Paul Feig + Melissa McCarthy + Sandra Bullock + Marlon Wayans, c'est l'équation perdante du film « Les Flingueuses » (anciennement « Les Poulettes »), répugnante farce de l'année. Après le triomphe critico-public « Mes meilleures amies », les yeux étaient rivés sur la prochaine réalisation de Paul Feig pour savoir si l'homme issu de l'écurie Apatow allait transformer l'essai ou non.
Synopsis Allociné : D'un côté il y a l'agent spécial du FBI, Sarah Ashburn, une enquêtrice rigoureuse et méthodique dont la réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance démesurée. De l'autre l'agent de police de Boston, Shannon Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri. L'une comme l'autre, n'ont jamais eu de partenaire dans le travail … ni vraiment d'amis. Ainsi, lorsque ses deux représentantes de la loi radicalement opposées sont obligées de faire équipe pour arrêter un baron de la drogue sans pitié, elles se retrouvent à devoir lutter non seulement contre un puissant syndicat du crime, mais aussi et surtout contre l'envie de s'entretuer.
L'immonde affiche française et sa tagline sexiste « Le FBI aussi a ses règles » donnaient déjà le ton.
Passé le « renouveau » du genre – « Les Flingueuses » est, en effet, un « buddy movie » policier féminin – le second long métrage de Paul Feig est une comédie absolument pas drôle, mal écrite – la scénariste Kate Dippold s'est pourtant inspiré de l'excellent – « Deux flics à Chicago » – mal jouée, vulgaire et hystérique.
L'équipe à la barre, Paul Feig / Kate Dippold, se contentent d'appliquer bêtement la recette du genre buddy movie, ou d'aligner quelques références ici et là (une réplique pastiche de « Training Day », un climax qui rappelle étrangement la fin d'« Hot Fuzz ») pour faire semblant, des fois que. D'un côté la dévergondée Melissa McCarthy qui arbore un look mi-Patti Smith, mi-danseuse de hip hop et incarne une flic de terrain grossière, de l'autre la frigide Sandra Bullock, vêtue d'un tailleur et d'une gaine, dans la peau d'une quadra ambitieuse mais psychorigide. Pour l'originalité, on repassera ! Et que dire de l'intrigue de chasse aux malfrats qui sert de trame de fond ? Un récit d'une banalité affligeante, sans fantaisie, certainement passé par le rouleau compresseur hollywoodien.
Tandis que « Mes meilleures amies » proposait des scènes trash et cultes pour leur goût de démesure afin de mieux illustrer le propos, « Les Flingueuses » déballe gratuitement obscénités (la séquence du dîner chez les Mullins en forme d'hommage à la famille « Foldingue » ?) et trivialités, mal rabotées par un découpage consternant, une mise en scène pataude et un cast' en freestyle complet.
Sandra Bullock force les mimiques et se trémousse comme une débile sur une chaise roulante, Melissa McCarthy recycle son rôle paillard exécrable d' « Arnaque à la carte », précédente bouse de la comédienne. En parlant de recyclage, Todd Phillips pourrait probablement porter plainte devant la réutilisation à l'identique d'une séquence de sa version ciné « Starsky & Hutch », celle de l'interrogatoire de police avec un jeu de roulette russe censé faire rire, un revolver pointé sur les parties intimes du bandit.
Seul l'acteur Dan Bakkedahl, dans le rôle d'un agent de la DEA albinos, tire son épingle du jeu et fait sourire par ses apparitions inattendues.
Bilan : « Les Flingueuses », nouvelle escroquerie au box office, est une comédie détestable portée par un duo accablant. Encore un navet au paysage des boutades us après « Very Bad Bide 3 » et l'arnaque « Arnaque à la carte ».
Anecdote marrante: Le personnage de Craig provient de la gimmick cinématographique du « vilain albinos », gag récurrent dans les films depuis les années 80's. Ces films incluent notamment : « L'arme fatale », « Hellboy II », « Fous d'Irène », « Retour à Cold Mountain », « Da Vinci Code » et « La fin des temps ». Il y a d'ailleurs dans « Les Flingueuses » des extraits de deux films qui ont des bandits albinos : « Matrix Reloaded » et « Drôle d'embrouille ».