Les sept mercenaires d'Antoine Fuqua vient remettre au goût du jour le classique de John Sturges sorti en 1960.
Tout d'abord, ce remake ne cherche pas à se démarquer de son modèle, il raconte ainsi la même histoire, simple mais prenante et y fait un bon nombre de clins d'oeil,
(Le duel couteau contre revolver, "jusqu'ici ça va!")
, parfois en les modifiant légèrement
(le test avec les cartes plutôt qu'un revolver)
mais ne fait pas preuve de beaucoup d'inventivité, alors qu'est ce que ce long métrage apporte de plus au film d'origine?
Sur le fond, peu de chose en deçà de la diversité d'origine des acteurs et d'une pointe de féminité.
Sur la forme en revanche, on sent qu'il s'agit d'un film à gros moyens, avec une certaine violence
(il doit y avoir plus d'une centaine de morts)
, doublée d'effets spéciaux et des décors soignés et bien utilisés.
Le rythme est assez lent et évolue de manière très linéaire, mais il offre de belles montées en puissance avec des scènes d'actions intenses au montage effréné
(en particulier la dernière qui doit durer une bonne vingtaine de minutes et qui jamais ne faiblit)
Alors oui, ce film est inférieur à celui de John Sturges, la tension dramatique y est moindre, les villageois et leurs enfants y jouent un rôle moins important et on y parle un peu trop souvent de Dieu et de l’église, mais il s'agit bien d'un divertissement de qualité.
Les nouveaux acteurs ne parviennent pas à faire oublier les anciens, mais ils livrent des performances honorables, en particulier Denzel Washington et Ethan Hawke. Leurs personnages hauts en couleurs (surtout ceux de Chris Pratt et Vincent D'Onofrio) ont chacun l'occasion de s'illustrer. Bref, l'équipe de mercenaires est charismatique à souhait. Cependant, leurs adversaires se révèlent moins intéressants, les bandits non nommés servent de punching-ball aux mercenaires et l'antagoniste principal manque d'épaisseur et de motivations.
Mais cela ne nuit aucunement aux combats qui sont le gros point fort du film, servi d'une réalisation (offrant son lot de travelings -la charge de cavalier; de plongées et contre-plongées -donnant ainsi une aura de puissance à tel ou tel personnage; et de trouvailles, comme la succession de plans rapprochés sur chaque protagoniste entrecoupés par les coups du clocher) impressionnante et d'une photographie solide.
Les dialogues sont directs et efficaces, ils possèdent leur lot de punchlines
("Ce que l'on perd dans le feu, on le retrouve dans les cendres")
, la mise en scène à la fois sobre et prenante (on ne se lasse pas des plans sur lesquels figure l'équipe entière) . L'humour fait souvent mouche
("Les frères pigeon n'auront pas volé bien longtemps")
et la bande son soutient bien le récit.
L'atmosphère de western spaghetti est bien retranscrite: Moulinet de colt, partie de poker dans le saloon,crachats bien noirs et duels de regards, le tout renvoie un peu à un rêve d'enfant.
Enfin, la situation finale
(faire survivre uniquement le noir américain, l'indien et le mexicain)
témoigne d'une certaine prise de risque du réalisateur.
En somme, un divertissement honnête, certes moins mémorable que son prédécesseur, mais servi d'une mise en scène et de séquences d'actions spectaculaires. On sent que l'équipe s'est fait plaisir en nous offrant ce film efficace et pas forcément édulcoré.