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tuco-ramirez
136 abonnés
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2,5
Publiée le 19 juin 2020
Quasi absence de dialogue ; le silence est d’or chez Jarmusch ! Peu d’action aussi, il doit donc faire preuve d’un talent hors pair de mise en scène et de choix esthétique pour élaborer sa narration. Ici un proxénète et une petite frappe se retrouvent dans une cellule étroite après que Jarmusch nous les ai présenté simultanément dans un montage alterné captivant ; pour moi le moment le plus abouti du film. En taule, ils ne se supportent pas jusqu’à ce qu’un petit bonhomme rital viennent faire le lien entre eux autour d’un projet d’évasion. Les trois compères s’évadent, traversent le bayou ; mais les deux hommes ne s’entendent guère plus. Jarmusch établit une réflexion sur la relation humaine dans des situations extrêmes : l'emprisonnement, l'isolement, l'errance, dans un milieu triste ( favorisé par le noir et blanc) et crasseux ( prison, marécages ). Tout cela dans une histoire longue, aux nombreux plans séquences qui, avouons-le, font baisser plusieurs fois l'attention du spectateur. Et c’est bien le manque d’enjeux précis, de personnages attachants, de trous scénaristiques dans le seul but de réaliser un exercice de style qui pose problème. On a l’impression que le film tourne à vide et on s’ennuie ferme tout en notant le talent du metteur en scène. Un pur film de cinéphile des « Cahiers du cinéma ». tout-un-cinema.blogspot.com
Bof, je n'ai pas particulièrement été convaincu par ce film de Jim Jarmusch. Les trois personnages, dans leur côté marginal, ne m'ont pas particulièrement charmé (à part peut-être Roberto Benigni) et du coup, je n'ai pas été emballé par le trio un peu improbable qu'ils forment à l'écran. La proximité dans les personnages de Zack et Jack (que ce soit dans leurs comportements, leurs apparences et même leurs noms) n'aide pas à les apprécier pleinement. Et le hic, c'est que le gros du film repose avant tout sur les interactions entre ces trois personnages. Le scénario est extrêmement léger (ce n'est pas l'objectif de ce long-métrage que de reposer sur une intrigue dense et pleine de rebondissement). Trois personnages, des parias, finissent en prison, suite à des embrouilles avec la police et à des traquenards dans les lesquels ils sont tombés ; s'en échappent et prennent finalement trois chemins différents. Reste l'interprétation extrêmement sympathique de Roberto Benigni, mais sinon, je n'ai pas trouvé ce film terrible.
Jim Jarmush a le don comme personne pour filmer l'Amérique profonde et ses anti-héros, illustré ici dans une comédie complètement décalée et burlesque mais trop nonchalante qui réunit de manière improbable trois paumés en zonzon, portée par une photographie sublime en NB des paysages de Louisiane, l'interprétation géniale de Roberto Benigni et la sublime BO blues signée Tom Waits.
Un film très particulier, loin des canons habituels. Sur une intrigue minimaliste, Jarmusch a construit son film en trois parties. La présentation de deux des personnages, des anti-héros comme l’auteur les aime, dans la Nouvelle Orléans la nuit : des travellings majestueux et une magnifique photographie en noir et blanc créent une ambiance palpable, évoquant celle des grands films ou romans noirs du Sud de Etats Unis. La cellule dans laquelle sont incarcérés les trois prisonniers : là c’est à la nature humaine et aux relations que l’auteur s’intéresse, sur un ton qui est celui de la comédie (mémorable Roberto Benigni). L’errance des trois évadés dans le bayou : tout en gardant le ton de la comédie, cette dernière partie est plus poétique, contemplative, voire symbolique, avec une photo encore éblouissante. Une grande réussite d’un cinéma « indépendant ».
Le geste artistique de Jim Jarmusch pourrait s’exprimer ainsi : mettre en scène la banalité classieuse de l’extraordinaire. Le petit monde dans lequel déambulent nos trois protagonistes principaux constitue un cadre esthétique qui réagit avec leur potentiel esthétique propre, le révèle tout en tirant d’eux sa propre révélation. Dit autrement, la caméra du cinéaste saisit, au cours de longs plans travaillés dans la durée, la réaction entre un contexte qui sert de structure à la photographie et un ou plusieurs corps qui en forment le ou les points d’équilibre. Corps et décors vont ensemble, ils sont subordonnés à la même exigence d’une quête de la puissance de l’image et de sa mise en mouvement, provoquant chez le spectateur une fascination teintée de ce sentiment d’étrangeté qui l’envahit lorsqu’il prend conscience que ses repères ont été déplacés voire évacués au profit d’autres balises, elles personnelles à l’artiste et qu’il faut donc chercher. Trois lieux polarisent Down by Law, trois lieux qui interviennent à deux reprises sous des formes différentes : il y a l’espace intime de la chambre à coucher puis de la table du restaurant autour de laquelle se rassemble une famille symbolique, il y a la cellule qui retient enfermés des étrangers et que l’on retrouve, avec des fenêtres cette fois, dans le cabanon près du marais, il y a la nature qui absorbe les personnages, les perd parmi ses troncs comme flottant sur des eaux marécageuses. Ces trois lieux symboliques sont à chaque fois redoublés, ils se chargent d’une profondeur imaginaire à mesure que les hommes y engouffrent leur histoire et leurs espoirs : la femme est d’abord un objet possédé qui se prélasse dans le lit de son maître, elle devient l’actrice d’une passion amoureuse aussi subite que sensible ; le paysage des bayous – chanté par Zack chantant Roy Orbison – ressemble à une prison à ciel ouvert, se transforme en lieu de convivialité où il fait bon vider son sac, narrer ses fictions en mangeant du lapin sans ail ni huile d’olive ; la cellule enfin se perce de fenêtres. L’interrogation grammaticale de Roberto est, à ce titre, fort éclairante : souhaitant parfaire son anglais, il se demande s’il faut dire « regarder la fenêtre » ou « regarder par la fenêtre ». Jack lui répond que ça dépend, que là, en prison, il « regarde la fenêtre » dessinée sur le mur. Plus tard, il regardera « par la fenêtre ». Ce détail traduit bien un passage, celui d’une représentation plate à une représentation en profondeur, d’une existence saisie par l’intellect à une existence saisie par l’expérience des sens. Down by Law met en scène une renaissance à soi et aux autres, un récit d’initiation dans lequel l’évasion se mue en fuite hors d’une réalité et en introduction dans une autre. Les vêtements se prêtent, les routes se séparent. Restent l’icône, et son souvenir par le cinéma. Une œuvre sublime.
Une belle Histoire d'évasion et d'amitié. En plus en noir et blanc comme les chef-d'œuvres du passé. Avec un Roberto Begnini toujours aussi sympathique !
Un très bon film en noir et blanc de Jim Jarmusch dans la veine de Dead Man. On y retrouve le chanteur Tom Waits , l'italien Robert Bengini et le méconnu John Lurie.
Cette balade poétique, onirique et musicale nous fait suivre l’histoire de trois hommes rencontrés en prison, incarnés par le chanteur Tom Waits, le compositeur John Lurie et le drolissime acteur italien Roberto Benigni, qui nous offre ici un délicieux exercice de cabotinage. Il bénéficie d’une mise en scène remarquable et d’un noir et blanc superbe.
La cote de Jim Jarmusch reste pour moi un mystère. Encore un film fait de style et de vide, qui repose sur un scénario de court-métrage étiré sur presque deux heures, avec des dialogues sans intérêt, des personnages inconsistants et des acteurs limités. Heureusement que Benigni est là pour donner un peu d’énergie et d’humour (probablement en grande partie improvisé) à cette suite stérile de jolis plans.
Comme "Stranger than paradise", "Down by law" est un autre classique de Jarmusch, peut-être le meilleur de tous ses films. Dire que la mise en scène est magistrale, la photo du chef-op de Wenders superbe et les comédiens géniaux ne peut renseigner sur l'état de béatitude et d'excitation que produit ce 3ème long métrage du cinéaste. Que l'histoire ne soit qu'un prétexte à filmer des personnages hors du commun dans des décors souvent hallucinants permet de se concentrer sur ce qui fait l'essence même du cinéma de JJ : des dialogues rares mais ciselés comme nulle part ailleurs (on sait que Kaurismaki n'y a pas été insensible), une appropriation unique de l'environnement, que ce soit un pano dans la rue, un plan dans une chambre d'hôtel ou au fin fond des bayous et une bande originale sortie d'un rêve ; à cet égard, l'utilisation du tube d'Irma Thomas dans une des dernières scènes, qui voit Bob enlacer tendrement sa compatriote dans une danse de pure félicité, marque le plus beau moment du film et l'un des plus inoubliables du cinéma de l'auteur. J'ai vu DbL à sa sortie en 1986 ; 33 ans après, il n'a - selon moi - pas pris une seule ride...
le film démarre fort à partir de scènes de ménage et de combines de bas étage, entrecoupés de travelling latéraux de paysages banlieusards en noir et blanc très réussis. Puis le trio improbable se constitue en prison, Bégnini en fait des tonnes avec son carnet d'apprentissage de l'anglais. La ritournelle I scream "ice-cream" trotte dans les têtes en boucle. Malheureusement, l'atmosphère étrange distillée par Jarmusch se dliue spoiler: après de l'évasion dans les marais du Bayou et la fin ne mène nulle part, comme si le scénariste s'était arrêté à mi-chemin. Dommage. DVD anglais 1 - février 2019
A force de suivre des mous et des ratés, on a du mal à rester concentré.....il y a un style et un entrain certain!!!!. Que serait ce film sans Benigni qui relance leur manque d’enthousiasme et nous entraîne à tenir bon? Moyen car souvent ennuyeux
Avec down by law, Jarmush propose un film typique de ce que le cinéma indépendant peut faire de bon mais également ce qu'il peut faire de plus mauvais. Il faut reconnaître que le film a un certain cachet avec le noir et blanc et que cette idée de filmer essentiellement en plan séquence qui est intéressante. Certaines scènes sont très plaisantes en particulier la séquence du "l'ice cream" avec un très bon Roberto Benigni. En revanche le film traîne parfois en longueur et Jarmush éternise parfois des plans sans réel nécessité. Certains moments sont vraiment ennuyeux et le film traîne en longueur malgré de bonnes idées. On a l’impression que Jarmush prlonge certain plein simplement pour montrer qu'il fait du cinéma indépendant mais le film finit par s'éterniser et ressemble à un O'brother moins rythmé et moins drôle. Les inconditionnels seront ravis mais je reste personnellement sur ma faim même si le film gagne à être regardé.
Avec son troisème long métrage, Jim Jarmush ne bouscule par le genre du film carcéral. L'intrigue est prévisible dans son ensemble et l'on ne retrouve pas les éclairs de génie présents dans certaines de ses oeuvres. Même l'aspect psychologique des personnages n'est pas assez creusé. Il faut toutefois reconnaître les talents du cinéaste pour sa mise en scène mais aussi pour la sublime photographie en noir et blanc qu'il nous sert tout du long. De plus, si les trois protagonistes sontplus ou moins caricaturaux, ils restent incarnés par un excellent trio d'acteurs. Si Jarmush nous a habitué à mieux par la suite, "Down by Law" fait toutefois partie de ses bons films.
spoiler: La scène de la danse hésitante dans le café du petit matin, celle du lapin dans la nuit "du chasseur du dimanche", ou celle, mémorable, de l'insurrection chantée avec "I scream, you scream, we scream for ice cream". Rien que pour revoir ces moments suspendus d'une grâce infinie, il faut voir et revoir Down by Law. Souvent considéré comme trop lent pour les uns, trop stylisé pour les autres, chez moi ça agit toujours : ce noir et blanc profond qui donne au film la force de l'expressionnisme allemand, les échos du muet grâce aux fabuleuses mimiques de Benigni, Je me rappelle aussi de ces longs travellings sur une ville qui donne envie de la connaître, d'arpenter ses rues, de respirer le fonds de son air humide, voyage résonnant d'une musique de circonstances, aux accents blues, balade douce-amère. Il y a une magie, incontestablement que Jarmush possédait alors, pour nous emmener avec lui dans son univers singulier. Un monde follement incarné par ce trio de pieds nickelés plus humains tu meurs, de grands Hommes égarés dans le Bayou. Benigni, Waits et Lurie redonnent ses lettres de noblesse au mot Fraternité. Il nous font ressentir la force d'une Amitié quand tout fout le camp. C'est aussi cela Down by law, une ode à l'amitié dans un écrin de road-movie, de fuite en avant qui paradoxalement ne s'étend que sur une poignée de kilomètres, pour mieux s'installer dans la torpeur et le silence de cellules (la prison puis la cabane) où peut alors s'épanouir en de délicieuses parenthèses enchantées l'éloge de la paresse et du surplace quand elles sont vécues entre copains !