Après avoir réduit en cendres toute la mythologie grecque, voilà qu'Hollywood a décidé de passer l'égyptienne à la broyeuse !
Les bandes annonces, les affiches, les critiques, le bide au box-office US... absolument tout tendait à faire du nouveau film d'Alex Proyas une catastrophe annoncée. Et bien, bonne nouvelle (enfin...), c'est est une et une belle dont on avait à peine mesuré l'ampleur ! Un truc absolument sidérant à regarder réussissant le triplé gagnant d'être affreux, ridicule et incroyablement gênant !
Bienvenue dans une Égypte complètement maboule, les enfants, où les dieux règnent sur les hommes en leur taxant tranquillement tous leurs biens de valeur pour leur assurer un aller premier classe dans l'au-delà le moment venu !
Tout d'abord, il faut expliquer que ces divinités sont des hommes de 3-4 mètres de haut avec de l'or qui coule dans leurs veines et capables de devenir des espèces de "transformers" animaliers en un quart de seconde quand ils se fâchent tout rouge. De plus, tels des Mr Patate en puissance, ils peuvent se voler des organes mutuellement : par exemple, Horus, le dieu-faucon, a une vue capable de faire des zooms encore plus efficaces que les appareils photos numériques actuels, ainsi un autre dieu peut lui piquer pour y voir mieux. Déjà, tout ça est fabuleux mais reprenons.
C'est la fête : le prince Horus va être couronné roi à la place de son papa Osiris seulement voilà que son grand dingo d'oncle maléfique Seth se pointe, met des tatanes à tout le monde, prend le pouvoir et bannit son neveu tout en lui ayant préalablement arraché ses yeux.
S'ensuivent des années de règne sans partage placées sous le signe de la soif d'expansion belliqueuse de Seth. Et les humains dans tout ça ? Ben, ils sont tous réduits en esclavage et obligés de construire des immenses trucs affreux en hommage au papa de Seth et d'Osiris (et donc grand-père d'Horus), le dieu créateur Râ. Heureusement, un jeune voleur et sa bombasse de copine (prénommés Bek et Zaya, sans doute les ancêtres d'un chanteur et d'une ex-prostituée) vont se dresser contre l'infâme tyran divin.
Et ce n'est qu'un résumé des premières vingt minutes, le film plonge dans un n'importe quoi encore plus grandiose par la suite.
"Gods of Egypt" pioche ici et là dans toutes les variantes de la mythologie égyptienne pour construire une intrigue sans queue ni tête aux enjeux terriblement simplistes. On pourra s'amuser à reconnaître quelques idées de base des mythes mais le film a un don pour les tourner en ridicule qui confine au génie : Râ est coincé sur une station orbitale antique (?!!!) en train de balancer des boules de feu avec un bâton magique sur Apophis pour que celui-ci évite de dévorer la planète, la personnalité d'Horus est calquée sur celle du Thor de Marvel, les dieux se déplacent dans des carioles tirées par des scarabées géants ou des jolis petits oiseaux, tous les dieux principaux sont bien évidemment présents mais il y a aussi visiblement des centaines de petits sous-dieux qui bossent à l'œil pour eux (sérieux mais c'est qui ceux-là ???)... Bref, c'est la grande rigolade, quoi !
En plus, le film a la bonne idée (re-enfin...) d'être atroce visuellement : des CGI d'un autre temps complètement bâclés (sont-ils vraiment finis ?), des incrustations sur fond vert à vomir, le design des dieux, les costumes, les décors,... C'est le carton plein du mauvais goût !!
Et le long-métrage est monté n'importe comment, en cherchant à insuffler un rythme toujours soutenu (re-re-enfin...) les scènes s'empilent sans que la moindre notion de vraisemblance y soit intégrée.
On passera poliment sur les acteurs, eux et leurs familles doivent assez souffrir comme ça lorsqu'on leur reparle de ce truc (mais quand même, Gerard Butler est définitivement grillé après ça).
Bon, on ne va pas se mentir, on se marre vraiment beaucoup devant "Gods of Egypt", juste dommage que cela soit totalement involontaire (les vraies petites vannes du film tombent irrémédiablement à plat). Cela aurait pu même lui conférer une certaine sympathie, seulement Alex Proyas fait durer le calvaire pendant plus de deux longues heures, ce qui est bien trop pour un film dont on se moque royalement des enjeux au bout d'un quart d'heure.
N'accédant même pas au statut de sympathique nanar onéreux, "God of Egypt" ne restera dans les mémoires que pour les éclats de rire qu'il provoque et les très très jolies déesses qui y apparaissent (dont la sublimissime Elodie Yung en Hathor).