Giovanni et sa famille font partie du programme de protection des témoins du FBI depuis 6 ans, ils sont trimballés de ville en ville, de nouvelle identité en nouvelle identité, et cette fois se retrouvent à Cholong-sur-Avre, un petit village de Normandie. Le but est de se fondre dans le paysage, de ne pas éveiller les soupçons. Mais un engrenage de circonstances incontrôlables va mettre la famille en danger, recherchée par le baron de la mafia que Giovanni a dénoncé...
Franchement, c'est un film très sympa, amusant, super fidèle au livre à quelques exceptions près (une histoire d'amour inventée pour Belle, Maggie qui ne montre aucune envie de quitter son mari malgré les peines constantes que sa situation génère, Giovanni qui commet un meurtre comme au bon vieux temps, pas de neveu qui rend visite, une succession d'évènements réécrite...).
Sauf que la fidélité et l'aspect agréable prennent fin quand on touche au bout du film, carrément remanié pour en faire une "apothéose" à la Besson, blindée de morts gratuites et de clichés de film d'action. Décidément, ce type ne peut pas s'en empêcher, faut toujours qu'il ait ses cascades, ses déferlements de mitraillettes et son grand spectacle, au point de réécrire un scénar mieux que le sien...
Quel dommage, le livre lui offrait pourtant un cadre presque parfait, et ce jusqu'à 20 minutes de la fin jusqu'où il était justement brillamment rendu ! C'est à cause de cette fin que l'histoire perd en charme et dérision. Et surtout, le titre Malavita n'a plus aucun sens puisque la chienne n'endosse pas du tout le rôle très important que lui donne le livre. Certes, le titre anglais The Family correspond mieux au résultat final et à la vision recherchée de cette famille dans laquelle on est visiblement plus ou moins gangster de père en fils/fille. La pure "famiglia" de la mafia quoi... Peut-être (sûrement même, je ne vois pas de quoi douter en fait) que ce type ADOOORE les belles nanas avec des flingues, y a qu'à regarder sa filmographie pour s'en convaincre facilement. Il est vrai que Dianna Agron est une très belle femme, dont le rôle de Belle a été parfaitement casté quand on connaît la description qu'en fait Benacquista dans son ouvrage. Mais Besson en a fait une bagarreuse super efficace préparée visiblement au combat alors que le livre la présente vraiment comme l'ange de la famille qui n'a clairement rien à faire là. Y a pas à tergiverser, sa transformation cinématographie, bien qu'au début hyper marquante (son discours sur les femmes juste après avoir tabassé un mec est juste génial), ressemble tout bonnement à un fantasme bessonnien.
En bref, le film peut permettre de se passer du livre, parce qu'il en a quand même un bon 3/4 carrément bien foutu. Mais il me paraît judicieux de jeter un coup d'oeil à la fin du livre après visionnage, histoire de remettre quelques pendules à l'heure.
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