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    Steve Jobs
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    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    64 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2016
    Janvier et février ont été particulièrement prolifique en matière de bons films. S’il y en a un qui a créé une véritable surprise chez nous, c’est bien « Steve Jobs ». On s’attendait à voir du lourd, surtout quand on sait que le célèbre PDG d’Apple est incarné car un grand acteur du cinéma américain mais nous ne nous attendions néanmoins pas à ce que le dernier film de Danny Boyle surpasse autant nos attentes. « Steve Jobs » est un grand, très grand film et Michael Fassbender a de quoi faire trembler Hollywood à l’approche des Oscars ! C’est pour nous LE film de ce début d’année 2016 !!!

    Avec un tel titre, impossible de ne pas comprendre que c’est la vie de Steve Jobs que vous allez suivre durant un peu plus de deux heures. Et plus particulièrement trois étapes de sa vie. Celles de 1984 (avec le lancement de son Macintosh), de 1988 (et la présentation de son ordinateur NeXT) et de 1998 (qui voit présentera le révolutionnaire I Mac). Le point commun de chacune elle ? La présentation des dernières créations du visionnaire américain et les aléas qui se sont produits avant chacune d’elle.

    Derrière ce pitch un peu rigide se cache un excellent biopic, sans doute le meilleur depuis « The Imitation Game ». Amusant lorsque l’on sait qu’il y a une filiation entre Steve Jobs, qui a choisi le symbole de la pomme en mémoire de la fin tragique d’Alan Turing…

    Danny Boyle, metteur en scène génial, tournait un peu en rond ces derniers temps et le voir réapparaître avec cette biographie avait de quoi laisser perplexe. Il y a plus 20 ans, on découvrait le travail du réalisateur britannique avec « Petit meurtres entre amis » avant qu’il ne crée la polémique avec son délicat « Trainspotting ». « La plage », « 28 jours plus tard », « Slumdog Millionnaire », c’était lui. Alors qu’on annonçait son grand retour avec « Trainspotting 2 » (en cours de réalisation), on apprenait la sortie de « Steve Jobs », en lice pour quelques récompenses du monde impitoyable du cinéma. Oubliez tous les préjugés que vous avez pu avoir sur ce film, toutes les critiques faites sur ses dernières réalisations, « Steve Jobs » est excellentissime à plus d’un titre et mérite vraiment le détour par votre salle ciné !

    Avec sa réalisation impeccable, sa dynamique finement pensée, son dernier long métrage nous présente une histoire en trois temps, chacune ayant lieu quelques minutes avec les lancements médiatiques de quelques unes de ses créations. Là où Boyle a été malin, c’est qu’il nous présente les tensions, professionnelles ou familiales, qui auraient eu lieu en coulisses. Les règlements de compte, les caprices et les manques de délicatesse de Steve Jobs présentent un personnage rugueux, suffisant et extrêmement sûr de lui. Le mythe s’effondre, la caricature n’est pas flatteuse mais elle s’approche sans doute d’une réalité qui s’est vraiment déroulée.

    L’atmosphère oppressante par moment, les dialogues, tout est impeccable ! Soigné, stylé, le film ne présente aucun défaut. On ne voit pas passer les 2 heures de spectacle et nous sommes vraiment aux premières loges d’une « pièce » en huis-clos, une des plus étonnante qui soit : celle de la vie de Steve Jobs et de ses collaborateurs… D’aucun présentait le film comme bavard… c’est vrai ! Mais pour nous, ce n’est pas un défaut mais une très belle qualité qui permet de cerner les enjeux, les états d’âme et la psychologie de chacun des personnages. Mais qui sont –ils ?

    Il y a Steve Jobs, bien sûr, incarné par le génialissime Michael Fassbender ! L’espace d’un instant il EST l’inventeur américain. Il revêt son costume, son pull à col roulé noir, son jean et ses baskets avec l’aisance d’un caméléon. On oublie la performance de l’acteur tant la métamorphose est complète ! Bluffant, il mériterait grandement une récompense de taille pour ce rôle qu’il maîtrise à la perfection ! (Désolé Léo, même si on te souhaite de remporter l’Oscar, on ne serait pas fâché de la voir attribué à Michael, que du contraire…

    Et en parlant de perfection, il nous faut évoquer Kate Winslet qui une fois de plus assure haut la main ! Collaboratrice de Steve, elle est son alter ego, son souffre douleur, son soutien, sa meilleure amie. Formidable dans ce rôle, l’actrice britannique, est nommée dans la catégorie « meilleur second rôle féminin » aux Oscars 2016 et décrochera peut-être cette belle récompense. On lui souhaite de tout cœur car la comédienne, au parcours impeccable, a de quoi faire pâlir ses camarades de scène.

    Mais elle n’est pas la seule à performer dans ce film car toute l’équipe de comédiens se donne à fond pour faire vivre ceux qui ont côtoyé le célèbre visionnaire : Steve Wozniak (son associé joué par Seth Rogen), John Sculley (PDG d’Apple interprété par Jeff Daniels), Chrisann (son ex-petite amie portée à l’écran par Katherine Waterston), tous apportent leur pierre à cet édifice solide qui n’est pas prêt de s’écrouler ! « Victimes » des colères de Steve Jobs, tout ce petit monde aura bien du mal à être reconnu à sa juste valeur et se détournera peu à peu de celui qui préfère la solitude au travail d’équipe.

    Que savons-nous de celui qui a révolutionné l’informatique ? Peu de choses finalement… Si sa mort (très médiatisée) a beaucoup fait parler de lui, le film de Danny Boyle rend hommage à tous ceux qui ont fait qu’il était Steve Jobs. De façon discrète, il réhabilite les créateurs, les ingénieurs, tous ceux qui ont contribué à donner ses lettres d’or à Apple et qui ont tenu la barre lorsque le bateau partait à la dérive à force de ne vouloir que la grandeur…

    Dans le film, tout est brillant ! Même la bande originale qui marque par sa musique de fond omniprésente : la même que dans la bande annonce, celle qui donne une belle dynamique au film et nous raccroche à une continuité malgré le changement d’époque, de décors, de style.

    Instructif et prenant, le film est dense et on ne lâche pas l’attention durant une seule seconde. Si l’on craint de ne pas suivre parce que nous sommes imperméables au monde de la technologie, détrompez-vous : la technique est relayée au deuxième voire troisième plan et même si elle est présente, elle ne gâche en rien le plaisir de découvrir qui était Steve Jobs. Un plaisir total, inconditionnel, celui qui fait de ce moment de ciné l’un de meilleur qui soit et un qui marquera à coup sûr l’année 2016 d’une pierre blanche !
    Arès
    Arès

    3 abonnés 183 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 octobre 2017
    Un incroyable Fassebender dans l'un de ces plus beau rôle, émoustillant, énervant, titillant, la justesse des dialogues est à noter tant le déroulement et passionnant. Magnifique biopic sur une personne controversée.
    ninilechat
    ninilechat

    73 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 février 2016
    Danny Boyle a fait un collage de: 1) un film pour geeks, la vie de Steve Jobs en trois grandes dates professionnelles, soit le lancement du McIntosh, celui de NeXT et celui de l'iMac; 2) un mélo poisseux pour amateurs de séries TV sur les rapports très psys père /fille, histoire d'attirer le plus large des publics.... Raté! le collage ne fonctionne pas du tout et ni les uns ni les autres n'y trouveront leur compte. En plus, quelle idée que de faire interpréter le héros par Michael Fassbender, complètement à côté de la plaque avec sa tête de gendre idéal! Nous (je parle au nom des geeks et geekettes....) ne retrouvons pas du tout notre grand homme.

    OK, Jobs était un sale type. Mégalomane, égocentrique.... Bon, mais en même temps c'était un génie! Vous en connaissez beaucoup, vous, des génies qui soient zentils-zentils? Un génie ne pense qu'à aller toujours plus loin, toujours plus fort. Alors, vous allez me répondre: et Bill Gates, alors? Ben oui, l'ennemi de toujours a lui aussi été un immense visionnaire de l'informatique.... et un altruiste qui a consacré une partie de sa vie et de sa fortune à faire le bien sur terre. Alors, on va dire que Bill Gates est l'exception qui confirme la règle, ça va comme ça?

    C'est là que le psy pointe le bout de son nez. Steve est né hors mariage, fils d'un restaurateur syrien qu'il n'a jamais rencontré et d'une mère qui s'est empressée de le faire adopter. Adopté, puis.... remis sur le marché par ses premiers adoptants! Dur, j'en conviens. Ensuite, quand le jeune homme se retrouve avec un bébé sur les bras, il refuse de le reconnaitre. Faut dire que la mère (Katherine Waterston) n'a pas l'air très fiable. Il finit cependant par prendre la petite Lisa chez lui. Pas si mauvais que ça, quoi! Une bonne partie du film est donc consacrée à ces rencontres père /fille, orchestrées par Joanna la bonne âme, sa fidèle assistante qui le suit partout. Une seconde mère, celle là.... Il ne l'a jamais draguée? Alors fallait pas confier le rôle à la gironde Kate Winslet car c'est carrément pas crédible!!

    Si on voulait déballer la vie privée de Jobs, il y avait bien des choses plus intéressantes à développer: son végétarisme et son adhésion au bouddhisme, son combat négation /acceptation du cancer... qui a duré neuf ans quand même! Mais sans doute aurait il été plus sage de s'en tenir au côté pro, à l'extraordinaire saga d'Apple, depuis les débuts bricolés avec son pote Steve Wozniak (Seth Rogen), pour lequel il fera preuve de la plus grande ingratitude. Et des hauts et des bas de la saga: quand Jobs débauche John Sculley (Jeff Daniels) de chez Pepsi pour en faire le PDG; de la lutte entre les deux hommes quand l'un défend l'Apple II alors que l'autre est déjà passé au McIntosh; le licenciement de Jobs puis son retour avec le licenciement de Sculley.... tout cela, c'est quand même une histoire industrielle hors norme! D'autant plus que ces deux collaborateurs /victimes continuent à admirer, d'une certaine façon à aimer le dictateur génial, si ça suffisait pas à faire le film, ça.... on pouvait laisser fifille à la maison...

    C'est filmé très bien si on aime ce qui est mode, chic, qui bouge, avec des cadrages originaux, des images inventives, c'est plaisant à regarder, c'est sûr!!

    Enfin, bon, maintenant on attend à peine que le cadavre ait refroidi dans sa tombe pour sortir un biopic. Voire, comme pour les Chevaliers blancs, on met en scène des personnages bien vivants.... Je vous le dis, on va bientôt passer comme dans Minority reports, on fera des biopics sur des gens avant qu'ils aient agi!

    Oui, je vous le dit tout le temps, la réalité est plus forte, plus intéressante que les scénari concus en chambre. Mais de la réalité jobsienne, il y avait de quoi faire bien plus intéressant que cette interminable succession de bavardages....
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 février 2016
    Steve Jobs est pratiquement un sans faute. La réalisation est vertigineuse, digne d'un opéra. La performance de Michael Fassbender est impressionnante et confirme encore une fois qu'il est un acteur immense. Le reste du casting n'est pas en reste, Kate Winslet en tête. Le scénario est brillant et original pour un biopic puisque le scénariste Aaron Sorkin a choisi de se focaliser uniquement sur 3 moments de la vie de Steve Jobs dans les backstages de ses conférences médiatiques. Le montage est également à signaler, il donne parfois une dimension jubilatoire au propos. Les deux seuls bémols : quelques dialogues un peu répétitifs et des moments un peu cucu vers la fin (vous me direz comme beaucoup de films américains !). Mais globalement, Steve Jobs est un grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    Ce film est à voir car il permet d'en savoir plus sur toute la complexité d' un visionnaire, qui a lutté toute sa vie pour nous permettre aujourd’hui de commenter ce film, un homme caractériel, ambitieux,acharner, irrespectueux, malgré un passif difficile, il a su ce relevé
    Ce film nous montre tous cela, Michael Fassbender et Kate Winslet jouent merveilleusement bien, beaucoup de dialogues certes mais réparti sur 3 actes majeurs de sa vie!
    Vraiment intéressant et je dirai même fascinant!!!
    Requiemovies
    Requiemovies

    209 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    Aaron Sorkin (« The Social Network ») au scénario, Danny Boyle (“Trainspotting”) derrière la caméra, duo gagnant pour un faux biopic aux allures drama. Erase le précédent « Jobs » avec Ashton Kucher, livide et opaque en mode binaire. Place à une plus grande prise de risques avec une proposition d’opéra en 3 actes, 3 phases majeures non pas d’Apple mais dans la vie de Steve Jobs puisque c’est bien de lui dont il s’agit. Initialement dans les mains de David Fincher, écrit comme tel « Steve Jobs » s’avère finalement presque dans l’écrin idéal aux mains de Danny Boyle. Comme à son habitude, jouant des formes et du rythme, tout ici semble refléter la vie du pape de la pomme croquée. Hauts, bas, folie, doutes, réussite, génie. (...) Nous sommes pourtant souvent proche du théâtre filmé, pas loin de 3 huis clos mais le film respire pleinement par la dynamique de dialogues brillants (Sorkin en est un des maîtres) et le jeu impérial d’un Michael Fassbender habité par son personnage du premier au dernier plan (sans DiCaprio aux Oscar cette année, on aurait parié un IMac sur lui).
    Tout va vite, très vite mais jamais trop, une multitude d’informations sont délivrées au spectateur s’en pour autant s’adresser au puriste de la marque. On suit le parcours d’un homme, de ses doutes intérieurs et de son immense génie, malin penseur, plus que créateur, et reste dubitatif non pas devant une leçon de cinéma mais dans la démonstration de packager très bien un produit à vendre. Danny Boyle s’en sort donc haut la main et filme son sujet comme ce dernier vend des ordinateurs, avec malice et propos de servir son fond par une jolie forme (montage au cordeau, flashbacks aux airs de twists de série).
    Il faut pour cela passer outre l’attente d’un biopic classique et découvrir un film certes très bavard mais surprenant autant dans la prise de risque que la démonstration que cela impose. Steve Jobs n’en ressort pas totalement propre, bien au contraire et c’est cette demi franchise qui procure également au film une certain candeur, on sort enfin des sentiers battus pour le genre. Le choix des parenthèses historiques et résumées par les « news » télévisées s’avèrent parfait pour ne pas charger un récit aux dialogues aiguisées et sans pause. Sous les traits de Michael Fassbender, personne ne semble pouvoir mieux interpréter le portrait d’un homme ambigu, cruel, presque autocrate, en tout cas un personnage captivant autant pour ce qu’il a créé que par sa personnalité. Tout l’enjeu était là, et le pari réussi. Kate Winslet n’est pas en reste dans un casting de grande classe dans son ensemble.
    D’abord déroutant par son aspect bavard, « Steve Jobs » s’avère comme son sujet, fascinant.
    Et finalement sous le col roulé et le jean bleuté se cache une sorte de gourou aux allures, allez on ose, presque shakespeariennes. De la touche entrée sans passer par escape.
    Batjoss
    Batjoss

    44 abonnés 39 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 février 2016
    Danny Boyle nous offre un biopic assez original (exit l'enfance, les études etc... et on assiste à 3 moments clés de la vie du créateur d'Apple) qu'il dirige d'une main experte porté par un Michael Fassbender qui est excellent dans le rôle de Jobs. Cependant le film manque quand même de rythme et les scènes s’essoufflent assez rapidement et l'ennuie nous guette dangereusement.
    Jean-Claude T.
    Jean-Claude T.

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 février 2016
    Très décevant :un choix pédant qui rend ce film fatigant alors qu'un récit classique aurait certainement permis de mieux connaître ce personnage hors du commun
    Le scénario choisi et le style manièré n'a qu'un but, c'est de mettre en valeur une performance d'acteur, au détriment du spectateur!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    Un biopic réussi sur l'un des génies les plus fascinants et controversé de la fin du 20ème siècle. Michael Fassbender incarne à la perfection ce personnage aussi antipathique qu'admirable et admiré. Il n'aurait pas tant brillé sans l'interprétation magnifique de Kate Winslet.
    Flaw 70
    Flaw 70

    261 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    Muni d’une pré-production assez chaotique qui connut passation de droits, changement de réalisateur et d’acteurs, devant être initialement dirigé par David Fincher et incarné par Christian Bale, le film connut presque 4 années de difficultés avant de pouvoir enfin voir le jour. Pourtant l’arrivée de ce Steve Jobs version Danny Boyle ne fait pas que des heureux, entre ceux qui regrettent le départ de Fincher et n’aiment pas le style de Boyle ou encore ceux qui doutent du choix de Michael Fassbender dans le rôle titre ainsi que ceux qui s’interrogent sur l’utilité d’un second biopic sur Jobs peu de temps après un premier très anecdotique. Tout cela peut donc expliquer le fait que le film n’ait pas connu un franc succès au Box Office américain alors qu’il est probablement un des biopics les plus originaux de ces 6 dernières années, le dernier en date étant peut être 127 Hours déjà réalisé par Boyle.
    Le scénario écrit par Aaron Sorkin, déjà scénariste du très réussi The Social Network de Fincher, prend l’approche originale et bien vue de ne pas retracer le parcours professionnel et personnel de Jobs mais de s’ancrer dans trois moments importants de son histoire. Découpé en trois grosses scènes à trois différentes époques, 1984, 1988 et 1998, chacune se déroulant dans les coulisses avant le lancement d’un nouveau produit et se déroulant en temps réel, même si renvoyant parfois à quelques flashbacks pour évoquer la genèse des relations entre certains personnages, le film s’intéresse à analyser les créations de l’homme dans une approche symbolique et romancée plus qu’à l’homme en lui-même. Il prêtera cependant beaucoup d’attentions à sa personnalité très renfermée et ses plus gros défauts, étant un opportuniste manipulateur qui tire profit des autres, mais le regard porté sur lui est plus sur la personnalité fantasmée qu’il s’est créée plutôt que sur le « vrai » lui. L’ensemble parle donc de création et de transmission, que ce soit de l’image personnelle presque fictive transmise au public et à l’entourage, des avancées technologiques transmises au peuple etc. Tout ça passera surtout par l’exploration de ses relations à travers les trois époques se cristallisant principalement dans la relation qu’il entretient avec sa fille qu’il a d’abord refusé de reconnaître. Sorkin va se servir de ça pour créer des liens et s’intéresser à son obsession des systèmes fermés, un système que l’utilisateur ne peut pas modifier par lui-même, ce qu’est au final Steve Jobs, un homme renfermé sur lui-même qui n’écoute personne et se révèle borné. Au fil des trois séquences, les mêmes personnages et problèmes reviennent sur le tapis, ce qui d’un point de vue narratif peut engendrer une certaine répétitivité, notamment entre le premier et dernier acte. Un dernier acte qui est d’ailleurs moins maîtrisé et qui cède à beaucoup de facilités et lourdeurs simplifiant son propos pour tomber dans une « happy end » bien pensante qui dénote un peu avec le reste.
    Cependant même si d’un point de vue narratif, le film à ses défauts, c’est sur sa partie symbolique qu’il se montre admirable dans la densité des sujets qu’il aborde. Que ce soit l’aspect christique de Steve Jobs totalement assumé, le montrant comme un gourou qui galvanise les foules, les poussant à l’admiration et à l’hystérie ou dans la manière de présenter l’homme comme il présente ses créations. Ici Jobs est une création divine, un « système » fermé qui ne connait que peu de changements mais qui pourtant se verra optimisé à travers son attachement à sa fille. On le verra rentrer en conflits avec les mêmes personnes, souvent pour des sujets similaires et on prend conscience que pour un homme cherchant l’innovation, il ne va pas en avant et se tourne résolument vers le passé. A travers lui, le scénario pousse une réflexion qui le dépasse et qui trouve un écho universel sur la croyance, la transmission et la mélancolie marchant aussi comme un portrait acerbe de l’Amérique suprémaciste. Parler de l’image d’un homme dans laquelle chacun peut se refléter tout en étant capable de rester très intime dans son portrait de Jobs, c’est là tout l’aspect brillant de l’écriture d’Aaron Sorkin. Surtout que misant sur une approche très théâtrale, il a écrit une quantité assez phénoménale de dialogues, le film étant très verbeux, et ceux-ci se montrent d’une intelligence rare. Souvent ironiques et lourds de sens, ces dialogues sont un vrai régal arrivant à nous happer dans des conflits qui parfois nous dépassent quand on n’est pas spécialisé dans l’informatique car ils se montrent très exigeants et ne facilitent pas le confort du spectateur à certains moments. L’écriture de Sorkin, comme Steve Jobs et ses créations, est un système fermé mais qui se révèle passionnante spécialement dans son utilisation du « walk and talk ».
    Le film est habité par un casting exceptionnel qui rivalise de talent pour tenir la comparaison face à Michael Fassbender qui incarne totalement son personnage. Même s’il ne ressemble pas physiquement à Jobs, il en a compris l’essence et se place dans les chaussures du personnage avec aisance offrant un travail de composition assez phénoménal. Il est un sérieux prétendant à l’Oscar. Et en face de lui, Kate Winslet est absolument parfaite de justesse tout comme Jeff Daniels, ici au sommet, et un excellent Seth Rogen qui retranscrit la personnalité de son personnage avec subtilité et une sobriété admirable. Il n’y a vraiment aucune fausse note dans ce casting qui mérite toutes les éloges même pour les rôles plus anecdotiques comme pour celui de Katherine Waterston qui est un peu effacée mais l’actrice retransmet les troubles de son personnage à la perfection.
    La réalisation est techniquement irréprochable que ce soit dans le montage qui retranscrit à merveille le rythme des dialogues, arrivant même à rendre lisible un montage alterné entre deux scènes pourtant très dense même si ce procédé devient légèrement répétitif dans sa deuxième utilisation, la photographie très esthétisée qui permet un rendu très brut, assez proche de ce qu’avait déjà fait Boyle avec 127 Hours et Trance tandis que la bande originale se montre enivrante et inspirée. Pour sa mise en scène Danny Boyle continue dans la lignée de ses deux précédents films, avec une approche consciencieuse et distordue jouant avec les focales et la profondeur de champs mais aussi favorisant des cadrages penchés évoquant souvent les rapports de force et les changements chez le personnage. D’ailleurs Boyle calme un peu son style malgré quelques plans qui revoient à ses tics les plus courants mais mise sur une approche plus terre à terre et moins esthétisée pour jouer sur le métaphorique. S’appropriant un style plus théâtral, voire même opératique, il enferme son personnage dans le cadre sans possibilités de fuite favorisant les couloirs étroits, le plaçant sous un toit etc. Il fait en sorte qu’il soit toujours encadré, comme un système fermé, il le suit à coup de plans séquences et de travellings pour la plupart du temps et pense sa mise en scène autour de ce principe d’enfermer son personnage pour un rendu aux bordures de cadre très marqués. On est face à quelque chose de très carré et qui se libère au fur et a mesure que le personnage se rapproche de sa fille, avec un dernier acte jouant beaucoup plus sur les espaces faisant respirer son personnage, l’ensemble se montrant assez bien pensé et habilement exécuté.
    En conclusion Steve Jobs est tout simplement un film monstre. Une œuvre d’une densité et d’une intelligence qui donne le vertige même si elle a une certaine tendance à l’autisme, se montrant très exigeante à aborder. Surtout que parfois il est plus passionnant dans ce qu’il évoque que dans ce qu’il raconte, se montrant plus pertinent dans son symbolisme que dans son aspect narratif. Néanmoins on ne peut que reconnaître que l’écriture de Sorkin est brillante, arrivant à moderniser et à tirer d’un genre classique et éculé comme le biopic, un ensemble diablement original et immersif. Le tout étant soutenu par un casting grandiose et une réalisation minutieuse de Danny Boyle qui s’accorde à l’approche très théâtrale de Sorkin tout en gardant le style si particulier du cinéaste. Steve Jobs est donc une belle réussite pour un projet qui aurait pu être bancal et assurément un très bon film.
    Scorcm83
    Scorcm83

    105 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 février 2016
    C'est vraiment dommage, j'ai l'impression d'avoir assisté à un film au potentiel de chef d'oeuvre mais qui est passé à "ça" du statut pour finalement se perdre dans un scénario trop répétitif. Car c'est véritablement ça, le problème de ce *Steve Jobs*, son scénario. Attention, je ne critique pas l'écriture d'Aaron Sorkin, bien au contraire, ce gars est un immense scénariste, il sait écrire du dialogue et des situations dramatiques. Non, ce qui me déçoit, c'est le choix du sujet.

    En général, quand je vais voir un "biopic", c'est pour en apprendre plus sur la vie d'un homme ou d'une femme célèbre, de passer en revue les grandes étapes de sa vie. Ici, on se focalise sur trois événements prenant place "avant la présentation d'un nouveau produit au public". J'admets que le concept est intéressant, mais à la moitié du film, on en trouve vite les limites. En fait, à dire vrai, j'ai eu l'impression de revoir la même scène rejouée trois fois par les acteurs maquillés différemment à chacune des séquences. Peut-être est-ce moi qui suis passé à côté du film, c'est possible, je me suis même surpris à décrocher aux trois quarts, mais j'ai vraiment eu du mal à garder un intérêt constant devant ce qui m'était présenté.

    Pourtant, le premier acte était génial, extrêmement bien monté et réalisé, superbement interprété, des dialogues du feu de Dieu, j'étais persuadé d'être devant l'un des tops 5 de 2016. Mais dés la seconde partie, j'ai compris la direction que le film avait choisi d'entreprendre, et j'ai réalisé qu'au final le tout allait se rejouer à l'infini jusqu'au générique de fin. Et c'est bien entendu là que la déception se pose et se fait tellement vive. Quand on voit au générique un trio avec tellement de potentiel : Danny Boyle, Michael Fassbender et Aaron Sorkin, on se dit qu'on va assister à un genre de Social Network tout aussi bon et captivant, malheureusement, ce n'est pas le cas, du moins pour moi.

    C'est presque une pièce de théâtre tant l'unicité du décor est travaillée et le dialogue est mis sur un piédestal. Il faut se préparer à ça d'ailleurs, surtout si on compte voir le film en VO, c'est débité à une vitesse assez impressionnante. La prestation des acteurs est d'ailleurs plus qu'honorable tant ils sont bons et justes malgré la masse de texte. Danny Boyle est toujours aussi efficace, c'est décidément l'un des réalisateurs les plus intéressants en activité, Fassbender est en passe de devenir le nouveau Paul Newman et Kate Winslet nous prouve encore à quel point elle est une actrice de haut standing dans la sphère hollywoodienne.

    De plus, la musique signée Daniel Pemberton est excellente, je pense qu'il est l'un des compositeurs à suivre du moment !

    En bref, un film très intéressant, qui arrive malheureusement trop vite à ses limites, mais qui propose tout de même un traitement original et ambitieux de la vie de cet homme ambivalent, à la fois aimé et détesté.

    A voir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 février 2016
    La 1ère chose que je retiendrai de ce film est son époustouflante gestion des lumières, qui en font une expérience cinématographique esthétiquement splendide, sans même s'attarder sur son histoire.
    Le scénario, justement, est assez intéressant, puisque le film est véritablement constitué d'une suite de dialogues, qui le rythment bien malgré une progression générale qui peut sembler assez lente. En effet, le film ne se découpe qu'en 3 grandes scènes, chacune sur une partie d'une seule journée, ce qui peut surprendre.
    Il faudra garder à l'esprit que ce film ne cherche pas à illustrer l'évolution de l'entreprise Apple et de ses produits à travers son défunt PDG, mais plutôt les déboires personnels et familiaux de l'homme qu'il a pu être.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 5 février 2016
    J'ai regardé ce film hier et j'en suis très déçu.

    La version 2013 était intéressant mais ici c'est énormément de discutions pour ne strictement rien apprendre de plus.

    Le film est long et ennuyant, et j'ai vu des gens fermer les yeux par moment.

    Grosse déception.

    PS: J'espère que cette fois allocine ne pas supprimer mon commentaire
    elriad
    elriad

    439 abonnés 1 863 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 février 2016
    rejet absolu de ce biopic ennuyeux, verbeux et linéaire. Danny Boyle nous a habitué à plus de flamboyance et d'inspiration. Ici, les boucles du récit en forme de flashbacks hasardeux, la personnalité même de Steve Jobs, les scènes interminables et redondantes entre son ambition professionnelle et sa vie privée font de ce pavé un indigeste et narcissique film pour initiés. Une grande déception !
    ffred
    ffred

    1 720 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 février 2016
    Après n'avoir pas vraiment aimé ses Slumdog Millionaire et 127 heures, Danny Boyle remontait un peu dans mon estime avec le pourtant très décrié Trance. J'attendais donc sereinement ce nouveau biopic consacré à Steve Jobs (après le ratage Jobs en 2013). J'en sors assez mitigé. D'un côté les acteurs sont tous très bons. Michael Fassbender et Kate Winslet (Golden Globe du second rôle) sont justement nommés aux Oscar (mais bizarrement pas le scénariste Aaron Sorkin, récompensé en son temps pour The Social Network, pourtant lauréat du Golden Globe du scénario cette année). Le récit s'articule autour de trois présentations célèbres de produits issus de l'imagination de Jobs. Quelques flashbacks sont parsemés par ci par là. Les dialogues (omniprésents) sont parfois brillants. Dans la bouche des acteurs, ils nous font passer la plupart du temps un bon moment, mais ils engendrent également quelques longueurs. La description des rapports conflictuels que l'homme entretenait avec la plupart des personnes de son entourage apporte aussi quelques scènes chargées d'émotion. Mais paradoxalement, je trouve que cela ne décolle jamais vraiment. Peut être la faute à la mise en scène de Boyle, sans doute trop effacée derrière ces dialogues et la performance des acteurs (on oubliera pas Jeff Daniels, Seth Rogen et Michael Stuhlbarg). Au final, l'ensemble finit par tourner un peu en rond. Pas cent pour cent convaincu donc et globalement assez déçu...
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