Une famille mafieuse de New-York en France ? ça sonne le LOL tout ça, même le MDR, sauf que non
Luc Besson fut une époque le réalisateur à surveiller, le renouveau du cinéma Français, l’homme derrière d’énormes succès populaires comme le grand bleu, Nikita ou encore Léon. Personnellement, je me souviens du moment où mon “divorce artistique” avec l’univers Bessonnien, c’était à l’occasion du 5ème Élément, où -à mon goût- le forme avait pris le dessus sur le fond, un film visuellement impeccable mais au message terriblement creux. Quoi qu’il en soit, mon avis ne vaut pas un kopeck, quand on le sait aujourd’hui au sommet d’une des plus grosse maison de production d’Europe (la très justement nommée Europa). L’homme derrière la trilogie enfantine des Arthur descend de temps à autre de sa tour d’ivoire pour nous présenter un film, récemment The Lady, aujourd’hui Malavita.
Je vais vous faire gagner du temps aujourd’hui si vous ne voulez pas en perdre : Malavita est un film inutile.
Bonsoir !
Bon, pour les plus courageux d’entre vous, je développe.
L’histoire, sympathique sur le papier (du roman dont elle est tiré), aurait dû y rester. Le cinéma n’est pas de la littérature et vice versa. Ici cette famille de mafieux “Undercover” n’est pas attachante pour un sou, pire certains personnages -comme celui de la mère Michelle Pfeiffer- sont carrément détestables. Même leurs aventures passées arrivent trop tard pour nous convaincre de les aimer (non pas que plus tôt cela aurait aidé). Certes, un (ou des) héros de films n’ont pas être appréciables pour être apprécié, mais ici Besson -qui co-écrit le film- pense se rattraper avec l’humour. Malheureusement pour lui, il ne fait que le penser. Le père de la famille -interprété par Robert de Niro s’en sort le mieux pour la bonne et simple raison qu’il est interprété par Robert de Niro. Indépendamment de l’acting, le capital sympathie que nous avons -en tant que spectateur- pour de Niro permet de faire mieux passer tout ce qu’il peut faire…ou jouer. En résumé, oui les acteurs sont bons, mais c’est sans scénario avec une véritable colonne vertébrale, c’est dur…
Les enfants de la famille pourraient être les seuls personnages à sortir du lot, ainsi en les plaçant dans des situations clichées, Besson ne les aide guère. Mais la ligne narratrice des enfants m’amène à un autre point (négatif) important du film. Ce film semble être fabriquer uniquement autour de la vision que les américains ont de la France. Tous les clichés sont là et n’écoutez pas les critiques qui disent que “les américains sont logés à la même enseigne que les français dans le film”, parce que c’est faux. Les élèves Américains ont la peau lisse et propre, c’est bien connu, tandis que les petits Français semblent tous sortis d’une pub à faire rougir les PDG de Biactol dont l’effet “Avant/Après” est illustré respectivement par les Frenchies puis les Ricains. A noter que le film se déroule dans les années 90 dans une Normandie imaginaire, où tous les villageois parlent un Anglais parfait (parce qu’on est bon en langues, nous les Français, c’est bien connu)…
ATTENTION POINT POSITIF : Le gros morceau du film reste les scènes entre Tommy Lee Jones & Robert de Niro qui -eux- semblent s’amuser. Un film de 112 minutes avec ces deux-là lisant le bottin aurait été préférable.
A sauver aussi, une scène dans un ciné club ou Besson utilise la présence de DeNiro (qu’on voit presque jubiler) & Martin Scorsese au générique pour partir en délire “Méta” (SPOILER: le personnage de DeNiro doit commenter le film Les Affranchis FIN SPOILER).
image
La mise en scène est…présente ?
Je veux dire par là qu’elle illustre ce qu’il faut illustrer sans jamais (ou très rarement) proposer des choses. Besson est passé de metteur en scène à metteur en images.
Comme le disait plus haut, le problème quand on a des personnages détestable (ou au moins peu agréables), c’est que s’ils sont en danger, leur sort nous importe peu.
Assez ironiquement, il en est de même pour ce film.
Verdict : A essayer de cultiver le rire avec rien, nous obtenons un film basé sur une idée qui fait -j’imagine- un bon roman, et qui aurait pu faire un bon film.
Ps: Malavita c’est le nom du chien dans le film. Pourquoi est-ce le titre ? Va savoir.