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    Adieu au Langage
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    83 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 juillet 2014
    Libre de toute contrainte narrative (pour qu'il y ait narration, il faut qu'il y ait histoire), "Adieu au Langage" égrène des citations et des aphorismes à la fois d'une grande trivialité et d'une grande hauteur d'esprit dans un maelström d'audaces visuelles et sonores assez agressives. Car "Adieu au Langage", c'est aussi un adieu au langage cinématographique tel qu'on le connait et qu'on le consomme habituellement, une énigme sans clé. C'est assez renversant mais c'est aussi assez éprouvant, surtout au niveau formel. On n'a jamais vu une telle 3D, fascinante, beaucoup plus intéressante mais aussi beaucoup plus inconfortable que ce qu'on voit dans n'importe quel blockbuster US. Quant au son, entre dialogues inaudibles, bruits désagréables hypertrophiés ou extraits de musique classique maltraités (la VIIème de Beethoven morcelée et saccadée, sacrilège ! mais sacrilège génial !), dire que nos tympans sont soumis à rude épreuve est un doux euphémisme. Faut-il donc posséder en soi un bonne dose de sadomasochisme snob pour apprécier pleinement le dernier Godard et le laisser jouer ainsi impunément avec nos yeux, nos oreilles et notre cerveau ? Peut-être, toujours est-il que si chef-d'œuvre il y a, c'est plus dans l'expérience du film que dans le film lui-même. Parce que même si on sent que Godard accorde beaucoup d'importance et de respect à ce qui y est dit (tous les auteurs cités ou évoqués, tous les musiciens utilisés sont crédités au générique au même titre que les acteurs ou les techniciens), le fond reste extrêmement abscons. L'équilibre est donc très précaire : si on arrive mal luné dans la salle, si on est réfractaire aux expérimentations cinématographiques, si le film dure 15 minutes de plus... le chef-d'œuvre se transforme très vite en pensum obscène insultant le bon goût et l'intelligence du spectateur. Cinéma révolutionnaire, autre chose que du cinéma, art contemporain... "Adieu au Langage" serait au mieux un film courageux mais inconscient dans les mains d'un réalisateur lambda. Mais là, c'est du Jean-Luc Godard, cinéaste en liberté depuis près de 60 ans, avec toutes les audaces et tous les excès que le terme peut comporter. Tel un vieil ermite misanthrope, il sort de rares fois de sa caverne pour lâcher au public des résidus (excréments ?) de sa pensée et de sa sagesse. Qui veut de lui et des miettes de son cerveau ? Pour qui veut bien s'accrocher, il serait dommage de passer à côté. "Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien", disait le poète. Visiblement, JLG, également poète dans son genre, a fait sienne cette maxime. Au détour d'une scène, il nous dit aussi que "la pensée retrouve sa place dans le caca." Et inversement ?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Le nouveau film de Godard aura offert des hypothèses, en laissant à chacun le soin de se demander ce qui va ensemble et qu'est-ce qui ne colle pas dans ce puzzle composé de pièces volontairement empruntées à des boîtes différentes. Un film éblouissant, son rythme est celui du cœur : détendu et crispé, inquiet et confiant.
    Chris Art
    Chris Art

    71 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2014
    (...) C’est un film très humain, où l’on a l’impression de repartir de zéro, sans toute cette superficialité ambiante. On redécouvre les rites de notre vie sociétale à son commencement, l’homme en contact avec la nature par exemple.
    (...) Dans Adieu au Langage, la 3D est superbement exploitée, ce qui le range parmi les plus beaux films français en 3D. Finalement, Godard est un génie, capable de s’adapter à n’importe quelle technique de création cinématographique.
    (...) Godard a un certain talent pour exprimer ses opinions au travers de ses acteurs, on peut notamment le remarquer dans Pierrot le Fou. Mais ici, son interprète c’est un chien.
    (...) Ainsi, notre chien s’appelle Jean-Luc. Celui-ci contemple notre monde, mais celui-ci n’a pas de langage que l’on pourrait codifier. En quelque sorte, il fait appel à d’autres sens comme l’ouïe et la vision notamment. C’est là qu’intervient la question sur la compréhension du langage. Le langage est-il indispensable à notre émancipation spirituelle ? Est-il à la fois la cause et la conséquence de notre société ? N’est-il pas un outil démocratique ? Est-il plus intelligible par écrit qu’à l’oral ? La technologie est-elle une nouvelle forme de langage, garde-t-il alors la même valeur ? Le langage universel n’est-il pas au-dessus des mots ? Le langage, une obligation de communication ? Godard, le chien, ne nous donne pas une leçon, il cherche juste à nous faire réfléchir sur ces questions …
    Ensuite, on retrouve un Godard que l’on pourrait qualifier d’ »avocat de la femme ».
    (...) En outre, Godard s’attarde souvent au cours de son œuvre à la place de la littérature aujourd’hui (...) La littérature n’est-elle pas entrain de se perdre dans les nouvelles générations ? La littérature, une façon archaïque d’utiliser le langage et de communiquer ses pensées et ses idées ? La technologie est-elle un réel un vecteur de communication, n’est-elle pas nuisible à l’évolution de l’être ? L’échange est-il plus complexe, plus simple par l’intermédiaire de la technologie ? L’avenir de la littérature n’est-elle pas dans la technologie ?
    (...) Adieu au langage, est un film que l’on ne retrouvera pour ainsi dire plus jamais dans notre cinéma. C’était la dernière vague du Tsunami Godard … Mais, l’on prend un réel plaisir à couler sous cette dernière vague. Nous avons l’occasion notamment de découvrir un JLC proche de la nature et des choses simples de la vie.
    (...) Tu nous laisses finalement sur une image de toi, le chien Jean-Luc, partant sur un chemin isolé en pleine nature, loin de nous. Tu nous manqueras forcément …

    AH DIEU GoDaRd !!!
    Nicolas DUTENT
    Nicolas DUTENT

    87 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juillet 2014
    Adieu prophétique et métaphysique au langage. A la manière du musicien virtuose dont l'expérience et le talent conjugués visent l'économie des notes et l'agencement des soupirs et des silences, Godard livre une oeuvre dépouillée, minimaliste et radicale. Le propos, tout à la fois poétique et politique, est une composition qui se nourrit des dissonances. Synthétique aussi, elle repose sur une digestion et une diffusion lentes. En interrogeant la fragilité et les limites du langage, en filmant l'ordinaire avec les procédés les plus bruts, le réalisateur demeure ce créateur transgressif et clairvoyant qui irrite autant qu'il subjugue. Ce témoin impitoyable et visionnaire de son époque aurait-il fait sienne la formule de René Char qui considérait que la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 octobre 2014
    Godard est brillantissime. C'est l'intuition qui se place dans la mobilité des choses. Ce film est un chef-d'oeuvre.
    clonalchris
    clonalchris

    4 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 mai 2014
    Essai cinématographique. Dur, ambitieux mais souvent insupportable et parfois méprisant. Reste quelques moments gracieux.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 juin 2014
    « Un film à la fois passionnant et déconcertant » ont écrit Ph. Dagen et F. Nouchi, dans le Monde. J’y souscris après avoir été voir le film, et plus, après en avoir décrypté la bande son, commentée avec ses références littéraires (voir lien).

    Mais, oh surprise, le film m’est alors apparu beaucoup moins déconcertant, beaucoup moins abscons que ce que j’avais pu en capter lors de la projection. C’est en fait très dense, comme on pourra en juger avec le lien joint pour les curieux. J'ajouterais, d'autant moins déconcertant et d'autant plus passionnant que l'on essaie de ne pas rester à la surface des choses pour entrer dans la profondeur ...de ce qu’il faut bien appeler des bribes de dialogues et citations. JLG ne cherche pas à démontrer, juste suggérer. Au spectateur d’approfondir. « Surface » et « profondeur » faisant d’ailleurs partie du lexique de Godard dans « Adieu au langage ».

    Dans JLG/JLG. Autoportrait de décembre (1995), Godard décrivait le film qu’il aimerait faire en précisant : « «Je ne le ferai jamais parce qu'il est impossible. C'est un film sur l'amour, ou de l'amour, ou avec l'amour. Parler dans la bouche, toucher la poitrine, pour les femmes imaginer et voir le corps, le sexe de l'homme, caresser une épaule, choses aussi difficiles à montrer et à entendre que l'horreur, et la guerre, et la maladie.»

    Eh bien, on peut pourtant dire que « Adieu au «un film sur l'amour ou de l'amour, ou avec l'amour» à nu - le nu des corps omniprésent, sans être impudique, juste naturel - comme pour l’animal qui ne connait pas sa nudité. Et l'on voit l'amant dans la douche tenter de «caresser l'épaule» de sa partenaire. Impossible à filmer avait dit JLG. Il l'a pourtant filmé dans « Adieu au Langage ». Même si la caresse de l'homme est repoussée par la femme, comme aussi il a filmé une séquence des mains de l'amant caressant les jambes de sa partenaire sortant de la douche - caresse qui cette fois n'est pas repoussée, donc acceptée.
    « Adieu au langage », c'est aussi Adam et Eve dans leur nudité première {d'avant.} Avant même le langage. …Et beaucoup d’autres choses à en dire et à découvrir par vous-même…
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 9 juillet 2014
    Très beau film sur la vie, la vue, la vue de la vie et la vie de la vue.
    Un chien.
    Un couple ou deux ou trois.
    Des nus.
    Des fleurs.
    Des arbres.
    Le ciel.
    L'eau.
    La vie.
    La neige.
    La mort.
    L'image, les images.
    La peinture et le cinéma.
    Adieu.
    Un adieu ?
    Oh non !
    Les images de Godard sont plus belles que le réel, même l'été.
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