Un Buddy Movie au féminin qui ne doit ses quelques instants de gloire qu’à la hargne de Melissa McCarthy, phénomène télévisuel américain depuis, disons, Mes meilleures amies. Oui, si le film fonctionne, dans une certaine mesure, c’est grâce à la comédienne, qui sans retenue auncune, esquive sa comparse du moment, une Sandra Bullock timorée qui ne semble pas franchement convaincue de sa fonction de femme psychorigide. La star est transparente au profit d’une étoile montante du cinéma comique américain. Pourquoi pas, même si l’humour ici employé est d’avantage bourrin que finaud. Le Buddy Movie donc, là ou doivent coopérer deux individus en total désaccord, finissant somme toute par devenir les meilleurs amis du monde. Pas de transgression à cette règle usée ici.
Comme mentionné plus haut, The Heat, les Flingueuses de par chez nous, ne serait rien sans la présence de l’imposante Melissa McCarthy. Se moquant de son statut de femme peu attirante, l’actrice, sans complexe ni appréhension, démoli sur son passage toutes les attributions féminines que peuvent avoir les dames au cinéma. Grossière, violente, la bonne femme incarne l’antithèse de sa coéquipière du moment, elle nettement moins convaincante. Pour ainsi dire, sans la verve incontrôlable de McCarthy, ne resterait plus qu’à déplorer ici un scénario bidon, anodin et malgré tout écrit avec les pieds. Oui, Les Flingueuses n’a strictement rien à raconter. Un fait regrettable tant j’ai apprécier, de mon coté, la personnage, toujours elle, de Melissa McCarthy.
Pour autant, la réalisation de Paul Feig, qui n’est pas un nouveau venu dans le registre comique, est dynamique, saupoudrée sans cesse d’une bande son composée de morceaux pops à la mode. Rien de bien transcendant, mais tout de même, pas négligeable non plus. Coté humour, si l’on adhère au style, l’on passera de très bons moments. A quelques exceptions près, des scènes franchement ratées voire ridicules, le ton humoristique est excellent. Certaines réparties sont tout simplement hilarantes. Malgré tout, reste à ne pas se prendre au sérieux, sans quoi, la lourdeur du film vous écrasera sous son poids de sumo.
Un film qui pour moi n’est pas vain. Oui, s’il est bourré de défauts gênants, de fautes de goût, j’aurais malgré tout tendance à lui accorder une moyenne bien méritée pour un simple fait. Voilà enfin une comédie ou l’on rigole. Oui, faute d’être plié en quatre de rire, au moins, le sourire s’esquisse. En comparaison aux Stagiaires de Shawn Levy, voici donc un monument de comédie. Melissa McCarthy en moteur de comédie, voilà quelque chose que l’on retrouvera par la suite, incontestablement. Reste tout de même à se que sa mauvaise langue s’assagisse un tant soit peu afin d’éviter les déboires scatologiques. Pour le reste, la comédienne semble avoir pris pied dans le registre et est sans doute en passe de devenir l’argument féminin premier aux USA . 09/20