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selenie
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3,0
Publiée le 8 février 2013
L'histoire d'une fillette dans un pays islamique s'est déjà vu, on pourrait citer "Osama" (2003) ou "Le cahier" (2007) pour les plus marquants. Mais cette fois-ci ce film, salué au festival de Venise, marque l'Histoire d'un point de vue assez unique ; le premier film 100% saoudien et réalisé par une femme ! Avouons que rien que ça mérite un détour, surtout lorsqu'on sait qu'il n'existe aucun cinéma en Arabie Saoudite. Une fillette désire acheter un vélo pour gagner une course contre un ami... Un prétexte simple (comme "Le cahier"...) qui permet à Haifaa Al Mansour de montrer le quotidien du sexe "faible" en Arabie Saoudite. Avoir ses règles est honteux, les femmes mangent à part des hommes, les femmes doivent éviter de trop parler aux hommes, une fillette ne peut pas faire du vélo car ça rend stérile... etc... Si on connaissait plus ou moins tous ces paramètres ce film en montre toute la dimension stupide dans un film proche du documentaire. Le point de vue féministe est d'autant plus étonnant que ce film semble avoir passé la censure. La force du film est toute l'intelligence et la finesse de la réalisatrice. Tout en instillant ses idées féministes elle évite le pamphlet frontal et évite de juger directement les hommes. Aucun manichéïsme grâce à un époux/père aimant, non violent qui est lui aussi sous le joug du devoir, celui d'avoir un fils, tandis que le copain de Wadjda est adorable ; notons qu'on évite aussi l'écueil souvent automatique des autres copains moqueurs. Le seul point faible reste la mise en scène, peu inventive, très académique. Si le message de Liberté et de tolérance est magnifiquement démontré la réalisatrice se veut aussi réaliste avec une fin mi-figue mi-raisin. Bon point pour la jeune Waad Mohamed tout en malice et tenacité. Un beau film, nécessaire sans aucun doute pour son pays d'origine mais sur la forme d'autres films sont bien au-dessus ; la seule originalité étant d'être un film saoudien réalisée par une femme. Il faudra attendre le prochain film pour savoir si Haifaa Al Mansour sera une future Hana Makhmalbaf.
...Le film fait le tour des festivals et reçoit toujours le même accueil triomphal. Non pas qu'il soit un chef d'oeuvre, mais il fait forcément figure de symbole. Malgré tout, c'est très bien fait. Haifaa Al Mansour a réussi à braver toutes les interdictions et toutes les difficultés pour nous faire découvrir ce quotidien des femmes saoudiennes à travers les yeux d'une petite fille de dix ans... La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-wadjda-114426956.html
Ce premier long métrage saoudien est plus remarquable par le fait qu'il aborde un sujet politiquement et socialement délicat dans une société phallocratique et dominée par une religion peu progressiste, que par ses qualités proprement artistiques. Les comédiens sont éminemment sympathiques et aimables, mais leur jeu reste proche de l'amateurisme. La réalisatrice n'a visiblement pas disposé de moyens importants et le film s'en ressent un peu. Pour autant, on sait gré à Haiffa Al Mansour de nous entr'ouvrir la porte de ce monde méconnu et on apprécie que le discours soit énoncé sans effronterie ni manichéisme.
1er film d’Arabie Saoudite et réalisé par une femme, on peut dire que ça mérite le coup d’œil et je suis loin d’être déçu. C’est un très joli regard de cette réalisatrice sur la condition féminine de son pays sans se montrer virulente envers le pouvoir en place. Elle nous décrit très simplement la vie de la petite « Wadjda » qui va à l’école coranique mais qui a son petit côté rebel dans sa façon de se comporter avec l’autorité et sa façon de s’habiller issue résolument d’une société riche et moderne. Elle écoute de la pop et joue à la playstation mais tout ce dont elle rêve ce serait d’acquérir un vélo pour pouvoir faire la course avec son meilleur ami. Cette gamine est extraordinaire et porte sans broncher tout le film sur ses épaules avec un jeu épatant. Belle réalisation grace à la volonté de toute une équipe en partie allemande qui sont à féliciter vu les difficultés à tourner dans ce pays si fermé…
Film saoudien convaincant. L'histoire, relativement banal est intéressante car elle montre la difficulté pour une jeune fille d'avoir des choses qui sont réservés aux garçons et plus généralement la relation homme/femme. L’héroïne est une jeune actrice avec du potentiel.
Un film qui gagne à être connu ! L'histoire est à la fois simple et touchante, avec une mise en scène évidemment centrée sur la jeune Wadjda. Le scénario évite habilement la caricature, nous surprend tout en restant réaliste et accessible.
Wadjda est un film qui fait plaisir à voir, déjà parce qu'un film réalisé par une femme, en Arabie Saoudite... il fallait le faire. C'est une vraie bonne chose, le cinéma peut en être fier, mais il ne faut pas non plus pour autant aller voir ce film en se disant "je vais faire ma BA et aller voir le film saoudien réalisé par une femme", parce que le film vaut vraiment le coup d'oeil. J'ai pas été complètement convaincu, mais c'est un bon film, vraiment. C'est vraiment par la force de l'histoire et de ses protagonistes (avec en tête la petite Wadjda) que la réalisatrice fait tenir son récit, plus que par sa mise en scène (et c'est souvent là que le film pèche un peu). En présentant à travers l'histoire d'une petite fille qui veut avoir un vélo, c'est plutôt un aperçu de la société saoudienne que le long-métrage nous propose de voir.
"Wadjda" est donc le prénom de cette jeune fille de 12 ans qu'on découvre dans son école au milieu de la chorale qui ânonne un chant religieux. La caméra glisse au ras du sol, filmant en-dessous de l'ourlet de la stricte robe longue et grise de l'uniforme scolaire les ballerines et les sandales, pour s'arrêter sur des Converse aux lacets violets. Dans cet univers où tout est fait pour apprendre aux élèves leur devoir de soumission aux hommes et à une morale contraignante, d'emblée Wadjda nous est présentée dans sa capacité à investir à sa façon le peu d'espace de liberté qui lui est laissé. Face à un système oppressant et hypocrite symbolisé par la directrice de l'école, elle sait s'adapter quand il le faut, comme lorsqu'elle s'implique dans le concours de récitation coranique ou qu'elle affirme ne pas avoir vu deux grandes lire des revues occidentales, tout en conservant sa ligne de conduite comme lorsqu'elle répond devant toute l'école à la question que lui pose la directrice sur l'usage qu'elle fera de l'argent de son prix. Plaidoyer pour une société plus ouverte, "Wadjda" offre aussi un état des lieux subtil de la condition des femmes saoudiennes, notamment par le biais du personnage de la mère de Wadjda, qui regarde sa fille avec attendrissement ("J'étais comme toi à ton âge"), tout en essayant de lui inculquer des préceptes rétrogrades alors qu'elle même souffre de voir son mari chercher une seconde épouse qui pourra lui donner le garçon qu'elle n'a pas eu. Aux travers des yeux de Wadjda, on découvre les contradictions de cette société, où certaines femmes portent le voile intégral et se taisent pour que leur voix ne soit pas entendue par des hommes, alors que d'autres travaillent à l'hôpital coiffée d'un simple foulard avec des collègues masculins. L'espoir de changement est symbolisé par le personnage d'Abdallah, le copain de Wadjda qui se fait mener par le bout du nez par son amie et accepte notamment de lui apprendre à faire du vélo dans une scène très drôle : lorsqu'elle découvre qu'il a mis des petites roues à sa bicyclette, elle se sent humiliée et se met à pleurer de façon très démonstrative ; Abdallah démonte les petites roues, s'assoie à côté de Wadjda et lui dit "10 riyal si tu arrêtes de pleurer". Sans relever sa tête, elle tend alors la main, confirmant le diagnostic que d'autres ont fait : "Tu es dure en affaires...". Wadjda nous est aussi montrée dans des aspects moins reluisants, notamment quand elle va faire du chantage à la dénonciation au chauffeur sans papiers qui refuse de transporter sa mère, illustration discrète de la condition difficile des immigrés qui font marcher l'économie des pays du Golfe. La suite sur les Critiques Clunysiennes http://www.critiquesclunysiennes.com/
Simple et Touchant! Interprétation très touchante en effet de la petite héroïne qui vous prend dès le début. L'histoire est on ne peut plus simple mais cela m'aura permis de découvrir un peu plus les conditions de vie de ce pays qui reste très pudique et protectionniste. La religion et ses "obligations" y sont traitées objectivement: la réalisatrice ne fait pas l'éloge de l'Islam et ne diabolise pas non plus et cela se ressent. On suit alors le film sans à priori, on prend et on se fait son idée tout seul. Un film que je conseillerai à tout le monde.
Wadjda a l’intelligence d’attaquer le patriarcat d’Arabie Saoudite sur fond de conservatisme religieux et de soumission de la femme par le prisme d’un objet anodin et simple : le vélo. Il est fascinant, pour un regard français, d’assister à la lutte menée par une petite fille pour un objet aussi banal qui se charge progressivement d’une puissance symbolique : incarnation de la liberté, tout autant de mouvements que de directions prises dans la vie, le vélo thématise également l’initiation à l’amour et à la sexualité, explicitée par le premier flirt entre l’héroïne et le jeune Abdallah. La réalisation de Haifaa Al-Mansour oppose une spatialité chargée de corps – réunions pour la prière, salle de classe, minibus –, qui renvoie à l’oppression des femmes, à un ensemble de lieux vides, des rues désertes que l’on démolie ou rénove à la cour de récréation dans laquelle une élève se met du bleu aux ongles. La menace vient des hommes : les ouvriers regardent les jeunes filles depuis le toit où ils travaillent, le père se remarie, laissant une première épouse éplorée, le candidat à la municipalité affiche son portrait moustachu partout ; ils ont une présence spectrale, entrent et sortent, parlent sans être visibles à l’écran. Les femmes ne sont là que pour les servir, préparer les repas copieux qui seront engloutis dans une pièce voisine à laquelle nous n’avons pas accès ; la caméra suit ces parcours de femmes, celui de l’enfant et celui de la mère qui finissent par converger en une révolte contre les normes établies – obtenir le vélo, accepter l’offre d’emploi en dépit de la mixité. Wadjda révèle en outre une très grande jeune actrice, Waad Mohammed, dont la vitalité anime chaque scène et rend son combat plus urgent, plus simple et plus pur. À voir.
Pour être explicite auprès du public occidental, la réalisatrice se laisse aller à certains écueils didactiques. La volonté d'éviter tout manichéisme pousse les personnages secondaires a demeurer sommairement dessinés : la mère et la directrice de l’école, l’une complice et l’autre ennemie, incarnent les deux pôles féminins. Seuls le rêve, l’obstination et la ruse sont les traits qui définissent ici l'enfance de façon succinte. Les sentiments de Wadjda manquent de trouble et d’ambiguïté. En découle un récit assez prévisible bien loin du foisonnement qui defini l'enfance. Haifaa al-Mansour procède à un découpage conventionnel, surtout dans les séquences d’intérieur (presque toujours dans la pénombre) , où le montage a tendance à surligner les émotions et à lisser le jeu des comédiens. Le film gagne par contre en force quand il prend la rue pour décor (inondé de lumière), le cadre permet enfin à l’œil de se promener dans l’espace, de découvrir un paysage inédit à l’écran.
L'un des premiers films saoudiens, le premier réalisé par une femme dans ce pays, Wadjda a sonné comme un événement lors de sa sortie en 2012. Il suit non sans humour le parcours d'une jeune fille rebelle et facétieuse qui évolue dans la société patriarcale et ultraconservatrice de l'Arabie Saoudite et essayant, à l'échelle de ses modestes moyens, de questionner ces logiques traditionalistes. Pour elle, cette forme de résistance va prendre une forme très simple : acheter un vélo pour pouvoir rouler comme les garçons. Un film fort et courageux, qui n'hésite pas à pointer les hypocrisies du royaume wahhabite.
Ce film à petite réalisation, petit budget, est néanmoins d'un grand intérêt cinématographique du fait qu'il s'agit du premier long métrage saoudien réalisé en Arabie Saoudite, par une femme de surcroît, avec des acteurs saoudiens. Haifaa Al-Mansour nous fait plonger dans un des Etats les plus fermés du monde avec une histoire qui ferait sourire partout ailleurs - une petite fille rêve d'un vélo et est prête à tout pour l'obtenir - mais s'avère une critique acerbe de la condition féminine dans ce pays. Le poids écrasant de la société patriarcale et des traditions wahhabites saoudiennes, avec la proscription stricte de la mixité, faisant de la femme un être mineur n'ayant pas le droit de conduire, de décider de quoi que ce soit dont son propre mariage (scène de la petite fille de 12 ans annonçant en classe son union avec un inconnu de 20 ans) ou celui de son mari (qui peut en épouser jusqu'à quatre selon son désir, motivé ici par l'impossibilité de son épouse de lui donner un fils). Le film vaut également par la prestation de la petite héroïne du film, jouée par Waad Mohammed, jeune rebelle qui entend vivre comme elle l'entend et porte jeans et baskets, et qui ironie de l'histoire, va se servir de la religion, via un concours de récitation coranique, pour obtenir l'objet de ses désirs. Un film très simple, très naturel, en l'occurrence très courageux, utilisant une forme d'humour froid pour dépeindre la société saoudienne de l'intérieur.