Que dire de cette version 2.0 des "Sept Mercenaires", à part qu'elle n'est pas emballante ? En rien ce remake ne vient égaler le film original avec Yul Brynner, Charles Bronson, James Coburn, Steve McQuenn, Eli Wallach et les autres ! Quelle flopée d'acteurs iconiques, en 1960. De vraies tronches qui incarnent des personnalités dures, rocailleuses, parfaites pour le Western. Des réelles trognes au cœur tendre qui représentent parfaitement le genre du Western, le cinéma des légendes. L'incarnation par l'icône, voilà ce que l'on peut dire de cette époque, et de ce film en particulier ; un incontournable du genre.
Aujourd'hui, on retente le même pari, les stars actuelles, (ceux qui font rentrer le plus de pognon quoi) pas des mauvais acteurs en soi, loin de là - Denzel Washington et Ethan Hawke sont deux acteurs que j'estime réellement - sont débauchées pour remettre au goût du jour cette épopée géniale qu'est ce film culte. Seulement, ce n'est pas un film iconique devant lequel on se retrouve mais caricatural, parce qu'à force de vouloir moderniser cette intrigue, de la "remettre au goût du jour", elle en devient fade, sans relief, attendue et... caricaturale. J'en veux pour preuve le personnage de Bogue, sorte d'abruti assumé sans intérêt, sans psychologie, effarant de nullité en fait. J'en veux pour exemple le cliché monstre du personnage joué par Byun-Hung Lee qui manie les couteaux à la manière des combats d'arts martiaux ou de cet indien sorti de nulle part qui bouffe un foie d'animal cru et sanguinolent. Certaines scènes pastichées redonnent juste envie de revoir le film original puisque devant nos yeux se déroule une sous-version modernisée, sauce hollywoodienne 2016 pas gé-gé. Quelques moments sont plaisants, mais l'essentiel reste dans un jus sans saveur où les stéréotypes reviennent à la charge, sans ambivalence, sans ambigüité, sans relief. Jusqu'à la fin, "Les Sept Mercenaires" nous ont fait un hold-up. On espérait du beau spectacle, on se retrouve devant une dernière scène entièrement faite en image de synthèse, absolument répugnante. La musique du générique de fin, qui est en réalité la musique originale du film version 1960, interpelle sur une dernière chose : même la bande-son ne fait pas le poids de la comparaison. On me dira certainement que j'ai tort de sans cesse me rapporter au film original mais comment éviter le parallèle ? Toutefois, si je me mets des œillères et décide de regarder le film pour ce qu'il est - c'est à dire un divertissement déguisé en un Western qui n'en a que le nom - je peux dire que j'ai passé un moment pas désagréable du tout. Par contre, pour l'hommage, on repassera.