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Trelkovsky
70 abonnés
264 critiques
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3,0
Publiée le 6 mars 2011
Commençons par les reproches que l'on pourrait faire à ce documentaire (comme ça on en sera débarassé ...) : l'oeuvre du cinéaste n'est peut être pas assez analysée et les questions posées ne sont peut être pas toujours les plus intéressantes ... mais pourtant, c'est un film passionnant. C'est avant tout une rencontre avec Takeshi le réalisateur, l'artiste, l'humain. Ses obsessions, ce qui l'a motivé, son enfance, sa vision du monde et ses craintes et espérances quant à son avenir ... tout cela s'écoute avec le plus grand intérêt. Même si l'on en apprend pas tant que ça sur son oeuvre, on en apprend beaucoup sur la personnalité du personnage en lui-même ... et c'est aussi bien. D'autant que ce grand monsieur s'avère très intelligent et (si l'on s'autorise à émettre un point de vue affectif) très attachant ...
Documentaire intéressant, qui évite le piège du résumé linéaire... L'oeuvre de Takeshi Kitano est traitée de manière moindre que le réalisateur lui-même. Portrait riche d'un homme au vécu considérable, qui nous fait part de son rapport à la violence, au cinéma et à la vie, Takeshi Kitano L'imprévisible est le témoignage d'un cinéaste qui n'a eu de cesse de mêler la douceur à l'agressivité, le grotesque à la poésie au fil de sa filmographie. A travers quelques extraits plus ou moins significatifs - on retiendra la scène du jeu de sable de Sonatine, magnifiquement accompagnée de la partition de Joe Hisaishi - Jean-Pierre Limosin dépeint l'horizontalité du cinéma de Kitano : mise à plat, chargée d'un poid certain, traversée par des saccades et des accès de violence pour finalement retomber dans une plénitude un peu triste - et en ce sens, Hana-Bi est le film idéal pour découvrir l'univers du réalisateur japonais - l'oeuvre de Kitano figure parmi les plus intéressantes du cinéma des années 90. En d'autres termes le documentaire est une très bonne mise en bouche de son univers, mais pas forcément indispensable...
Dans la dernière salve de la très sérieuse collection "Cinéma de notre Temps", André S. Labarthe nous présente "Takeshi Kitano, l'imprévisible". Après Shohei Imamura, il sagit du deuxième cinéaste japonais à bénéficier de cet honneur. Et cest Jean-Pierre Limosin (dont le fort bon "Tokyo Eyes" comporte Kitano au casting), qui parcourt la capitale nippone pour saisir ses propos. Lentretien morcelé, constamment abordable et intéressant, débute à lUniversité tokyoïte dont le Président dalors était le très cinéphile Shigehiko Hasumi. La mise en scène ma plu. On relèvera notamment des choix originaux et censés, comme ce moment où Takeshi Kitano répond en solo aux questions écrites par Shigehiko Hasumi alors quun médaillon de ce dernier pend devant lobjectif. Tout au long des soixante-huit minutes que dure le documentaire, des extraits (parfois un peu longs) de cinq films viennent corroborer la discussion. uvre importante de lartiste, "Hana-Bi" revient souvent, "Violent Cop" également car il définira en partie le style adopté par la suite (il nous confie notamment lorigine des nombreux plans où son personnage dAzuma marche). Le propos saxe peu sur le film quil venait dachever (le délicieux "Lété de Kikijuro") mais plusieurs passages nous en sont montrés (dont une séquence lors du mixage son). De tous ces échanges pleins de sincérité et de respect, je retiendrai plus particulièrement le dernier quart dheure, filmé en grande partie au dernier étage de limmeuble de Tokyo FM. Takeshi Kitano y fait preuve dun pessimiste lucide sur la situation de son pays.