« Dark Places » a tout pour plaire. Un casting de choix, une intrigue intéressante et constitue une adaptation du même auteur que « Gone girl ». Faut-il se plonger dans le dossier de la famille Day pour autant ? Pourquoi pas, mais les amateurs de thriller exigeants risquent de rester sur leur faim…
Gilles Paquet-Brenner, jeune réalisateur français n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, il était déjà derrière la caméra de « Gomez et Tavarès », « Elle s’appelait Sarah » ou encore « Les jolies choses », les deux derniers étant déjà des adaptations de romans. Ici, il se lance dans une enquête de petite envergure et présente un thriller gentillet sans grande surprise.
Par chance, il a eu la très bonne idée de demander à Charlize Theron de camper le rôle délicat de Libby Day. Casquette vissée sur la tête, dégaine peu classieuse, l’actrice sud-africaine entre dans la peau de son personnage avec beaucoup d’aisance. Toujours resplendissante, ce n’est pas sa plastique qui sert le film mais l’interprétation de son héroïne en proie au doute, aux questionnements et qui peine à se construire une vie depuis de (trop) nombreuses années : elle ne feint pas et sera le guide des souvenirs et une enquêtrice très impliquée dans sa quête de vérité.
Pour illustrer son propos, le réalisateur a opté pour des flash-back récurrents, permettant aux spectateurs de comprendre ce qui s’est passé dans la petite ville de Kansas City trente ans auparavant. Judicieux, ils s’intègrent parfaitement dans la dynamique du film et offrent une reconstitution très réussie de l’époque. Basé sur le roman de Gillian Flynn, auteur de « Gone Girl », l’intrigue parfois sombre est cependant ternie par quelques scènes superficielles.
D’ailleurs, le problème principal du film est sa longueur. Lent, il arrive que l’on ait l’impression de faire du surplace. Si au final le film est plutôt réussi, son manque d’énergie peut jouer des tours et nous dissiper quelque peu.
Niveau casting, il faut admettre que Gilles Paquet-Brenner a plutôt visé juste. En plus de Charlize Theron, on croisera la route de Nicholas Hoult (qui a déjà côtoyé Charlize sur le tournage de « Mad Max : Fury Road » et que l’on connaît davantage en tant que Fauve dans « X-Men »), Corey Stoll (et oui, encore lui ! Depuis sa révélation dans « House Of Cards », on le voit partout : « Strictly Criminal », « The good lie » ou encore dans la série « The strain » où il tient le rôle principal) Andrea Roth ou encore Christina Hendricks. Mais revenons sur la prestation de cette dernière qui, interprétant la mère de Libby, troque sa robe moulante de secrétaire et son gloss rouge de Joan dans « Mad Men » pour un rôle plus pudique, moins sensuel mais ô combien plus profond. Pour représenter les enfants des années 80, le réalisateur a fait appel à Tye Sheridan, Sterling Jerins et à Chloë Grace Moretz, qui, on doit l’admettre, montre enfin qu’elle est capable du meilleur (et pas seulement du pire comme dans « Si je reste »).
« Dark Places » est donc un thriller correct mais qui ne laissera pas de souvenirs impérissables chez ses spectateurs.