Avis sur Pauline

Je cherchais des films avec Demoustier qui pourraient être intéressants et je ne savais pas qu'elle avait tourné pour Sciamma, j'adore ce qu'elle peut faire... C'est un court métrage contre l'homophobie... du coup c'est un peu gênant de voir ça... je m'explique, je m'en fous des conneries larmoyantes des gens qui se posent en victime, comme c'est le cas la plupart du temps. Alors c'est un court métrage maladroit, mais malgré tout bien plus intéressant et subtil qu'il n'y paraît de prime abord.

Bon on est quand même un peu dans le truc "seul contre tous", les autres sont des méchants homophobes, ils se moquent de moi, même mon ami d'enfance qui est juste un pervers... mes parents m'ont rejeté de par leur inaction, etc.

Mais le procédé est intéressant, le plan fixe sur une actrice aussi juste que Demoustier, ses petits tics en jouant avec sa peau de la gorge... On évite le larmoyant et le misérabilisme. Tant mieux. Il reste le message un peu horripilant lié à l'aspect clip promotionnel du truc (bouh, ils sont méchants avec moi), mais au moins c'est juste, le témoignage j'y crois de par la simplicité du dispositif... Sciamma n'en fait pas trop...

Du coup ça pose la question des bons réalisateurs pour ce genre de film et les moyens de faire passer une idéologie grossière et façon plus subtile et de la manipulation inéluctable qui en résulte.

Je trouve ça dommage que Sciamma se soit réduite à tourner ça, alors qu'elle aborde ces thèmes avec beaucoup plus de justesse dans ses autres films, sans être lourde avec un message.

En tous cas dans ce type d'exercice, c'est vraiment ce qu'on peut trouver de mieux.

Oui bon, un plan et qu'un plan sur l'actrice Anaïs Demoustier, mignonne, fragile, douce lèvres. Son personnage nous parle de son passé d'être différente des autres. Elle reçoit moquerie etc... Court-métrage sur l'homophobie qui reste pas inintéressant, par contre le monologue est à la limite du rasoir, mais suivait le tout, car, Adèle Haenel fait une ultra brève apparition.

Un joli court qui démontre déjà tout le talent naissant de deux personnalités, qui s’épanouiront par la suite ,pour devenir aujourd’hui deux valeurs sûres du cinéma français . Tout d’abord la réalisatrice Céline Sciamma , qui démontre un ton juste, une sensibilité tout à la fois pudique mais explicite ,et une technique de cinéma bien maitrisée , ici un beau travelling gauche , suivi d’un plan fixe légèrement zoomé sur le visage de Pauline , c’est bien ce que l’on retrouvera dans les deux très bons films « Naissance des pieuvres » et « Tomboy ». Un style personnel plein de talent. Et puis Anais Demoustier, qui est déjà très touchante, juste par ce récit personnel sur la découverte de sa sexualité. On voit tout de suite ce qu’elle va devenir, une grande actrice, une des meilleures de sa génération, une valeur sûre sur laquelle on pourra compter, grâce a cette spontanéité, cette fraîcheur, ce naturel, cette fausse ingénuité, qu’elle conserve encore à ce jour, 5 ans plus tard, tout en étant tête d’affiche de deux films par an.

Comment dire son homosexualité au féminin. Comment se voit-elle accueillie ou raillée ? Que sont les parents de l'homosexuelle ? "Pauline" est un hymne à la tolérance, une lutte contre les allants-de-soi homophobes. S'il y a bien une avancée au plan des idées, dont il faudra créditer ce quinquennat de Hollande, c'est bien d'avoir poussé les pensées homophobes dans leurs retranchements ultimes. Pour compléter ce court-métrage de Céline Sciamma, on peut regarder le film "Un français" de Diastème pour sa scène finale, qui se situe au sein de la Manif pour tous. C'est éloquent !