Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Dominique V.
16 abonnés
221 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 26 mars 2013
Au-delà du point de départ du film, c'est, encore une fois, de la condition féminine au Moyen-Orient qu'il est là question. Un film à l'apparente simplicité, qui aborde des thèmes universels. Il nous touche forcément. A voir et à faire voir autour de soi...
La curiosité. Au départ, l'annonce d'un film saoudien, le tout premier de l'histoire, qui plus est réalisée par une femme, ne peut qu'exciter cette envie de découverte qui caractérise l'homo cinephilus. On est prêt à excuser les éventuelles maladresses de scénario et la mise en scène approximative. Eh bien, nulle peine de céder à une quelconque indulgence, Wadjda est un très beau film, l'égal de certaines productions iraniennes, dont le récit, faussement simple et très subtil, nous plonge à l'intérieur de la société saoudienne et plus particulièrement du côté des femmes. A travers le quotidien de Wadjda, 12 ans, Haifaa Al-Mansour, qui a déjà mis en scène 3 courts-métrages et un documentaire, trace le portrait d'une jeune saoudienne d'aujourd'hui, vive, espiègle et rebelle, qui écoute du rock et rêve d'un vélo, comme un symbole d'émancipation. Ses relations avec sa mère, en passe d'être répudiée, ses difficultés à se conformer aux règles strictes de l'école et de la religion, sont montrées avec une sobriété exemplaire, dans une veine qu'on qualifiait autrefois de néo-réaliste. Le film est lumineux, élégant et ne cache rien de la réalité de la condition féminine dans le Royaume sans pour autant chausser de gros sabots. Les dernières images et le sourire de Wadjda représentent un espoir. Aussi ténu soit-il, il existe.
Le vélo symbole de liberté. Bien que le film ne réserve presque aucune surprise et bien que je n'ai pu m'empecher de penser par moment que la jeune héroine cumulait trop de poses rebelles, le résultat s'avère des plus convaincant. Sans doute par son aspect conte et par la finesse du ton employé. La société dépeinte semble plus apte à respecter la religion à la lettre qu'a l'esprit...La place des femmes est y honteusement bridée, c'est un véritable pamphlet sans l'ombre d'un discours ou d'un cri, plutot une douce ironie. Coté casting, la gamine joue très bien et les scènes avec son petit camarade sont pleines de naturels. Un film bien moins anodin qu'il pourrait paraitre.
Simple et Touchant! Interprétation très touchante en effet de la petite héroïne qui vous prend dès le début. L'histoire est on ne peut plus simple mais cela m'aura permis de découvrir un peu plus les conditions de vie de ce pays qui reste très pudique et protectionniste. La religion et ses "obligations" y sont traitées objectivement: la réalisatrice ne fait pas l'éloge de l'Islam et ne diabolise pas non plus et cela se ressent. On suit alors le film sans à priori, on prend et on se fait son idée tout seul. Un film que je conseillerai à tout le monde.
Haifaa Al Mansour a réussi une prouesse avec son film : dénoncer un système en place et tout un quotidien en contournant les clichés et en allant chercher dans un fait de vie banal, la possibilité de critique. J'ai été littéralement bluffé par les comédiens et notamment les enfants. Ils sont tout jeunes et pourtant si vrais... La mère est magnifique, aussi bien soumise et voilée avec son mari et dans son travail, que découverte, derrière ses murs. La réalisation est superbe et nous offre une très belle immersion dan le Ryad actuel.
C’est bien écrit, c’est simple et beau. Les pays orientaux nous apprennent depuis une dizaine d’années que la simplicité peut dévoiler des films touchants et profonds. A travers la petite histoire de Wadjda, le monde arabe se modernise ici, à la vue d’une certaine autocritique de la condition féminine. Ainsi cette petite gamine de 12 ans arrive à porter en elle son destin de femme et à toucher l’ordre établi. Belle leçon d’humanité, de vie et de cinéma.
Incroyable! Ce film est d'une incroyable audace. D'abord c'est le premier film de fiction saoudien. On a peine à y croire, mais les projections publiques sont interdites dans ce pays. Et qui plus est ce film est l'oeuvre d'une femme, Haifaa Al-Mansour, qui a appris à aimer le cinéma en visionnant des films dans sa famille. Le résultat est impeccable. Une petite fille de douze ans rêve d'avoir un vélo pour pouvoir faire la course avec son voisin et ami Abdallah. Mais acheter un vélo à une petite fille, c'est à coup sûr la livrer aux flammes de l'enfer, en tout cas l'exposer aux regards impurs des hommes. Du coup, la petite Wadjda va tout faire pour parvenir à ses fins. Oh! pas de coup d'éclat, pas de révolte contre l'oppression dont sont victimes les femmes en Arabie. Et c'est bien là que réside le génie de la scénariste et réalisatrice: tout s'obtient par la douceur et la ruse. Il serait inhumain de révéler la fin de cette histoire et surtout les voies et moyens utilisés pour obtenir ce que veut l'enfant. Contentons-nous de dire qu'une scène ne peut que retenir l'attention, celle du concours de récitation des sourates du Coran auquel participe notre jeune héroïne. Et là on entre dans le burlesque le plus fin et le plus efficace. C'est drôle, c'est hilarant par moments, on en redemande. Et l'on n'est pas prêt d'oublier la présence ironique de la jeune Waad Mohammed qui, malgré son allure de petite fille adorable, adresse un fameux pied de nez au pouvoir ultra-machiste en vigueur.
un film très bon tout en retenue, pudeur et qui montre à voir. pas voyeur et du coup démonstratif avec force. Évidemment la condition des femmes en Arabie Saoudite mais aussi la force d'une petite fille soutenue par sa mère. Très beau.
Ce n'est certes pas un chef d’œuvre au sens cinématographique du terme mais au sens évènementiel. Comment la réalisatrice a-t-elle pu filmer dans un pays sans cinéma, ultra-rigoriste musulman et où la liberté de la femme ne dépasse pas le statut d'esclave sexuelle et boniche au service des mâles ? Ne pouvant probablement pas faire un film qui attaque le problème de front, la réalisatrice fait un film d'une immense force, tout en finesse, où l'on ne s'ennuie jamais malgré la lenteur de l'action. Tout est dit sans être dit. C'est un ouvrage ciselé d'une grande délicatesse. On y montre comment les filles sont dressées depuis leur plus jeune âge à obéir au règles du coran et à leur maîtres mâles. Il est étonnant de voir comment les femmes elle-mêmes sont au service de cet endoctrinement. On voit des hommes tous gentils : bien sûr, ils n'ont ps besoin de se fâcher car ils ont, de base, tous les pouvoirs. Il est à noter que les acteurs adultes mâles ne jouent pas super bien dans ce film. Il faut toutefois retenir leur courage d'y avoir participé.
Excellent premier film de la réalisatrice qui dénonce la main mise des hommes sur le destin des femmes. Une petite fille absolument touchante brave les interdits pour aller jusqu'au bout de son rêve.
Il est très dur, voire impossible de se rendre en Arabie Saoudite.....Ce film a donc le mérite de nous faire découvrir l'univers des femmes dans ce pays..... Au travers d'une gamine intrépide de douze ans, qui veut s'acheter un vélo (objet fortement déconseillé aux femmes) en gagnant à un concours scolaire de déclamation de versets du Coran.... Le film de façon ambigue met en valeur la foi dans ce pays et la contribution sociale des femmes....Curieusement (ou pas) le film ne contient que des femmes (sauf un petit garçon qui a un joli rôle) et montre la "rigidité" de l'éducation..... C'est filmé de façon délicate et les dialogues sont efficaces et empreints souvent d'une douceur presque pédagogique......L'image est belle, la bande son, rare , est sensible et propose bien l'émotion désirée par le (la?) réalisateur (trice ?)......Le film décrit et ne critique pas ouvertement un système religieux et social....Le film est tout en douceur, presque apaisant et donne une vision à la fois pertinente et artistique de l'Arabie Saoudite.....J'ai aimé.....
Wadjda a l’intelligence d’attaquer le patriarcat d’Arabie Saoudite sur fond de conservatisme religieux et de soumission de la femme par le prisme d’un objet anodin et simple : le vélo. Il est fascinant, pour un regard français, d’assister à la lutte menée par une petite fille pour un objet aussi banal qui se charge progressivement d’une puissance symbolique : incarnation de la liberté, tout autant de mouvements que de directions prises dans la vie, le vélo thématise également l’initiation à l’amour et à la sexualité, explicitée par le premier flirt entre l’héroïne et le jeune Abdallah. La réalisation de Haifaa Al-Mansour oppose une spatialité chargée de corps – réunions pour la prière, salle de classe, minibus –, qui renvoie à l’oppression des femmes, à un ensemble de lieux vides, des rues désertes que l’on démolie ou rénove à la cour de récréation dans laquelle une élève se met du bleu aux ongles. La menace vient des hommes : les ouvriers regardent les jeunes filles depuis le toit où ils travaillent, le père se remarie, laissant une première épouse éplorée, le candidat à la municipalité affiche son portrait moustachu partout ; ils ont une présence spectrale, entrent et sortent, parlent sans être visibles à l’écran. Les femmes ne sont là que pour les servir, préparer les repas copieux qui seront engloutis dans une pièce voisine à laquelle nous n’avons pas accès ; la caméra suit ces parcours de femmes, celui de l’enfant et celui de la mère qui finissent par converger en une révolte contre les normes établies – obtenir le vélo, accepter l’offre d’emploi en dépit de la mixité. Wadjda révèle en outre une très grande jeune actrice, Waad Mohammed, dont la vitalité anime chaque scène et rend son combat plus urgent, plus simple et plus pur. À voir.
Premier film saoudien réalisé par une femme (et un des tous premiers films saoudiens tout court), Wadjda est une oeuvre sensible qui parait essentiellement destinée à une audience internationale. Effectivement, à travers cette histoire de petite fille voulant s'offrir une vélo, la réalisatrice Haifaa Al Mansour offre un point de vue très critique sur la société saoudienne et sur la manière dont cette dernière traite les femmes. Heureusement, ce manifeste féministe s'accompagne d'une réalisation toute en sensibilité et d'un excellent jeu d'acteur, en particulier de la jeune Waad Mohammed et de Reem Abdullah. Espérons que, grâce à sa diffusion internationale, ce film puisse faire un peu progresser la mentalité saoudienne sur le sujet de la condition féminine. Bref, un beau film utile et émouvant.
Wajdja a douze ans, est saoudienne, vit dans la capitale et est une fille moderne… comme une occidentale. Enfin elle aimerait, mais la communauté wahhabite est ultra conservatrice. Là bas, la femme n’est pas l’égale de l’homme. Elles n’ont pas le droit de conduire, de montrer leur visage aux hommes, de chanter au risque d’être entendu par les hommes (et de les charmer tels les sirènes !!!),… Wajdja, insouciante, innocente mais malgré tout rebelle se bat avec ses maigres moyens pour faire bouger l’ordre établi fondé sur des principes séculaires coraniques d’un autre âge. Et c’est pas sans heurt ou risque pour elle dans un pays où les filles n’ont comme seule destinée de devenir femme et mère. La première scène balaie très rapidement la personnalité de la jeune fille. Elle a trafiqué sa petite radio pour écouter du rock (musique satanique, çà nous rappelle les 50’s aux EU), elle porte des baskets de couleur (ses copines des ballerines noires) et un jean,… Une scène incarne bien l’indépendance qui la caractérise : sommer de mettre des souliers noires par la tyrannique directrice de son établissement, elle n’a d’autres idées que de barbouiller ses baskets de feutres noirs… Les enfants sont formidables. Un jour, Wajdja voie passer un vélo vert tel un mirage dans sa rue. Son regard s’illumine et elle n’a plus qu’un seul projet : se l’acheter et faire la course avec son voisin et ami Abdallah. Quelle gageure en Arabie Saoudite où faire du vélo pour une fille est une menace pour sa vertu. Par ses propres moyens, elle décide de réunir cet argent au point de participer à un concours de récitation coranique organisé par son école et fortement doté. Quel paradoxe, psalmodier le Coran pour s’affranchir du dogme !!! Au-delà du paradoxe, quel prosélytisme de la part d’un courant islamiste radical considérant comme diabolique la société de consommation et l’argent : corruption des âmes. Le cinéma a 150 ans et c’est le premier long métrage saoudien de l’histoire ; de plus, tourné par une saoudienne ; Haïfa Al Mansour restera dans l’histoire. Présenté au festival de Venise, ce film a été super bien accueilli et c’est mérité. Cinématographiquement, il n’a rien de particulier, tout comme son héroïne, il est simple et modeste ; linéaire mais très finement écrit. Ce film montre avec beaucoup de simplicité et de justesse la privation de liberté ordinaire : des femmes en liberté surveillées (par toute la société et pas uniquement leur conjoint). Pour nous montrer la condition de la femme saoudienne, la réalisatrice ne fait preuve d’aucun manichéisme (le père aime sincèrement sa fille mais la prive de liberté par exemple) et ne force jamais le trait (jamais ostentatoire). Donc un petit bonhomme de chemin paisible qui amène à se poser des questions cruciales sur notre société. Très bien pour sensibiliser un jeune public à ces questions ; surtout que ce film ne manque pas d’humour et qu’ils s’identifieront facilement à cette petite fille pleine de vie de et détermination. Quelques écueils bien logiques pour ce premier film ; quelquefois didactique et avec quelques personnages secondaires trop monolithiques. Je pense qu’on pouvait aller plus loin avec le personnage de la directrice d’école ; elle-même apparemment victime d’un système qu’elle perpétue de par sa fonction. La mère au moins évolue sur la fin du film apportant un message d’espoir qui tranche avec sa joie à peine dissimuler du début du film lorsqu’elle apprend que sa fille va devoir porter un voile intégral (fierté de la voir devenir femme !!! troublant lorsque l’on connait toutes les conséquences). A voir impérativement… avec vos enfants de plus de 10 ans…