Réalisé par Haifaa Al-Mansour présentée par les médias comme la première réalisatrice Saoudienne (ce qu'un petit tour sur sa fiche Wikipédia vient largement relativiser, cette dernière étant en fait autant Saoudienne que Gad Elmaleh est Marocain!) Wadjda est un énième film supposé dénoncer la dure condition des femmes Musulmanes!
Mais attention! Pas n'importe lesquelles hein! Pas la voilée du Bled analphabète version la source des femmes, non! Mais bel et bien celle de l'obscure monarchie Saoudienne si dure à exposer au grand jour, patrie de la plus radicale, la plus dure, la plus rétrograde vision de l'islam traditionaliste, les affreux wahhabites- salafistes islamistes djihadistes pétro dollaristes intégristes!
Wadjda donc, ou l'histoire d'une petite fille pas comme les autres rêvant à son beau vélo que la morale locale lui interdit d'avoir mais dont la détermination lui incombe de ne pas se résigner, quitte à enfreindre les règles sacrées...
Outre le pitch ultra cliché de départ (toujours la même chose, une problématique ultra simple censée révéler des us et coutumes archaïques) le film comme toute bonne propagande plaide hélas bien plus contre lui que contre les éléments qu'il prétend dénoncer, pour peu que le spectateur un tant soit peu averti ne soit pas dupe de la supercherie que quelques cliques sur internet, un peu de bon sens et d'objectivité permettront de mettre à jour.
Car il est bien beau de croire que la seule vision de la "Femme" qui vaille soit celle de la consommatrice bobo occidentale asservie au diktats de la mode version "Pouffe actuelle" (modèle déjà largement difficile d'accès pour celles dont le porte monnaie est en souffrance) mais outre le fait de présenter une société à la morale hypocrite (
le voleur de la directrice d'école
) à grand renfort de poncifs éculés (la petite Salma mariée à 12 ans!), il ne faut pas sortir de la "cuisine à Jupiter" pour réaliser que c'est la démarche de Haifaa Al-Mansour qui n'est pas aussi sincère qu'elle le prétend puisque malgré la pseudo clandestinité du tournage, cette dernière a pu non seulement filmer en pleine capitale Saoudienne, mais mieux encore, disposer d'un casting local relativisant par là même le caractère ultra rigoriste du Royaume où, visiblement, le Wahhabisme est loin d'être la norme si l'on en juge par les accoutrements et les attitudes des uns et des autres (l'hôpital, le centre commercial) ou comment entretenir sournoisement l'idée d'obscurantisme pour mieux dissimuler sa malhonnêteté intellectuelle.
Et pour peu qu'on considère le fait que la réalisatrice soit femme de diplomate Américain, impossible de ne pas voir l'influence discrète mais réelle d'intérêts politiques bien sentis (les bus scolaires typiquement yankees!), n'ayant en réalité que faire de la condition des Musulmanes ou Musulmans (Birmanie, Centre Afrique...) à moins qu'ils ne soient attachés à des ressources pétrolifères propres à générer des fortunes tout en justifiant une présence militaire dans la région (pas mal aussi le bras d'honneur symbolique à la cause Palestinienne!
Pour le reste, si dénoncer la tradition qui empêche à une petite fille de faire du vélo (ce qui est forcément objectivement faux puisque l'actrice FAIT du vélo pour les besoins du tournage et dans la vraie vie comme elle le dit dans une interview!) mais pas à un homme de jouer à la console au moment du repas comme n'importe lequel des beaufs bien de chez nous (du pur salafisme en somme!) est supposé être la clé du message délivré par Haifaa Al-Mansour, j'imagine qu'avec la pression U.S. et la propagande non stop de nos médias, dans quelques années, il sera aussi possible pour les Saoudiennes de se prendre des amants, d'aller faire les pétasses en bandes et de sombrer dans les mêmes délires existentielles générés par ces aberrations sociétales propres à engendrer des traitements télévisuels à la Devious maid, Sex and the city ou encore LWorld!