Vu sa réputation je n'attendais pas des sommets mais là, c'est quand même du très lourd. Sept ans d'absence pour ÇA... Alex Proyas, c'est quand même le réalisateur de « The Crow » et surtout « Dark City » : quelqu'un avec un univers, une puissance visuelle indéniable... Comment comprendre que ce soit le même homme qui réalise après un « Prédictions » déjà mitigé ce « Gods of Egypt » cumulant les fautes de goût à une vitesse vertigineuse. Pourtant, à la base, le projet me plaisait : scénario original, mythologie, cette immense civilisation qu'est l’Égypte placée au cœur d'un authentique blockbuster, Hommes et Dieux se partageant l'affiche... Je reste persuadé qu'il y avait les moyens d'offrir un spectacle de grande qualité, encore fallait-il le vouloir. Sincèrement, la farce n'est pas loin, l'hypothèse du sabordage volontaire non plus. Entre dialogues parfois irréels, décontraction, mélange des genres incompréhensible ou dégueulis visuel rappelant les plus belles heures des Power Rangers, il n'y a plus grand-chose d'égyptien, encore moins de pharaonique. Le pire, c'est qu'on voit qu'il y a de l'argent. Il n'y a même pas l'excuse d'être fauché, c'est presque pire. Le budget est énorme, mais c'est moche, mention spéciale aux costumes qui feraient toutefois figure de réussite à côté des effets spéciaux, pouvant concourir au titre de numérisation la plus hideuse de l'Histoire. C'est simple : il y en a partout. Alors de temps en temps, cela peut être l'occasion d'une scène sympa
(l'affrontement avec les serpents géants, la présence « stellaire » de Geoffrey Rush, et encore, ne surtout pas être trop regardant)
, mais l'immense majorité du temps, la gêne l'emporte haut la main, aggravée par un scénario foirant magnifiquement ses rares occasions de ne pas être trop cliché, la relation entre Bek et Zaya étant à ce titre un merveilleux exemple, Brenton Thwaites et Courtney Eaton rivalisant de fadeur (allez, le premier l'emporte). Après, si le mauvais goût ne vous effraie pas, on peut éventuellement s'amuser au quarantième degré de cette invraisemblable aventure, la présence de Nikolaj Coster-Waldau et de Gerard Butler (plus à un projet aberrant près), dans le registre (très) viril, pouvant amuser, le rythme étant un peu plus soutenu dans la seconde partie... Le ratage est tellement total que j'en aurais presque un semblant d'affection pour un titre prometteur sur le papier, désolant à l'écran. « Dark City » semble bien loin... Alex Proyas (1963-2016).