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    Adieu au Langage
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    82 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 7 février 2015
    Il n'y a RIEN dans ce film... ON n'y comprend rien, il n'y a ni scénario, ni mise en scène quoiqu'en pense les fans de Godard, les acteurs ont l'air de s'en foutre complétement.
    Un film à pleurer tellement il est mauvais
    Ciné2909
    Ciné2909

    73 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 juillet 2014
    Bon … avant de se lancer dans Adieu au langage, on savait qu’on aurait un ovni évoluant dans de très hautes sphères. En fait, je me suis longtemps demandé s’il ne s’agissait pas d’une compilation de rushes à jeter qu’on aurait confondus avec le véritable film. Impossible de vous proposer un résumé ; c’est une accumulation d’images, de dialogues sans queue ni tête avec des fulgurances pseudo-intellectuelles témoignages d’un certain dédain pour le spectateur lambda. Certes, je veux bien qu’on me dise que Godard est un génie et que ceci est un chef d’œuvre mais on ne m’ôtera pas l’idée que le bon cinéma doit aussi se rendre accessible ce qui est loin d’être le cas. On dira Adieu tout court.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 24 juillet 2014
    Si seulement je pouvais faire un résumé, cela prouverait qu'il y a de la substance. Décidément, non.
    L'interview de Godard au tout début du film n'est pas inintéressante : je n'ai pas entièrement perdu mon temps, à la sortie j'ai acheté "le nombre et les nombres" de Badiou et "l'origine de la géométrie" d'Husserl dont parle Godard dans cette interview.
    Nicolas DUTENT
    Nicolas DUTENT

    92 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juillet 2014
    Adieu prophétique et métaphysique au langage. A la manière du musicien virtuose dont l'expérience et le talent conjugués visent l'économie des notes et l'agencement des soupirs et des silences, Godard livre une oeuvre dépouillée, minimaliste et radicale. Le propos, tout à la fois poétique et politique, est une composition qui se nourrit des dissonances. Synthétique aussi, elle repose sur une digestion et une diffusion lentes. En interrogeant la fragilité et les limites du langage, en filmant l'ordinaire avec les procédés les plus bruts, le réalisateur demeure ce créateur transgressif et clairvoyant qui irrite autant qu'il subjugue. Ce témoin impitoyable et visionnaire de son époque aurait-il fait sienne la formule de René Char qui considérait que la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ?
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 12 juillet 2014
    Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Attention...cinéma contemporain ! Il fallait bien y aller, c’est fait, samedi après midi, Nouvel Odeon, lunette 3D louées 2 euros parce que ce ne sont pas les mêmes que pour les UGC. So ! Ne soyons pas chiches et jouons le jeu.
    J’ai lu certains avis de spectateurs qui hurlent à l’escroquerie, d’autres au génie. Franchement il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Je me situe entre les deux, à savoir mi figue-mi-raisin.
    La question que je me pose ? Est-ce un film ? Qu’appelle-t-on film d’abord ? Un moyen d’expression qui bouge (ou pas), capté par une ou des caméras et projeté sur un écran ? Soit. Sinon ce serait plutôt un essai littéraire mouvant, une heure bourrée de citations et autres références puisées un peu partout, dans l’art, l’histoire, la philosophie, la politique.
    Jusqu’à présent la meilleure 3D que j’avais vue, était celle du spot publicitaire pour Oasis...non je ne rigole pas, celle avec les fruits multicolores qui passent devant nos yeux en mode hystérie collective...suivie maintenant de celle d’Adieu au langage. Beau travail sur l’image, sur le son, on est souvent bringuebalé dans un univers où nos sens sont un peu déréglés, et finalement c’est pas si mal !
    Ce qui m’énerve depuis bien longtemps, c’est le côté «gourou» que l’on a fait endosser à Godard, le genre où chaque parole, chaque bribe de texte est considérée comme une prophétie, un axiome, ou que sais-je encore, une parole d’évangile...Arhhh Saint Jean-Luc. Moi je pense que ce mec, depuis une bonne vingtaine d’années, est une feignasse, qui n’a pas envie de se faire chier à tourner trop loin de chez lui, et préfère filmer son chien, son salon, les pieds de sa table à manger, la route derrière chez lui, et assembler tout cela avec une bande son hystérique, et en faire finalement...un film...home made qui fera tomber en pamoison les rats de cinémathèque et autres intellos de mes fesses...Franchement je vous invite vivement à entrer dans ce trip, cet Objet Cinématographique Non Identifié, qui a le mérite de donner l’impression d’avoir été fait par un jeune mec en quête de reconnaissance, et non pas par un vieux cinéaste adulé un peu rance, aigri, et radoteur.
    Toutefois j’estime que cet Adieu au langage aurait davantage sa place dans une galerie d’art contemporain plutôt que dans une salle de cinéma...paradoxal non ?
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 juillet 2014
    Très beau film sur la vie, la vue, la vue de la vie et la vie de la vue.
    Un chien.
    Un couple ou deux ou trois.
    Des nus.
    Des fleurs.
    Des arbres.
    Le ciel.
    L'eau.
    La vie.
    La neige.
    La mort.
    L'image, les images.
    La peinture et le cinéma.
    Adieu.
    Un adieu ?
    Oh non !
    Les images de Godard sont plus belles que le réel, même l'été.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 juillet 2014
    Libre de toute contrainte narrative (pour qu'il y ait narration, il faut qu'il y ait histoire), "Adieu au Langage" égrène des citations et des aphorismes à la fois d'une grande trivialité et d'une grande hauteur d'esprit dans un maelström d'audaces visuelles et sonores assez agressives. Car "Adieu au Langage", c'est aussi un adieu au langage cinématographique tel qu'on le connait et qu'on le consomme habituellement, une énigme sans clé. C'est assez renversant mais c'est aussi assez éprouvant, surtout au niveau formel. On n'a jamais vu une telle 3D, fascinante, beaucoup plus intéressante mais aussi beaucoup plus inconfortable que ce qu'on voit dans n'importe quel blockbuster US. Quant au son, entre dialogues inaudibles, bruits désagréables hypertrophiés ou extraits de musique classique maltraités (la VIIème de Beethoven morcelée et saccadée, sacrilège ! mais sacrilège génial !), dire que nos tympans sont soumis à rude épreuve est un doux euphémisme. Faut-il donc posséder en soi un bonne dose de sadomasochisme snob pour apprécier pleinement le dernier Godard et le laisser jouer ainsi impunément avec nos yeux, nos oreilles et notre cerveau ? Peut-être, toujours est-il que si chef-d'œuvre il y a, c'est plus dans l'expérience du film que dans le film lui-même. Parce que même si on sent que Godard accorde beaucoup d'importance et de respect à ce qui y est dit (tous les auteurs cités ou évoqués, tous les musiciens utilisés sont crédités au générique au même titre que les acteurs ou les techniciens), le fond reste extrêmement abscons. L'équilibre est donc très précaire : si on arrive mal luné dans la salle, si on est réfractaire aux expérimentations cinématographiques, si le film dure 15 minutes de plus... le chef-d'œuvre se transforme très vite en pensum obscène insultant le bon goût et l'intelligence du spectateur. Cinéma révolutionnaire, autre chose que du cinéma, art contemporain... "Adieu au Langage" serait au mieux un film courageux mais inconscient dans les mains d'un réalisateur lambda. Mais là, c'est du Jean-Luc Godard, cinéaste en liberté depuis près de 60 ans, avec toutes les audaces et tous les excès que le terme peut comporter. Tel un vieil ermite misanthrope, il sort de rares fois de sa caverne pour lâcher au public des résidus (excréments ?) de sa pensée et de sa sagesse. Qui veut de lui et des miettes de son cerveau ? Pour qui veut bien s'accrocher, il serait dommage de passer à côté. "Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", disait le poète. Visiblement, JLG, également poète dans son genre, a fait sienne cette maxime. Au détour d'une scène, il nous dit aussi que "la pensée retrouve sa place dans le caca." Et inversement ?
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    91 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 juin 2014
    "Adieu au langage" est un film extrêmement stimulant qui révolutionne l'usage de la 3D. En aucun cas il ne faut chercher d'histoire ou d'interprétation dans ce long-métrage : Jean-Luc Godard se fiche de ses personnages, totalement inconsistants, et multiplie des aphorismes dignes d'un élève de première L un peu prétentieux qui se prendrait pour un artiste, mais le scénario n'est qu'un prétexte pour filmer. Et en effet, quel filmage ! Tout au long du film, le spectateur est entraîné dans un maëlstrom d'images, un collage enivrant qui fait l'effet d'une expérience sensorielle infiniment riche. La démarche de Godard semble plus musicale que cinématographique : comme un poète cherchant à créer de la beauté à partir d'enchaînements de mots sans se soucier de leur signification ou un musicien alignant les notes dans sa partition, le cinéaste joue avec les images, leurs couleurs, leurs formats ou les effets sonores qu'ils contiennent. Le résultat est le même que celui qu'on vit dans un grand huit, une sensation de vertige mais aussi d'exaltation. Là où Terrence Malick intègre des illustrations cosmogoniques pour répondre aux sentiments des personnages et les transcender, et donc créer de l'émotion chez le spectateur avant de lui faire atteindre la beauté, Godard utilise les siennes pour faire survenir la beauté immédiatement, sans passer par l'émotion. On obtient alors la même grâce que provoquent certains blockbusters à l'histoire binaire mais aux scènes d'action impressionnantes. Bien sûr, "Adieu au langage" peut passer pour une coquille vide ou un film poseur, et c'est en quelque sorte ce qu'il est puisqu'il possède peu de fond, mais cette œuvre est un tel vivier d'innovations qu'on ne saurait la prendre de haut juste pour une raison pareille. Quand il sépare l'image projetée dans l’œil droit de celle vue par l’œil gauche afin d'obtenir une sorte de surimpression 3D, on assiste à du jamais vu, une toute nouvelle façon de filmer qui, il faut l'espérer, sera reprise plus tard par d'autres réalisateurs. Ce film est avant tout un réservoir d'idées qu'il serait idiot de la part du monde du cinéma de dédaigner, tant les procédés qu'il invente sont livrés clefs en main. Oscillant entre mauvais goût assumé et beauté pure – la nature est ici sublimée par Godard –, on ne le retiendra sans doute pas pour sa profondeur sémantique ou émotionnelle, mais bien pour la façon ont il défriche des territoires encore inexplorés du cinéma et de la 3D.
    norman06
    norman06

    355 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juin 2014
    De belles images en 3D et un sens du montage saisissant, ce qui est le minimum syndical attendu de la part de l'auteur de "Pierrot le Fou". Pour le reste, JLG est fidèle à lui-même et confirme qu'il n'a plus rien à dire depuis trente ans.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 24 juin 2014
    Le film est souvent jouissif, et en même temps très frustrant tant on a du mal à suivre le rythme de cette déferlante de citations et d'aphorismes. C'est peut-être justement dans cette remise en cause permanente de la rationalité cartésienne que se trouve son intérêt. Ne nous laissons pas berner par les images du lac clément, "Adieu au langage" est en réalité une bouteille jetée dans un océan secoué par un tourbillon d'images et d'idées. On se laisse emporter avec plaisir, on en sort tout de même un peu lobotomisé. A quand un "éloge de la lenteur" réalisé par Jean-Luc Godard ?
    pierre72
    pierre72

    144 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 juin 2014
    "Quel film ! Quelle magnifique leçon de cinéma !" Adieu au langage" est vraiment une réinvention du cinéma, un nouveau mode d'écriture, la porte ouverte vers une nouvelle dimension artistique . On en prend plein les yeux, les oreilles, le cerveau. On en sort avec l'impression d'avoir découvert un nouvel art narratif. !"
    Ca c'est ce que les ultimes fans ou ceux qui pensent encore que Jean Luc Godard est LE génie du cinéma qui répandent ce genre de commentaires (en langage plus soutenu et alambiqué bien sur !) lors des dîners en ville. Le spectateur lambda que je suis est nettement plus sceptique quant à l'intérêt de l'oeuvre. Disons que ce monument d'ennui n'a pas réussi à me toucher. Tout y est volontairement moche (à part quelques plans fugaces) et raté. L'image est soit sale, ou laide ou sursaturée de couleurs ou polrisée ou pixelisée. Les scénes peuvent s'arrêter net au milieu d'une action ( mais y en a-t-il vraiment ? ) ou d'un phrase sentencieuse. Les sons peuvent se chevaucher, grésiller, faire mal aux oreilles voire être inaudibles. Vous me direz que l'on dit adieu au langage et que c'est normal ! Il y a quelques acteurs qui jouent mal. La fille est souvent nue , l'homme pète sur ses toilettes, défèque bruyamment en lisant à haute voix de la philosophie. Il y a des mafieux en Mercédes qui sont sensés nous foutre la trouille et Roxy Miéville, un chien (celui de sa compagne) qui court dans la nature. C'est pédant, prétentieux et se veut épate bourgeois. On sent bien que Maître Godard essaye de prouver qu'il a quelque chose de créatif et d'original à dire malgré son grand âge. Personnellement, j'ai eu l'impression que ce collage d'images et de sons ressemblait plus aux derniers soubresauts d'un cinéaste jadis précurseur qu'à une réelle envie de dire quelque chose. Etre percutant et pertinent doit-il passer obligatoirement par un procédé hermétique et rasoir ? Pour réserver cela à une soi-disant élite intellectuelle ? Ce procédé qui nie en fait toute possibilité d'être entendu par le plus grand monde, sombre dans un néant sidérant et sidéral. Et malgré tout le respect que l'on peut avoir pour lui et son passé de cinéaste reconnu, l'impression de propos tenus par un vieil aigri prévaut.
    Alors on s'ennuie ferme, on ricane en entendant des phrases lancées de façon pontifiante par une voix d'outre tombe du genre : " Il n'y a pas de nudité dans la nature parce que l'animal est nu même s'il n'est pas nu" ( approximativement car sitôt dite, on enchaîne avec un plan penché et tremblotant d'un chien courant dans les bois alors qu'une autre voix professe une phrase toute aussi compliquée mêlée à du Sibélius à fond les manettes).
    La fin sur le blog
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 juin 2014
    « Un film à la fois passionnant et déconcertant » ont écrit Ph. Dagen et F. Nouchi, dans le Monde. J’y souscris après avoir été voir le film, et plus, après en avoir décrypté la bande son, commentée avec ses références littéraires (voir lien).

    Mais, oh surprise, le film m’est alors apparu beaucoup moins déconcertant, beaucoup moins abscons que ce que j’avais pu en capter lors de la projection. C’est en fait très dense, comme on pourra en juger avec le lien joint pour les curieux. J'ajouterais, d'autant moins déconcertant et d'autant plus passionnant que l'on essaie de ne pas rester à la surface des choses pour entrer dans la profondeur ...de ce qu’il faut bien appeler des bribes de dialogues et citations. JLG ne cherche pas à démontrer, juste suggérer. Au spectateur d’approfondir. « Surface » et « profondeur » faisant d’ailleurs partie du lexique de Godard dans « Adieu au langage ».

    Dans JLG/JLG. Autoportrait de décembre (1995), Godard décrivait le film qu’il aimerait faire en précisant : « «Je ne le ferai jamais parce qu'il est impossible. C'est un film sur l'amour, ou de l'amour, ou avec l'amour. Parler dans la bouche, toucher la poitrine, pour les femmes imaginer et voir le corps, le sexe de l'homme, caresser une épaule, choses aussi difficiles à montrer et à entendre que l'horreur, et la guerre, et la maladie.»

    Eh bien, on peut pourtant dire que « Adieu au «un film sur l'amour ou de l'amour, ou avec l'amour» à nu - le nu des corps omniprésent, sans être impudique, juste naturel - comme pour l’animal qui ne connait pas sa nudité. Et l'on voit l'amant dans la douche tenter de «caresser l'épaule» de sa partenaire. Impossible à filmer avait dit JLG. Il l'a pourtant filmé dans « Adieu au Langage ». Même si la caresse de l'homme est repoussée par la femme, comme aussi il a filmé une séquence des mains de l'amant caressant les jambes de sa partenaire sortant de la douche - caresse qui cette fois n'est pas repoussée, donc acceptée.
    « Adieu au langage », c'est aussi Adam et Eve dans leur nudité première {d'avant.} Avant même le langage. …Et beaucoup d’autres choses à en dire et à découvrir par vous-même…
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 15 juin 2014
    Je suis allé voir ce film pour l'expérience. Sur le fond je ne porte aucun jugement, les idées me sont passées "au dessus". Mais sur la forme Godard prouve au Monde entier qu'il reste un visionnaire. Il est vrai que le film a ses mauvais côtés il n'en reste pas moins un exemple de modernité. La 3D est sublimé les couleurs saturées. Bref un expérience cinématographique singulière et enrichissante.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 10 juin 2014
    En bonne place au générique du dernier film de Godard, Roxy Mieville, son chien. Fidèle compagnon en Helvétie, qui va jusqu’à endosser le patronyme de sa compagne ! Le bâtard n’a pas besoin de savoir son texte pour s’exprimer. Il est donc excellent et particulièrement bien filmé. Hommage de JLG : « c’est le seul être qui aime mieux son maître que lui-même ».
    Il y a aussi un monsieur aux toilettes qui justifie sa bruyante défécation : « la pensée retrouve sa force dans le caca » ! « Je vous parle d’égalité et vous me parlez du caca », rétorque sa dame. Mais elle n’a rien à dire car elle se promène toujours cul nul dans la maison. Accessoirement, le monsieur, la dame et le chien sont les trois acteurs principaux du film…
    Et puis il y a la 3D qui amuse bien JLG. Il modifie sans cesse distance focale et profondeur de champ jusqu’à perturber notre propre regard. Le flou de la vision devient le trouble de la pensée. Il joue de la 3D comme les enfants qu’on voit faire rouler leurs « trois dés » sur la piste ! Et jamais ces coups de dés là n’abolissent le bazar…
    Mais le potache n’est pas toujours blagueur. Il y a justement cette 3D dont il se sert comme le peintre Nicolas de Staël, dessinant le motif avant de le saturer de couleurs primaires. Bleu électrique du lac, somptueux feuillage d’automne. Byron en aurait pleuré, mais c’est Monet qui résume : « Ne pas peindre ce qu’on voit car on ne voit rien, mais peindre ce qu’on ne voit pas ». Vu ?
    Il y a encore l’évocation des barbaries du siècle passé et de quelques tyrans. Le recours aux philosophes qui « savent voir la force révolutionnaire des signes ». Le sage Jacques Ellul est aussi convoqué pour dénoncer toutes nos aliénations. C’est le Godard savant qui fait œuvre « d’investigation littéraire », mais déconstruit aussitôt son propre film.
    L’image et le réel, l’émotion et la pensée sont des obsessions récurrentes. Mais il nous avait prévenu : « Tous ceux qui se réfugient dans la réalité manquent d’imagination ». Ce n’est pas son cas. Mieux qu’un prix du jury, la dernière facétie de JLG aurait mérité un prix qui n’existe pas à Cannes, celui de l’humour.
    beautifulfreak
    beautifulfreak

    118 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 juin 2014
    God. Art. Ou du cochon. God. Is dog. Ah dieu. Caca. Pour une herméneutique du langage. Des sourds. Marx attaque. Qui veut un Mars ?
    Voilà, j'ai fait ma critique en mode Godard de ce film autre, qui me rappelle mes expérimentations éthyliques au caméscope quand j'étais ado. Sauf que moi j'aurais pas osé aller à Cannes et sortir ça en salles. Bon mais sinon le chien Roxy est bien mignon et il y a deux ou trois plans intéressants au niveau de la 3D, et des citations qui sont intéressantes également quand on arrive à les entendre dans la cacophonie ambiante et à faire le lien avec le reste. Sinon ça se rapproche assez d'une séance chez le dentiste...
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