C’est pas nouveau, je suis loin, et même très très loin, d’être fan du cinéma de Luc Besson. Pour pousser la franchise jusqu’au bout, je vous avoue même que je n’ai aimé aucun de ses films, même ceux jugés « bons » (comme Le Cinquième Élément par exemple, qui fait parti de la liste des pires films que j’ai vu). C’est donc pleins d’à priori que je suis entré dans la salle pour Malavita, qui en plus de ça s’est fait descendre de tous les côtés, pensant assister à un navet sans nom. Et finalement, j’en suis ressorti assez convaincu. Alors non, ce n’est pas un bon film, c’est même médiocre si on le prend tel quel, mais ce qui est assez beau à voir, c’est la façon dont Besson se sert de cette médiocrité assumée, qui vire souvent à la parodie, pour en tirer une force comique qu’on est loin de soupçonner au premier abord. Malavita est donc, en gros, un bon plaisir coupable, qui n’est pas dénué de qualités. Je vais tenter une comparaison qui me vaudra peut-être quelques reproches, ou hurlements indignés, mais y’a un petit côté Robert Rodriguez dans Malavita qui est ce penchant de faire du n’importe quoi, de l’absurde, en mode « rien à foutre de tout », pour faire rire. Ne nous méprenons pas non plus, on est très très loin de l’ambiance et de l’humour tordant des films de Rodriguez, néanmoins on notera ici une volonté assez plaisante, quoi qu’un peu naïve, de faire un truc bien sympa, et, c’est le cas. On se plaira à rire de la façon grossière dont Besson use de clichés (le camembert, les francs, le débarquement) pour définir la Normandie dans laquelle son histoire prend place, et de la vision que les français ont des américains (le beurre de cacahuètes, le coca, les mafieux en costards chapeaux, etc.). Mais la meilleure bonne idée du film, même si elle est tout sauf originale, c’est de faire agir une famille de déglingués, vivant dans le crime depuis toujours, dans la vie de tous les jours, et dans des intrigues complètement dénuées de véritable intérêt, qui donnent un bon lot de scènes assez mémorables dans leur genre. Mais, c’est un tout qui manque cruellement d’ambition vu le sujet abordé, soit: la mafia. Le film fait dans l’hyper-violence, mais ne le fait pas de façon assez marquée, c’est beaucoup trop gentil, et il manque ce côté dégueulasse, gore, et un peu malsain, qui aurait pu en faire un film vraiment jouissif. Hors, Besson fait le choix malheureux de faire un film pour la famille (ce qui est au final plutôt raccord avec le sujet), au détriment d’un vrai spectacle plus adulte. Si vous vous demandez maintenant ce qui a bien pu faire pencher la balance en la faveur du film, et qui fait que je serai donc très indulgent avec celui-ci, et surtout, avec sa note, et bien là encore je vais être franc, c’est Dianna Agron. C’est pas Robert de Niro, c’est pas Tommy Lee Jones, c’est pas Michelle Pfieffer, c’est cette jeune blonde de 27 ans ultra sexy que l’on découvre au cinéma dans un rôle conséquent pour la toute première fois. Est-ce que je perds toute objectivité parce que je suis un fan pur et dur de la série Glee? Oui, absolument. Néanmoins, la voir camper ce rôle d’adolescente nunuche psychopathe et hystérique, qui défonce la tronche d’adolescents boutonneux à coups de raquettes de tennis, a déclenché en moi des fous rires incontrôlables à tel point que j’en viendrai à rêver d’un film entièrement centré sur son personnage (mais espérons que mon rêve ne reste qu’un rêve quand même) qui est, de loin, le plus réussi du film. Bref, cette fille a énormément de talent, on ne peut donc qu’espérer qu’on lui offrira plus de rôles importants à l’avenir (mode fanboy désactivé). Y’a pas vraiment grand chose de plus à dire sur ce Malavita, si ce n’est qu’il m’a prouvé que Luc Besson était quand même capable de faire un film sympa, qui tient la route, même s’il souffre de quelques longueurs et d’une fin qui se prend un poil trop au sérieux. Néanmoins, malgré ses défauts et sa médiocrité assumée, autant sur le scénario que sur les diverses situations et événements, c’est un bon gros plaisir coupable, bien drôle, qu’on regrettera pas d’avoir vu. Mais franchement, quand on va voir un film qui a comme producteur exécutif Martin Scorsese, on s’attend quand même à quelque chose de beaucoup moins crétin, et qui ne se contente pas de faire une scène, très facile, qui fait une allusion (certes, vraiment très drôle, encore plus quand De Niro est au coeur de cette même scène) à Les Affranchis.