Steve Jobs n'est pas un biopic de Steve Jobs, d’ailleurs ce n'est peut-être pas principalement un biopic, et si se l'était, ce serait le biopic de tout les individus qui sont des visionnaires et des chefs d'orchestre.
Il ne s'agit donc pas de raconter ce qu'à bien pu faire ni ce qu'à bien pu être Steve Jobs, en tout cas ce n'est pas le propos qui en dégage. On ne s’intéresse ni à son passé, ni à son futur, ni à ses produits (dont ne sait pas grand chose finalement à part le nom) ni à son entreprise, on s’intéresse à son personnage.
Et Michael Fassbender est un très bon choix.
Dès les premières minutes du film, comme beaucoup l'ont souligné, nous sommes tout de suite bousculé dans un torrent de questions/réponses avec des tonnes de personnages qui viennent d'on ne sait d'où, c'est la panique, tout le monde court de partout, Steve Jobs n'a pas le temps, personne n'a le temps ! On nous enchaîne des références en pleine poire, des phrases philosophiques à couper au couteau, il faut constamment lire entre les lignes de personnages qu'on ne connaît pas encore assez. Tout le monde essaient de "raisonner" Steve, il paraît tellement bouché et sociopathe sur certains points.
Le film nous pose de réel questions sur la place d'un tel personnage dans le monde. Steve Jobs n'a aucun talent en programmation, il connaît rien en informatique, il n'a créé aucun appareil, alors qu'a-t-il fait ? Pourquoi tout le monde hurle au génie ? Des questions qui ont des réponses.
Je retiendrais aussi -en plus de la BO- l’authenticité du personnage et son incroyable profondeur narrative.
"Les gens ne savent pas ce qu'ils veulent, c'est à moi de leur montrer."
"Je ne suis pas un bon musicien, d'ailleurs je ne sais pas jouer de la musique, moi, je suis un chef d'orchestre."
"Je crois que j'ai un problème de fabrication." (cette citation, remise dans son contexte gagne toute sa profondeur).