Premier épisode de ce qui est sans doute la saga de science-fiction la plus populaire du cinéma, Star Wars : Episode I - La Menace Fantôme se charge donc d’ouvrir la seconde trilogie initiée par Georges Lucas sur l’univers Star Wars et dont l’histoire se situe de nombreuses années avant la trilogie originelle. Mais malheureusement, même si c’est toujours un plaisir de retrouver l’univers de cette saga culte du cinéma, cette Menace Fantôme constitue l’épisode le moins réussit et le moins intéressant, à titre personnel bien sûr, de toute la saga. La République, autrefois si paisible, est aujourd’hui dans la tourmente. La taxation des routes commerciales des systèmes stellaires est contestée et la puissante et cupide Fédération du commerce tente de résoudre le conflit par la force. Une armada de vaisseaux de guerre a imposé un embargo sur la planète pacifique de Naboo, dont la reine Amidala refuse de se soumettre aux exigences de la Fédération. Deux chevaliers Jedi, Qui-Gon Jinn et son disciple Obi-Wan Kenobi sont envoyés régler le problème diplomatiquement. Ils découvrent rapidement que la Fédération est contrôlée par un personnage mystérieux, le seigneur Dark Sidious et qu’elle se prépare à lancer ses armées sur Naboo. Dans sa fuite, le vaisseau de la reine est endommagé et se réfugie sur la planète Tatooine. Sur place, l’équipage fait la rencontre d’un jeune esclave, Anakin Skywalker, dans lequel Qui-Gon Jinn découvre un grand pouvoir et qu’il pourrait bien être l’Elu, celui qui apportera l’équilibre dans la Force. Sorti en 1999, Star Wars : Episode I - La Menace Fantôme était sans doute le blockbuster le plus attendu de l’année car célébrant le retour d’une saga mythique dans les salles obscures, seize ans après la sortie de l’ultime épisode de la trilogie originelle, Le Retour du Jedi en 1983. Film évènement de 1999, les fans se ruaient jusque dans les salles de cinéma pour ne voir que les bandes-annonces du film, témoignage de l’ampleur phénoménal de l’attente de ce nouveau Star Wars pour l’époque, qui allait donc débuter une nouvelle trilogie en s’attachant à poser les bases de la chute de la République galactique et de l’ordre des Jedi, trente-deux ans avant les évènements des épisodes IV, V et VI. Avant de commencer la critique j’aimerais m’intéresser un peu à la saga en elle-même. En effet, quand on ne connaît pas Star Wars et qu’on regarde la saga de loin, on peut penser qu’il s’agit de la saga cinématographique la plus foutraque du Septième Art car n’ayant pas respectée l’ordre de l’histoire dans la sortie de ses films. Georges Lucas, le légendaire créateur de cet univers, a débuté son histoire par les épisodes IV à VI dans la fin des années 1970 et début 1980 pour ensuite s’attaquer aux épisodes I à III, qui se déroulent avant les trois premiers films et qui sont sortis dans les années 2000 pour bientôt continuer la saga avec les épisodes VII à IX, qui se déroulent après la première trilogie. Il y a de quoi pour en perdre plus d’un mais finalement il est relativement facile de suivre le déroulement de l’histoire une fois qu’on a vu tous les films. Une trilogie s’attache à la République galactique qui est mise en place pour faire régner l’ordre et la paix jusqu’à sa chute et qui entraîne en même temps la fin des Jedi et une seconde trilogie qui raconte la domination de l’Empire sur la galaxie qui a pris le pouvoir et qui cherche à démanteler la résistance. Pour ce qui est de la troisième trilogie qui se déroule après la chute de l’Empire et de son empereur Dark Sidious, le mystère plane encore à neuf mois de la sortie de Star Wars : Episode VII - Le Réveil de la Force. Et depuis, cette seconde trilogie sortie entre 1999 et 2005, entièrement réalisée par Georges Lucas, est la plus critiquée par les fans et La Menace Fantôme est l’épisode le plus mal aimé de toute la saga. Véritable succès commercial à sa sortie, pas loin du milliard de dollars de recettes dans le monde à l’époque, La Menace Fantôme a été accueilli de manière mitigée par la critique et au final on la comprend. En effet, le film est selon moi le moins intéressant de la saga au niveau de son scénario, je ne sais pas comment l’expliquer mais l’histoire ne me prend pas plus que ça aux tripes et pourtant je suis fan de Star Wars et c’est une partie de mon enfance mais La Menace Fantôme n’est pas celui qui me marquera le plus c’est clair. Je ne sais pas, même la façon dont démarre le film me perturbe, on entre trop vite dans l’action et après il met du temps à bien s’installer car pour moi il ne démarre vraiment qu’une fois arriver sur Tatooine et avec la rencontre du petit Anakin Skywalker. Le film est un peu lent par moment et aussi je n’aime pas l’intervention du peuple de Jar Jar Binks dans l’action du film, ces autochtone de Naboo font trop maladroits et ne constituent pas une armée aussi badass que celle de la République qui se constitue de clones militaires. Le film possède donc pas mal de défauts à commencer bien évidemment par ce personnage exaspérant de Jar Jar Binks, utilisé comme un personnage pouvant apporter de l’humour et donner un aspect plus enfantin au film, et le problème c’est que sur cet élément scénaristique Georges Lucas s’est bien planté. Jar Jar Binks est tout simplement débile, alors oui il sert à faire rire à la base mais au final il ne fait pas rire du tout parce qu’il est lourd et insupportable à regarder et que chacune de ses apparitions plombent un peu plus le film. La grosse erreur de ce film c’est bel et bien l’arrivée de Jar Jar, mais il reste quand même marrant en y repensant, rien qu’en se disant qu’il met tout le monde en colère. Ensuite, et ce n’est que maintenant que je m’en aperçois réellement, mais Jake Lloyd en Anakin Skywalker, ça passe de moins en moins bien. L’acteur ne donne pas du tout l’impression que cet inoffensif et très intelligent petit garçon de huit ans deviendra Dark Vador, l’acteur est en fait trop gamin avec sa petite bouille, sa voix gentillette et ses dialogues niais du genre « Youpiiiii ! ». Bref, La Menace Fantôme est sans doute le film le plus exaspérant de la saga Star Wars avec notamment le cultissime Jar Jar Binks et le trop enfantin Jake Lloyd mais cela vient sans doute du scénario qui n’est pas des plus prenant aussi. Malgré ses nombreux défauts, ce premier épisode de la saga possède tout de même des qualités à commencer par ses effets spéciaux. Même si certains commencent à dater, ils sont toujours aussi impressionnants et donnent à la saga une ampleur encore plus dantesque, ampleur qui atteindra son apogée avec le dernier épisode de la prélogie : La Revanche des Sith. Et donc grâce à ses effets spéciaux, Georges Lucas accouche de quelques scènes mythiques comme la course de Pod Racer, qui est vraiment brillamment réalisée et d’une grande intensité, et aussi du superbe combat au sabre laser opposant Obi-Wan Kenobi et Qui-Gon Jinn au Sith désormais mémorable qu’est Dark Maul, immortalisé pour toujours par son double sabre laser rouge même si le personnage manque cruellement de développement. Le film n’est donc pas mauvais, il reste divertissant et intéressant à regarder pour la mise en place de l’intrigue de cette seconde trilogie qui est vraiment passionnante à regarder, mais c’est juste qu’il possède quelques choix qui nuisent à sa qualité. Mais l’un des points central du film, et des deux autres également, que je ne regrette pas du tout, ce sont leurs orientations politiques. En effet, dans cette seconde trilogie Georges Lucas y a développé un sous-texte politique très crédible et réaliste où il est question de République et donc de démocratie, de Sénat, d’un ordre de guerriers chargé de maintenir la paix, de vote de lois, de paix, de taxation ou encore de chancelier et sénateur. Et les films évoquent aussi les faiblesses des régimes démocratiques qui seront évoqués à travers les deux autres films (corruption, complots, assassinats, guerres, rebellions, crises politiques) qui permettront l’avènement de l’Empire. Cette dimension politique permet donc de complexifier encore plus l’histoire de la saga et d’apporter un ton très sérieux à l’ensemble et notamment à ce film qui est le moins sombre je trouve, et comme nous l’avons déjà dit, le réalisateur s’intéresse avant tout, en plus de raconter l’histoire des parents de Luke et Leia Skywalker, à montrer la chute d’une démocratie qui deviendra une dictature. Star Wars : Episode I - La Menace Fantôme, en dépit de ses quelques défauts et de son scénario parfois mollasson, reste un très agréable divertissement de science-fiction à regarder car il ne faut pas oublier que c’est du Star Wars. Les effets spéciaux sont top, l’histoire, même si elle me passionne moins que les autres, se regarde bien, les acteurs sont très bon et le casting est de choix : Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Ian McDiarmid ou encore Samuel L. Jackson, la musique de John Williams est toujours aussi grandiose et s’accompagne cette fois de morceaux épiques avec des chœurs qui feront des bandes-originales des trois films les plus belles que j’ai jamais entendu, la réalisation de Lucas est très impressionnante par moment,… bref ce n’est pas mon épisode préféré mais rassurez-vous, les problèmes seront vite corrigés dès le deuxième épisode. Sur ce, que la Force soit avec vous !