Alors là, je dois bien l’avouer : c’est la surprise ! Je ne m’attendais à pas grand-chose de ce « Paddington » si ce n’est un énième film formaté à la sauce habituelle. Alors certes, « Paddington » est formaté et sait se montrer très classique sur de nombreux aspects. Mais pour le coup, là, il s’agit d’un classique que j’aime bien, que j’aime même beaucoup, car il se fait rare ces temps-ci et qu’il renoue avec un cinéma que j’apprécie tout particulièrement. Alors certes, il faut être un grand enfant pour voir « Paddington », mais une fois qu’on accepte ces codes du spectacle pour plus jeunes, le film sait se montrer incroyablement soigné et inventif. Première remarque que je me suis rapidement faite : mais qu’est-ce que c’est beau ! Moi qui ne suis vraiment pas fan des effets numériques en ce moment, l’incrustation de l’ami ourson est – je trouve – ici remarquable. Elle fonctionne d’autant mieux que le personnage est très expressif et du coup fortement attachant. Mais surtout, ce qui a fait de ce film mon coup de cœur de fin d’année, c’est qu’il sait s’éloigner des facilités traditionnelles. Au lieu d’en mettre plein la vue, de crier dans tous les sens et de jouer des facilités d’humour habituelles, Paul King sait faire preuve d’équilibre et de rigueur. Ce n’est pas trop larmoyant, pas trop moralisateur, pas trop clinquant. King a préféré miser sur la création d’un univers, sur le fait de creuser les personnages par des singularités plutôt que par des conformismes et surtout par le fait de tout miser sur une véritable fluidité de la narration, permise par une réalisation très rigoureuse et pas mal de petites trouvailles formelles de fort bon aloi. Alors certes, il y a un méchant, il y a un message derrière tout ça et il y a du bon sentiment en veux-tu-en-voilà… Mais l’équilibre est vraiment harmonieusement respecté, ce qui m’a permis du coup de profiter de ce que le film propose vraiment : un véritable univers cohérent, et c’est vraiment ça qui me manquait ces derniers temps. Alors certes, cet univers est très classique, mais moi j’aime le classique, et je trouve que pour l’occasion, ce mariage entre modernité et vieux monde fonctionne très bien. Il y a dans ce « Paddington » un petit quelque-chose de la série « Sherlock » mais orienté pour les enfants, et moi, ça, j’adore. Quelle belle surprise ! Un beau cadeau pour les petits loulous, y compris pour les grands enfants comme moi !