Steve Jobs.... Réalisé par Danny Boyle (28 jours plus tard, Transpotting, La plage, Petit meurtre entre amis, Slumdog Millionnaire, 127 heures, Sunshine, etc...), écrit par Aaron Sorkin (The social network, À la maison blanche, etc... ) et avec Michael Fassbender, Kate Winslet et Seth Rogen en têtes d'affiche. Ce long métrage est l'adaptation de la biographie de l'ancienne figure de proue de Apple, la firme américaine dont la renommée n'est plus à faire, et dont les produits ont une popularité telle qu'elle s'apparente presque à un culte dans certains cercles (si les files d'attentes des jours avant la sortie d'un iPhone devant les Apple store ne vous font pas penser à du pur fanatisme religieux, je ne vois pas ce qui vous y fera penser). Biographie écrite à la demande de l'intéressé qui a également participé à son écriture. Le livre "Steve Jobs" est sorti le 24 octobre 2011, soit trois semaines après le décès du co-fondateur d'Apple. Le film va se concentrer sur trois événements majeurs dans la vie de l'homme par lesquels il va développer les relations conflictuelles de son protagoniste principale avec ses proches mais aussi en profiter pour établir un bilan de sa vie, ses réussites et échecs à chacun de ces moments. D'ailleurs le long métrage est littéralement construit autour de ces 3 séquences faisant chacune 40 minutes. L'avant présentation du Macintosh en 1984, l'avant présentation du NextCube en 1988 et enfin l'avant présentation de l'iMac en 1998.
Ce fut un projet à longue gestation auxquels beaucoup de grands noms ont été attachés. Il était par exemple question de David Fincher à la réalisation jusqu'en 2014, et pour le premier rôle les noms de Matt Damon, Tom Cruise, Leonardo Dicaprio ou encore Bradley Cooper avait été évoqués.
Je n'attendais pas particulièrement ce film. En effet il s'agit du second long métrage se voulant adapter la vie du co-fondateur de Apple. Celui sorti le 21 août 2013, et se nommant sobrement "Jobs", était correct, mais avais déjà à cœur d'enscencer l'homme, et finissait par être trop lisse au vue de ce que tout un chacun s'intéressant un peu à l'informatique ou son évolution pouvait découvrir en se renseignant un minimum (je vous conseille d'ailleurs vivement le documentaire "Les pirates de la Silicon Valley" datant de 1999 et s'intéressant aux parcours de Steve Jobs et Bill Gates jusqu'en 1997). Du coup que vaut "Steve Jobs"? Et bien c'est pas mal du tout en fait.
La réalisation est l'un des premiers bons point du film. Elle est léchée. On se croirait au théâtre, à ceci près qu'il y a des caméras qui tournent et des changements de plans sous nos yeux. C'est très efficace.
Le scénario est intéressant plus dans sa forme que dans son fond. Il s'agit d'un drame assez poignant en trois étapes, où l'on relie les événements entre eux grâce aux dialogues travaillés de Aaron Sorkin. D'ailleurs à ce propos le film est très bavard. Il ne s'agit que d'un enchaînement de discussions entres personnages. Des personnages particulièrement bien introduits et caractérisés dont l'approche va évoluer au cours des trois actes composants le film. Et pour tout saisir des enjeux de chacun il est important de se montrer attentif à tout ce qui est dit. Un tour de force qu'avait déjà réalisé le scénariste américain en 2010 avec son The Social network réalisé par David Fincher.
La bande son est vraiment une bonne surprise. Rien de transcendant, mais des pistes sonores et thèmes à la fois discrets et parfaitement de ton à chaque scène. Certains s'avèrent même très déroutants, et contribuent parfaitement à faire monter la tension à l'écran. Daniel Pemberton, (qui a travaillé entre autre sur les bandes originales du "Cartel" de Ridley Scott ou encore plus récemment du The Man from U.N.C.L.E. de Guy Ritchie) a fait un travail de composition particulièrement soigné.
Les acteurs sont évidemment le second point fort de ce long métrage. Michael Fassbender est simplement impressionnant. Dans sa gestuelle, ses tocs, sa présence,... Le Steve Jobs qu'il nous présente est tantôt brillant, tyrannique, touchant, glaçant, détestable, admirable. Une prestation bien plus impressionnante que celle de Ashton Kutcher dans le Jobs sorti en 2013. Kate Winslet est toute aussi bluffante que son partenaire à l'écran. Elle incarne parfaitement le rôle de Joanna Hoffman, une amie de Steve Jobs, l'ayant épaulé et suivi depuis l'époque du Macintosh. Seth Rogen est un Steve Wozniak diablement convainquant. Jeff Daniels et Michael Stuhlbarg complète ce casting déjà fort solide avec des prestations de même qualité.
Bref, Steve Jobs est une agréable surprise. Autant le propos du film vous touchera plus ou moins en fonction de l'image que vous avez de l'ancien PDG de la firme à la pomme croquée, autant vous ne resterez certainement pas de marbre face à tout le reste. Une bonne pioche qui mérite d'être vue au moins une fois. ☺