Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Attention...cinéma contemporain ! Il fallait bien y aller, c’est fait, samedi après midi, Nouvel Odeon, lunette 3D louées 2 euros parce que ce ne sont pas les mêmes que pour les UGC. So ! Ne soyons pas chiches et jouons le jeu.
J’ai lu certains avis de spectateurs qui hurlent à l’escroquerie, d’autres au génie. Franchement il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Je me situe entre les deux, à savoir mi figue-mi-raisin.
La question que je me pose ? Est-ce un film ? Qu’appelle-t-on film d’abord ? Un moyen d’expression qui bouge (ou pas), capté par une ou des caméras et projeté sur un écran ? Soit. Sinon ce serait plutôt un essai littéraire mouvant, une heure bourrée de citations et autres références puisées un peu partout, dans l’art, l’histoire, la philosophie, la politique.
Jusqu’à présent la meilleure 3D que j’avais vue, était celle du spot publicitaire pour Oasis...non je ne rigole pas, celle avec les fruits multicolores qui passent devant nos yeux en mode hystérie collective...suivie maintenant de celle d’Adieu au langage. Beau travail sur l’image, sur le son, on est souvent bringuebalé dans un univers où nos sens sont un peu déréglés, et finalement c’est pas si mal !
Ce qui m’énerve depuis bien longtemps, c’est le côté «gourou» que l’on a fait endosser à Godard, le genre où chaque parole, chaque bribe de texte est considérée comme une prophétie, un axiome, ou que sais-je encore, une parole d’évangile...Arhhh Saint Jean-Luc. Moi je pense que ce mec, depuis une bonne vingtaine d’années, est une feignasse, qui n’a pas envie de se faire chier à tourner trop loin de chez lui, et préfère filmer son chien, son salon, les pieds de sa table à manger, la route derrière chez lui, et assembler tout cela avec une bande son hystérique, et en faire finalement...un film...home made qui fera tomber en pamoison les rats de cinémathèque et autres intellos de mes fesses...Franchement je vous invite vivement à entrer dans ce trip, cet Objet Cinématographique Non Identifié, qui a le mérite de donner l’impression d’avoir été fait par un jeune mec en quête de reconnaissance, et non pas par un vieux cinéaste adulé un peu rance, aigri, et radoteur.
Toutefois j’estime que cet Adieu au langage aurait davantage sa place dans une galerie d’art contemporain plutôt que dans une salle de cinéma...paradoxal non ?