Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
vidalger
325 abonnés
1 252 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 30 novembre 2013
Ce premier long métrage saoudien est plus remarquable par le fait qu'il aborde un sujet politiquement et socialement délicat dans une société phallocratique et dominée par une religion peu progressiste, que par ses qualités proprement artistiques. Les comédiens sont éminemment sympathiques et aimables, mais leur jeu reste proche de l'amateurisme. La réalisatrice n'a visiblement pas disposé de moyens importants et le film s'en ressent un peu. Pour autant, on sait gré à Haiffa Al Mansour de nous entr'ouvrir la porte de ce monde méconnu et on apprécie que le discours soit énoncé sans effronterie ni manichéisme.
Toute la force de ce film est contenue dans l'apostrophe finale de cette directrice terrible de renoncement : "Je vous libère". Wadjda est un film puissant, aussi bien politiquement qu'émotionnellement. À quand la fin du moyen âge ?
Voilà un film sympa et sans prétention à voir , et contente qu'il ai pu se faire surtout dans ce pays , la petit joue bien et l'histoire est joliment racontée ça nous change de tout ces nanars ultra-violents
Une plongée réaliste dans la vie des femmes en Arabie Saoudite. Pas de larmoiement, juste la révolte d'une petite fille élevée dans la pure tradition de son pays qui ne laisse pas aux femmes une grande liberté, petite fille qui s'entête à avoir un vélo... Très bien joué, très bien tourné... Un regard sur la condition des femmes dans un monde musulman très strict..
Superbe. Un film qui révèle la verité sur les conditions de la femme connues de tous en Arabie saoudite et dans biens d'autres pays sans pour autant dénigrer la femme.
Officiellement premier film saoudien, "Wadjda" mériterait d'être vu rien que pour cette particularité. Nous y est raconté l'histoire d'une petite fille, rebelle et un peu garçon manqué, qui rêve de s'acheter un vélo, loisir implicitement réservé aux garçons. Contrairement au récent "Les Bêtes du sud sauvage", nous suivons également ici le parcours d'une enfant mais nous ne sommes pas pour autant invités à voir le monde à travers ses yeux. Jamais nous ne plongeons dans un univers fantasmagorique et le spectateur est par conséquent pleinement conscient de la réalité sociale décrite. Car s'il n'est pas dénué de fantaisie, "Wadjda" est surtout l'occasion pour la réalisatrice Haifaa al-Mansour de nous parler de la condition de la femme dans se pays islamiste qu'est l'Arabie-Saoudite. Polygamie, interdiction de toucher le Coran quand on a ses règles, de conduire, pour les jeunes filles d'entrer en contact avec les hommes ou ne serais-ce que d'êtres vues ou entendues par eux..., autant dire que les interdits sont nombreux et contraignants. Et avec une femme derrière la caméra, le film et son discours n'en ont que plus de force.
Ce n'est un secret pour personne, la condition des femmes en Arabie Saoudite et la manière dont elles sont traitées dépasse l'entendement. La femme n'est rien, elle n'existe pas, elle n'a aucun droit, elle est juste bonne à faire des enfants (des mâles, bien entendu) et servir à son mari de cuisinière, de servante et de bonne à tout faire. Et dès que son "seigneur et maître" le décide (par exemple, si elle ne lui donne pas de fils pour perpétuer son nom), il peut la répudier et en épouser une autre. Le pire là-dedans, c'est que les hommes n'ont rien à faire pour maintenir cet ordre discutable : ce sont les femmes elles-mêmes qui s'en chargent, et avec un zèle remarquable. On pourrait écrire des pages sur ce thème, en gardant toutefois en mémoire que par chez nous les choses étaient à peine meilleures il y a encore pas si longtemps... Là dessus, la petite Wadjda, un peu rebelle par rapport à cet ordre établi sous la houlette d'un Coran plutôt dictatorial, va tenter de briser un tabou : celui de rouler en vélo, chose impensable pour une fille ou une femme, le vélo "risquant de la rendre stérile" ! Pour atteindre son but, elle va "utiliser le système" et participer à un concours de récitation coranique qui lui permettra, si elle gagne, d'acheter le vélo tant convoité. Elle gagnera, mais quand elle avouera ce qu'elle compte faire de son prix, elle en sera dépossédée... Mais les choses finiront bien pour elle et son rève s'accomplira : faire la course en vélo avec son petit copain Abdallah. Est-ce là la réalité ou une scène imaginaire ? En tout cas, le vélo devient ici un symbole de libération. Ce film est splendide. J'ai juste du mal à croire qu'il ait pu être tourné en Arabie Saoudite. Allez le voir, c'est instructif avec quand même un peu d'espoir.
A ne pas manquer !!! En ces temps bien moroses , voici un film lumineux et rempli d'optimisme, belle prouesse réalisée par la réalisatrice Haaifa El Mansour surtout quand on connaît les difficultés de tournage de ce premier film dans ce pays ne comptant aucun cinéma l'Arabie Saoudite et où la condition féminine est bien compliquée...
Excellent film qui en dit plus long sur la condition féminine en Arabie Saudite que bien des pamphlets féministes. Non seulement c'est bien joué et bien filmé mais c'est plein d'humour !
Là où le concept même du film pouvait laisser craindre une surenchère de pathos consensuel, ce premier film de la saoudienne est écrit avec une finesse et une intelligence qui font chaud au cœur. La manière dont est traité le sujet de la situation de ce pays où loi coranique rime avec patriarcat autoritaire, à travers le quotidien de cette gamine portée par son déterminisme, donne au film un souffle libertaire et particulièrement émouvant sans tomber dans le piège de la dénonciation sociale démonstrative. Derrière cette charmante histoire et la découverte de cette réalisatrice pleine de talent, on se rend compte que le cinéma arabe s’est définitivement trouvé et a de quoi peser sur la scène internationale.
Sensible et fort, le film dénonce sans manichéisme. A voir pour sentir la coercition dont sont victimes les femmes et découvrir leur volonté inébranlable d'y faire face.