénario est quelque peu classique. C'est peut-être vrai mais malgré cela, on passe un excellent moment et c'est peut-être ce qui est le plus important.