Sorte de Percy Jackson pour adultes, le film vulgarise le panthéon égyptien et certains de ses mythes à sa façon… Si quelques bases sont respectées, Alex Proyas s’est permis de (trop) nombreuses libertés. Etrange, quand on sait que le réalisateur est égyptien lui-même…On pensait qu’il respecterait les mythes ancestraux de sa culture mais que nenni. Les amateurs d’égyptologie et d’Histoire hallucineront de voir comment les dieux et leurs aventures sont présentés tandis que les amateurs de film fantastique se régaleront des effets spéciaux démesurés pour les illustrer.
Car des effets spéciaux, il y en a à la pelle. Au point d’en devenir un peu écoeurant. La palme revient aux transformations du dieu Râ (Geoffrey Rush dont on se demande ce qu’il vient faire là mis à part entacher sa belle carrière de comédien émérite ?!) qui sont d’un kitch à la limite de l’acceptable. Les autres dieux, eux, ont droit à des mutations dignes de celles des Chevaliers du Zodiaque, Seth le premier ! Incarné par Gerard Butler (qui revient sur nos écrans pour plusieurs longs métrages ces dernières semaines), le dieu du tonnerre et de la foudre, est le grand méchant de l’histoire. Crédible ? Oui et heureusement ! Le comédien écossais revêt l’armure comme il l’avait déjà fait pour « 300 » dont il tenait le rôle principal et assure dans ce genre de rôle. Même si ce n’est pas ce qu’on lui préfère, il faut reconnaître qu’il sait y faire et qu’il porte l’histoire sur ses larges épaules avec charisme et audace.
En face de ce souverain despotique, on trouve une myriade de dieux et déesses (à visage humain mais à taille décuplée) et Horus, frère de Seth, interprété par le danois Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans « Game of Thrones »).
Alors que les deux frangins se battent pour récupérer des terres, un peuple, un œil ou un honneur c’est selon, une petite histoire mortelle naît : celle entre Zaya (Courtney Eaton) et Bek (Brenton Thwaites). Par malchance, Zaya se retrouve dans le royaume des morts et Bek n’a qu’une solution : aider Horus a prendre sa revanche sur son méchant frère et faire revenir sa bien-aimée de l’au-delà. Tout cela n’étant qu’un prétexte pour mettre en scènes des bastons entre dieux et autres créatures mythologiques sur fond d’Egypte magnifiée. Sphinx, serpent, pyramides, papyrus,
tout y est… mais la qualité scénaristique et l’angle abordé par le cinéaste sont quant à eux très contestables.
A la fin du film, notre constat est désolant : Alex Proyas nous avait habitué à mieux. « I Robot », « The Crow », « Prédictions »… c’était lui. « Gods of Egypt » vient traverser sa filmographie tel un ovni filant dans notre ciel d’été. Usant d’images de synthèse, présentant des rencontres musclées entre divinités totalement improbables et de dialogues un peu faiblards, son dernier long-métrage ne vaut finalement pas le déplacement et peine à nous convaincre de lui mettre plus que la moyenne. Par chance, son casting performant et ses musiques de péplum viennent sauver la mise à cette réalisation en deçà du talent de son réalisateur.