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DeltaJordan
21 abonnés
14 critiques
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4,5
Publiée le 24 février 2013
Grande première que ce film saoudien réalisé par une saoudienne, et une réussite certaine. L'histoire sympathique d'une petite fille qui aimerait s'acheter un beau vélo vert, ses déboires à l'école, un concours de récitation... sauf que la petite fille vit en Arabie Saoudite. Derrière l'histoire donc, un documentaire saisissant sur cette terre de laïcité et d'égalité entre les sexes. A voir ! 4.5/5
Une fable implacable contre l'apartheid sexiste et le conditionnement religieux rétrograde qui en sert de base. Actrices remarquables. Sobre, sans démonstration, ni dogmatisme manichéen, mais uniquement factuel. Et malgré tout empli d'émotion, d'humanité et d'espoir. Une grande leçon de cinéma, politique et social.
Au-delà du point de départ du film, c'est, encore une fois, de la condition féminine au Moyen-Orient qu'il est là question. Un film à l'apparente simplicité, qui aborde des thèmes universels. Il nous touche forcément. A voir et à faire voir autour de soi...
La curiosité. Au départ, l'annonce d'un film saoudien, le tout premier de l'histoire, qui plus est réalisée par une femme, ne peut qu'exciter cette envie de découverte qui caractérise l'homo cinephilus. On est prêt à excuser les éventuelles maladresses de scénario et la mise en scène approximative. Eh bien, nulle peine de céder à une quelconque indulgence, Wadjda est un très beau film, l'égal de certaines productions iraniennes, dont le récit, faussement simple et très subtil, nous plonge à l'intérieur de la société saoudienne et plus particulièrement du côté des femmes. A travers le quotidien de Wadjda, 12 ans, Haifaa Al-Mansour, qui a déjà mis en scène 3 courts-métrages et un documentaire, trace le portrait d'une jeune saoudienne d'aujourd'hui, vive, espiègle et rebelle, qui écoute du rock et rêve d'un vélo, comme un symbole d'émancipation. Ses relations avec sa mère, en passe d'être répudiée, ses difficultés à se conformer aux règles strictes de l'école et de la religion, sont montrées avec une sobriété exemplaire, dans une veine qu'on qualifiait autrefois de néo-réaliste. Le film est lumineux, élégant et ne cache rien de la réalité de la condition féminine dans le Royaume sans pour autant chausser de gros sabots. Les dernières images et le sourire de Wadjda représentent un espoir. Aussi ténu soit-il, il existe.
Haifaa Al Mansour a réussi une prouesse avec son film : dénoncer un système en place et tout un quotidien en contournant les clichés et en allant chercher dans un fait de vie banal, la possibilité de critique. J'ai été littéralement bluffé par les comédiens et notamment les enfants. Ils sont tout jeunes et pourtant si vrais... La mère est magnifique, aussi bien soumise et voilée avec son mari et dans son travail, que découverte, derrière ses murs. La réalisation est superbe et nous offre une très belle immersion dan le Ryad actuel.
C’est bien écrit, c’est simple et beau. Les pays orientaux nous apprennent depuis une dizaine d’années que la simplicité peut dévoiler des films touchants et profonds. A travers la petite histoire de Wadjda, le monde arabe se modernise ici, à la vue d’une certaine autocritique de la condition féminine. Ainsi cette petite gamine de 12 ans arrive à porter en elle son destin de femme et à toucher l’ordre établi. Belle leçon d’humanité, de vie et de cinéma.
Incroyable! Ce film est d'une incroyable audace. D'abord c'est le premier film de fiction saoudien. On a peine à y croire, mais les projections publiques sont interdites dans ce pays. Et qui plus est ce film est l'oeuvre d'une femme, Haifaa Al-Mansour, qui a appris à aimer le cinéma en visionnant des films dans sa famille. Le résultat est impeccable. Une petite fille de douze ans rêve d'avoir un vélo pour pouvoir faire la course avec son voisin et ami Abdallah. Mais acheter un vélo à une petite fille, c'est à coup sûr la livrer aux flammes de l'enfer, en tout cas l'exposer aux regards impurs des hommes. Du coup, la petite Wadjda va tout faire pour parvenir à ses fins. Oh! pas de coup d'éclat, pas de révolte contre l'oppression dont sont victimes les femmes en Arabie. Et c'est bien là que réside le génie de la scénariste et réalisatrice: tout s'obtient par la douceur et la ruse. Il serait inhumain de révéler la fin de cette histoire et surtout les voies et moyens utilisés pour obtenir ce que veut l'enfant. Contentons-nous de dire qu'une scène ne peut que retenir l'attention, celle du concours de récitation des sourates du Coran auquel participe notre jeune héroïne. Et là on entre dans le burlesque le plus fin et le plus efficace. C'est drôle, c'est hilarant par moments, on en redemande. Et l'on n'est pas prêt d'oublier la présence ironique de la jeune Waad Mohammed qui, malgré son allure de petite fille adorable, adresse un fameux pied de nez au pouvoir ultra-machiste en vigueur.
un film très bon tout en retenue, pudeur et qui montre à voir. pas voyeur et du coup démonstratif avec force. Évidemment la condition des femmes en Arabie Saoudite mais aussi la force d'une petite fille soutenue par sa mère. Très beau.
Excellent premier film de la réalisatrice qui dénonce la main mise des hommes sur le destin des femmes. Une petite fille absolument touchante brave les interdits pour aller jusqu'au bout de son rêve.
Il est très dur, voire impossible de se rendre en Arabie Saoudite.....Ce film a donc le mérite de nous faire découvrir l'univers des femmes dans ce pays..... Au travers d'une gamine intrépide de douze ans, qui veut s'acheter un vélo (objet fortement déconseillé aux femmes) en gagnant à un concours scolaire de déclamation de versets du Coran.... Le film de façon ambigue met en valeur la foi dans ce pays et la contribution sociale des femmes....Curieusement (ou pas) le film ne contient que des femmes (sauf un petit garçon qui a un joli rôle) et montre la "rigidité" de l'éducation..... C'est filmé de façon délicate et les dialogues sont efficaces et empreints souvent d'une douceur presque pédagogique......L'image est belle, la bande son, rare , est sensible et propose bien l'émotion désirée par le (la?) réalisateur (trice ?)......Le film décrit et ne critique pas ouvertement un système religieux et social....Le film est tout en douceur, presque apaisant et donne une vision à la fois pertinente et artistique de l'Arabie Saoudite.....J'ai aimé.....
Premier film saoudien réalisé par une femme (et un des tous premiers films saoudiens tout court), Wadjda est une oeuvre sensible qui parait essentiellement destinée à une audience internationale. Effectivement, à travers cette histoire de petite fille voulant s'offrir une vélo, la réalisatrice Haifaa Al Mansour offre un point de vue très critique sur la société saoudienne et sur la manière dont cette dernière traite les femmes. Heureusement, ce manifeste féministe s'accompagne d'une réalisation toute en sensibilité et d'un excellent jeu d'acteur, en particulier de la jeune Waad Mohammed et de Reem Abdullah. Espérons que, grâce à sa diffusion internationale, ce film puisse faire un peu progresser la mentalité saoudienne sur le sujet de la condition féminine. Bref, un beau film utile et émouvant.
Wajdja a douze ans, est saoudienne, vit dans la capitale et est une fille moderne… comme une occidentale. Enfin elle aimerait, mais la communauté wahhabite est ultra conservatrice. Là bas, la femme n’est pas l’égale de l’homme. Elles n’ont pas le droit de conduire, de montrer leur visage aux hommes, de chanter au risque d’être entendu par les hommes (et de les charmer tels les sirènes !!!),… Wajdja, insouciante, innocente mais malgré tout rebelle se bat avec ses maigres moyens pour faire bouger l’ordre établi fondé sur des principes séculaires coraniques d’un autre âge. Et c’est pas sans heurt ou risque pour elle dans un pays où les filles n’ont comme seule destinée de devenir femme et mère. La première scène balaie très rapidement la personnalité de la jeune fille. Elle a trafiqué sa petite radio pour écouter du rock (musique satanique, çà nous rappelle les 50’s aux EU), elle porte des baskets de couleur (ses copines des ballerines noires) et un jean,… Une scène incarne bien l’indépendance qui la caractérise : sommer de mettre des souliers noires par la tyrannique directrice de son établissement, elle n’a d’autres idées que de barbouiller ses baskets de feutres noirs… Les enfants sont formidables. Un jour, Wajdja voie passer un vélo vert tel un mirage dans sa rue. Son regard s’illumine et elle n’a plus qu’un seul projet : se l’acheter et faire la course avec son voisin et ami Abdallah. Quelle gageure en Arabie Saoudite où faire du vélo pour une fille est une menace pour sa vertu. Par ses propres moyens, elle décide de réunir cet argent au point de participer à un concours de récitation coranique organisé par son école et fortement doté. Quel paradoxe, psalmodier le Coran pour s’affranchir du dogme !!! Au-delà du paradoxe, quel prosélytisme de la part d’un courant islamiste radical considérant comme diabolique la société de consommation et l’argent : corruption des âmes. Le cinéma a 150 ans et c’est le premier long métrage saoudien de l’histoire ; de plus, tourné par une saoudienne ; Haïfa Al Mansour restera dans l’histoire. Présenté au festival de Venise, ce film a été super bien accueilli et c’est mérité. Cinématographiquement, il n’a rien de particulier, tout comme son héroïne, il est simple et modeste ; linéaire mais très finement écrit. Ce film montre avec beaucoup de simplicité et de justesse la privation de liberté ordinaire : des femmes en liberté surveillées (par toute la société et pas uniquement leur conjoint). Pour nous montrer la condition de la femme saoudienne, la réalisatrice ne fait preuve d’aucun manichéisme (le père aime sincèrement sa fille mais la prive de liberté par exemple) et ne force jamais le trait (jamais ostentatoire). Donc un petit bonhomme de chemin paisible qui amène à se poser des questions cruciales sur notre société. Très bien pour sensibiliser un jeune public à ces questions ; surtout que ce film ne manque pas d’humour et qu’ils s’identifieront facilement à cette petite fille pleine de vie de et détermination. Quelques écueils bien logiques pour ce premier film ; quelquefois didactique et avec quelques personnages secondaires trop monolithiques. Je pense qu’on pouvait aller plus loin avec le personnage de la directrice d’école ; elle-même apparemment victime d’un système qu’elle perpétue de par sa fonction. La mère au moins évolue sur la fin du film apportant un message d’espoir qui tranche avec sa joie à peine dissimuler du début du film lorsqu’elle apprend que sa fille va devoir porter un voile intégral (fierté de la voir devenir femme !!! troublant lorsque l’on connait toutes les conséquences). A voir impérativement… avec vos enfants de plus de 10 ans…
Une réussite que ce premier film saoudien qui rend bien l'atmosphère pesante et ennuyeuse de la vie en Arabie Saoudite. Le scénario sans être trop lourd est émouvant et les actrices plus que convaincantes.
Wajda est une merveille d'intelligence : pas de tragédie , d'effets , de frimes . Un quotidien autre , rassurant par son humanité et par la force libératoire de la transgression , extrêmement inquiétant par ce qu'il montre d'étouffant et d'hypocrite dans ce régime totalitaire .
"Wadjda", premier film de la réalisatrice Haifaa Al Mansour, dégage un souffle naturel duquel l'émotion ne cesse d'émerger par bribes, dans des instants d'une beauté simple, mais puissante. On se laisse emporter par la détermination de cette jeune fille fougueuse en quête de liberté et de vie face aux cadres et aux conventions. Au-delà de sa simplicité apparente Wadja offre un beau moment de cinéma et quelques instants de magie grâce à des personnages vrais et à des relations touchantes (Wadja et sa mère, l'amour de sa mère pour son père, ainsi que le duo Wadjda/ Abdallah). Si les raisons symboliques d'aller voir le film ne manquent pas (premier film saoudien réalisé de surcroît par une femme, etc.), l'oeuvre en elle-même regorge de belles qualités qui suspendent le temps et qui contribuent à donner au spectateur un moment de cinéma revigorant.