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Un visiteur
0,5
Publiée le 5 octobre 2014
Autant YSL m'avait laissé mitigée par rapport à sa mise en scène autant j'ai détesté Saint-Laurent. Je trouve que les jeux d'acteurs hors norme sont terriblement gâché par la mise en scène et la réalisation. De plus, même si je n'ai rien contre l'idée de monter les "mauvais côtés" de la personnalité de YSL, je déplore que le film ne consiste qu'en des soirées et l'apparition de ses créations soient cantonnées à de rares défilés désespérément longs.
Film d'une très grande beauté et élégance. Elegance à tous les niveaux: Les dialogues, la mise en scène, la lumière, les costumes/décors, le jeu et l'élégance de son auteur qui n'oublie pas qu'il raconte un homme gâté si nombriliste, qu'il ne voit pas le monde qui change et qui se bat (cf: spoiler: le split screen défilé de robes contre images d'archives des mouvements sociaux ). Contrairement à la version de J. Lespert, tous les rôles sont bien taillés, incarnés, jusqu'aux plus petits. A part ça, peu d'utilité de comparer les deux films qui sont très différents et qui n'ont pas le même but. Les scènes de boites de nuit sont vraiment bien orchestrées, la reconstitution des modèles des défilés saint laurent est bluffante. Il n'empêche que vers la moitié du film un léger parfum d'ennui arrive mais n'abandonnez pas (au cas où disons-le). La dernière demie-heure avec Helmut Berger donne un sens et une cohérence au propos général. La narration évoluant vers quelque chose de différent dont on comprend toute la perspective.
2h et demi d'orgies homosexuelles alcoolisées et hallucinées c'est long et même très long. Seules les 20 dernières minutes ont une réelle émotion avec le défilé. Pourquoi s'acharner à faire long et ennuyeux quand on n'a pas le scénario ou le talent pour ?
N'opposons pas le Yves Saint Laurent de Lespert au Saint Laurent de Bonello. Au premier les vertus du biopic, bien fait, au second les qualités d'une oeuvre personnelle, portrait raffiné, délicat et sensuel d'une figure décadente et géniale, un artiste/artisan trop grand pour son époque. Loin d'être du prêt-à-filmer, la version de Bonello s'impose dans sa longueur par une ambiance, un style et un parti pris. Le tout était de respecter peu ou prou la vie du grand couturier, mission dont s'acquitte parfaitement le cinéaste même si l'on sent bien que son intérêt le porte vers autre chose que la chronologie. Bonello est à la recherche d'une âme, celle bouillonnante et fulgurante d'un homme à la voix douce, timide derrière ses lunettes : YSL.Y est seul. Gaspard Ulliel est prodigieux, dans un jeu sobre et dépouillé. Renier, Seydoux, Valade, Garrel, Trinca, Casar, etc, sont bien mieux que des figurants. Après L'apollonide, Bonello montre une fois encore qu'il est le réalisateur français le plus inspiré pour faire rimer beauté et anxiété. Son film restera indémodable.
Saint-Laurent, de Bertrand Bonello, m'a rasée. C'est lugubre. Ce pauvre Yves, que le cinéma s'arrache (c'est le deuxième film sur lui) est cette fois en pleine décrépitude. Certes, sa maison de couture crépite, mais il est déprimé, il boit comme un gouffre de cafard, il se came, il n'en peut plus. Le film cartonne, mais il est triste comme un enterrement sous la pluie. Une chose est pourtant à saluer. La performance de Gaspard Ulliel qui ressemble à Saint-Laurent comme une goutte d'eau à une autre, et qui a la même voix que lui. Mais enfin c'est sinistre quand même.
Film raté: long, ennuyeux où les scènes se répètent. Le scénario est maladroit, avec des personnages particulièrement fades. On arrive à ne pas quitter la salle avant la fin du film grâce à la présence de G.Ulliel qui incarne plutot bien YSL.
Après Jalil Lespert au début de l’année, au tour de Bertrand Bonnello de livrer sa propre vision d’Yves Saint Laurent. Si le premier réalisait un biopic classique pour nous raconter la construction d’un mythe, le second en filme les entrailles et les démons. Le film de Bonello n’est ni meilleur, ni moins bon, juste diffèrent. Voire même complémentaire. Saint Laurent est un film atmosphérique, quasi hypnotique, où des scènes très marquantes viennent illustrer les différentes facettes du couturier. On pense notamment à toutes les apparitions de Jacques de Bascher (Louis Garrel) qui entraîne Yves dans une débauche de sexe et de drogues. Une relation destructrice davantage mise en avant que dans Yves Saint Laurent, Lespert préférant de son côté, se concentrer sur les rapports plus paternalistes qu’il entretenait avec son mécène et fidèle compagnon, Pierre Bergé. Chez Bonello, ce dernier interprété par Jérémie Renier est un personnage plus que secondaire. Même Moujik, le chien d’Yves Saint Laurent est plus présent. Il faut dire que ce dernier prend part à l’une des séquences les plus édifiantes du film. Côté performance, difficile de départager Pierre Niney et Gaspard Ulliel. Les deux effectuent un travail d’orfèvre tant dans la voix que le geste. Ulliel confère peut être une présence plus magnétique au créateur. Néanmoins, c’est un match nul entre les deux acteurs français. Les défilés sont de leur côté, clairement plus impressionnants chez Lespert* mais Bonello n’a nul besoin de chiffons pour nous éclairer sur le génie visionnaire du maître. Lors d’une scène façon « Nouveau look pour une nouvelle vie », Loulou de la Falaise incarnée ici par Léa Seydoux habille une cliente (Valeria Bruni Tedeschi) et dévoile le secret de son ami et patron. Sa réplique fait alors écho à une célèbre citation d’Yves Saint Laurent : « Les modes passent, le style est éternel, la mode est futile, le style pas ». En une phrase, Bonello illustre à merveille les raisons du succès de celui qui a révolutionné la mode consacrée aux femmes, et la femme tout court. Saint Laurent est plus une évocation sans concession d’un homme en souffrance qu’un biopic traditionnel et c’est bien là sa force.
*Pierre Bergé, strictement opposé au film de Bertrand Bonello, a par contre donné son aval à Jalil Lespert et mis à sa disposition les véritables créations d’Yves Saint Laurent. Il l’autorisa également à tourner dans leur véritable appartement Avenue Marceau, l’atelier du styliste et le jardin Majorelle de leur villa marocaine.
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Saint Laurent fascinante descente aux enfers d'un enfant gâté dans un univers de grande bourgeoisie mondaine et décadente ( drogues, alcool, partouzes, fric) horripilant mais en même temps émouvant par sa fragilité et son hypersensibilité. C'est glaçant, effrayant, éprouvant et l'émotion ne sourd qu'à la fin pendant la présentation de la collection 1976. De superbes images et de beaux portraits de femmes avec qui YSL entretenait des rapports extraordinairement ambigus. Un bon rendu aussi du travail de ruche de l'atelier. Pierre Berge n'est pas à son avantage en homme d'affaires rapace.
Un style, on retient son souffle, signe son encrage dans la toile française. Bonello et son sixième long, c’est comme un jeunot et son premier court. Sur une mélancolie très basique, il donne le vertige avec des plans longs, parfois insoutenables. Quand la musique retentit, c’est le frisson qui monte. Du groove seventies où l’on voudrait être de la partie; à l’air fracassant de l’opéra. La crème d’un genre, un poil trop prétentieux parfois, mais qui fait réellement du bien aux pupilles. *TOP 5 FILM 2014*
Moins consensuel et classique dans sa démonstration et dans sa mise en scène que le biopic de Jalil Lespert, ce Saint Laurent de Bonello pèche par ses excès: excès de mouvements alternant avec des excès de statisme, excès de flash-back et de flash forward, qui donnent le sentiment d'une film mal maîtrisé (on perd la notion du temps et ici c'est un gros défaut, une aventure de quelques mois donnant l'impression d'avoir duré des années), excès de complaisance à l'égard de l'entourage de Saint Laurent qui cherchait à profiter de lui sans se soucier de ses souffrances. Alors s'il reflète peut-être mieux la vie du couturier de 1966 à 1976 (qui pourrait juger de cela, en dehors de ceux qui l'ont connu et voudront bien dire ce qu'ils ont envie de dire), il finit par manquer d'authenticité, la forme l'emportant trop souvent sur le fond. La performance de Gaspard Ulliel, ni meilleure ni moins bonne que celle offerte par Pierre Niney finit par pâtir des faiblesses de la mise en scène. Seul le fameux défilé de 1976 marque l'esprit, le reste risquant d'être trop confus pour le spectateur qui ne connaîtrait pas la vie d'Yves Saint Laurent. Le reste du casting s'avère convaincant, si ce n'est Léa Seydoux qui inspire l'ennui chaque fois qu'elle apparaît à l'écran.
Si ce n'est pour retenir que la débauche du créateur, allez voir le film. Mais ne pensez pas y apprendre grand chose sur son travail de création. J'ai hésité plusieurs fois à quitter la salle. Long et désagréable à regarder.
N'ayant pas d’intérêt particulier pour la haute couture ni pour l'univers gay c'est sur l'invitation de mon jeune fils de 18 ans et muni d'un excellent souvenir de l'apollonide que j'ai vu ce film. Quelques petites longueurs peut-être mais sinon, une bonne surprise: porté par la sensibilité, la finesse de trait du style Bonello je n'ai pas décroché. Ce mec est un vrai auteur, il n'est pas au service du cinéma, c'est le cinéma qu'il met à son service avec intelligence et inventivité. Des comme ça il en faut...