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Acidus
736 abonnés
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2,0
Publiée le 24 décembre 2021
La stimulation de l'inspiration artistique par le meurtre, tel est le sujet principal de ce long métrage. Une thématique intéressante mais traitée ici de manière trop superficielle. Ni l'aspect psychologique, ni l'ambiance horrifique ou plus humoristique ne sont suffisamment creusés et travaillés pour pour faire de cet "Eddie..." un film digne de ce nom. C'est plat mais pas assez pour provoquer un éventuel effet soporifique. C'est déjà ça...
Lars est un peintre de renommée ayant perdu l’inspiration. Toute sa gloire est maintenant derrière lui et il décide de quitte son Danemark natal pour s’exiler au Canada où il va enseigner dans une école. Parmi ses élèves, il fait la connaissance d’Eddie, un élève simplet qui a la fâcheuse habitude, une fois la nuit venue, d’errer dans les bois en slip kangourou pour dévorer tout ce qui lui tombe sous la main. Lars découvre rapidement que toute cette horreur ravive en lui sa flemme artistique, dorénavant, chaque meurtre sera synonyme d’inspirations et chefs d’œuvre picturaux en tout genre.
Vous l’aurez compris, Eddie : The Sleepwalking Cannibal (2012) n’est clairement pas un film (traitant du cannibalisme) comme les autres. Oscillant entre l’horreur et la comédie, le film nous dépeint de la plus étrange des façons, le processus de création qui anime cet artiste, le tout, enrobé d’une pincée d’humour noir cynique.
Ce petit métrage sur les affres de la création se veut comme une réflexion sur l'art, mais surtout comme un film de genre intelligent. Toutefois, ce mélange des influences (le thriller, la comédie, le splatter movie) se révèle quelque peu convenu, une fois les protagonistes présentés et le décor planté. C'est certes graphique, bien joué, mais il manque un je-ne-sais-quoi qui pourrait, à l'instar de ce que cherche le Lars du film, en faire une oeuvre grandiose, dommage. Et que dire du choix du titre qui révèle tout avant d'avoir vu quoi que ce soit !? Ne pouvait-on juste garder "Eddie" !?
Une bien étrange bobine, unique produit de son réalisateur à ce jour, qui verse dans la comédie noire plutôt cynique. Le titre, tout aussi étrange, laissait présager d'un objet horrifique de seconde classe et nous prend également à revers, du sang il y en a certes mais l'intérêt est ailleurs. On est ici face à un portrait peu flatteur du monde artistique qui prend place justement dans une école d'art, une réflexion plutôt amère sur l'inspiration et ses tourments. Vendu également comme une comédie, le métrage est loin d'être hilarant mais l'ambiance s'avère assez drôlatique pour amuser suffisamment et l'intrigue se laisse parfaitement suivre, d'autant plus facilement d'ailleurs que les acteurs sont plutôt bons et notamment le fameux Eddie, campé par un étonnant Dylan Smith. Un petit film indé plutôt plaisant au final et qui plus est assez concis, en tout cas ça vaut le coup d'oeil.
Une histoire un poil loufoque, un ton mi-figue mi-raisin, une touche d'humour et de dérision, sans grossièretés ni voyeurisme, des acteurs très bons, une belle mise en scène et une bande-son du tonnerre. Voilà une excellente occasion de passer un bon moment en réfléchissant sur l'art et ses turpitudes.
Pour beaucoup le cannibalisme au cinéma renvoie à des métrages troublants, avec un parfum de scandale tout autour : telles sont les deux oeuvres de Ruggero Deodato, Le Dernier Monde Cannibale (1977) et son légendaire Cannibal Holocaust (1980). Deux films de jungle longtemps soumis à une censure scandaleuse. D'autres, comme la série sur Hannibal Lecter, ont enchanté critiques et spectateurs. Premier film de Boris Rodriguez, et production danoise, Eddie The Sleepwalking Cannibal étonne non pas à cause de son thème mais plutôt de ses thèmes, entrelacés et pensés avec un maximum d'attention. En prenant pour personnage principal un artiste, un peintre pour être plus précis, Rodriguez, qui a aussi écrit le scénario, amène le spectateur vers une réflexion sur la parturition de la création esthétique. Ainsi, et avec force talent, le cinéaste enrichi son film savoureusement. Celui-ci ne reste pas cantonné au genre de l'épouvante mais le nappe de surcroît d'une ambiance très thriller, d'une pincée de drame et d'un ton comique qui sert agréablement le récit.
Lars a été un peintre très apprécié. Un accident l'a éloigné de sa passion et il débute une carrière de professeur dans une petite ville. Bientôt, on lui propose de prendre en charge un jeune homme muet, appelé Eddie. Cette rencontre va bouleverser l'existence du peintre...
Élégante réflexion sur l'art, Eddie The Sleepwalking Cannibal se veut un film de genre intelligent. Le réalisateur parie moins sur la violence graphique (quelques scènes fortes et brutales cependant) que sur la méditation artistique. Tourné dans un scope plus que flatteur, bénéficiant d'une mise en scène soignée et de comédiens bien dirigés, le film réussit à maintenir un intérêt constant. Une belle surprise. 3,5/5
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"Oh non, un film de cannibale, ce sera sans moi !" C'est vrai qu'à avoir mieux choisi son titre, Eddie - The Sleepwalking Cannibal aurait pu échapper à ce type d'a-prioris finalement très réducteurs puisque le film est bien moins gore et bien moins centré sur le cannibalisme que son titre un poil maladroit le laisse entendre. Parce que malgré sa titraille gorasse (et son affiche à côté de la plaque), le film de Boris Rodriguez cache des thématiques bien plus fines...
Vous le croiriez, vous, si un film sur un somnambule cannibale cachait en fait une réflexion acerbe sur l'art et les extrémités vers lesquels il pousse ceux qui y dédient sa vie ? Moi non plus, au départ... Et pourtant, Eddie - The Sleepwalking Cannibal est exactement ça : le film est bien plus normal et bien moins sanglant qu'il ne voudrait le faire croire (même si les scènes où Eddie se déchaîne valent leur pesant d'hémoglobine et de membres arrachés). L'horreur, si elle reste graphique par éruptions, se veut d'abord psychologique en auscultant minutieusement les mécanismes sociaux et mentaux qui vont pousser l'artiste déchu qu'est Lars à cautionner puis provoquer des crimes affreux dont la charge visuelle et émotionnelle va déclencher chez lui la flamme pour peindre ses meilleures toiles.
Film sur l'art et les limites de la moralité, Eddie - The Sleepwalking Cannibal aurait tout aussi bien pu être un vampire ou un loup-garou. Mais le choix de Rodriguez se justifie par une envie du réalisateur de ne pas détourner l'attention du spectateur vers des éléments trop fantastiques qui viendraient atténuer le réalisme de son histoire. Misant énormément sur l'ambiance et une caméra calme et calculatrice (au risque de livrer un deuxième tiers qui tire en longueur), Rodriguez parvient à rendre palpables les mésaventures de Lars et les errements d'Eddie. Des rôles principaux portés par deux acteurs déterminés : un Thure Lindhardt d'une grande précision en type banal qui veut plus que tout dépasser sa normalité et un Dylan Smith mutique et monolithique, tantôt extrêmement attendrissant, tantôt carrément flippant. Jamais déprimant et très souvent juste, le film de Rodriguez est une surprise bienvenue, qui ouvre l'horreur vers d'autres sujets en détournant ses clichés pour étayer ses propres thèses. Malin.