Derniers Avis : Un traître idéal - Page 6

Les adaptations cinématographiques ou télévisuelles des romans de John le Carré ont toujours émergées à intervalles plus ou moins régulières, même si l’on constate que c’est une tendance qui s’est accentuée depuis le début des années 2000. Par manque d’inventivité de la part d’Hollywood peut être, qui se sent obligé d’aller piocher dans les succès de la littérature pour faire son beurre. Trouvant dans les récits d’espionnage de le Carré, une base solide pour des thrillers sophistiqués qui attireront le public. Cette année, on a déjà eu droit à une adaptation de le Carré sur petit écran avec la minisérie The Night Manager, qui s’est révélée efficace mais un peu lisse et qui valait surtout pour son casting prestigieux. Des qualités et des défauts que l’on retrouvera aussi dans Our Kind of Traitor, adapté du roman du même nom.
Le scénario est confié à Hossein Amini, qui à notamment scénarisé le culte Drive, et on constate que la trame principale du roman de Le Carré a été assez respecté, même si quelques rajouts ont été fait pour moderniser l’intrigue mais globalement les ressorts narratifs sont similaires. C’est donc une adaptation plutôt correcte mais qui manque de prise de risque, et c’est un peu ce qui sera le principal défaut de l’ensemble. Que ce soit dans le traitement des personnages ou du fil narratif, on restera en surface des choses, rien ne sera plus complexe que ce qu’il semble être. Les personnages resteront donc dans leurs stéréotypes et ne connaîtront aucune évolution psychologique, imposant le tout comme très manichéen, les méchants sont très méchants et les gentils sont nobles et honorables. Pourtant il y a quelques tentatives pour nuancer le personnage principal, notamment quand il est question de sa vie de couple et de ses adultères mais elles sont très vite reléguées au second plan. On regrette surtout que le récit cède aux facilités scénaristiques pour créer des enjeux dramatiques, surtout lors du dernier acte où il force une scène de tension grâce à un élément qui sort de nulle part et qui est très artificiel. L’écriture manque parfois de rigueur et mise un peu trop sur l’indulgence de son spectateur pour faire passer certains développements mais par manque d’enjeux vraiment conséquents, ce sont des maladresses que l’on repère vite. Après il faut reconnaître que l’on arrive malgré tout à se prendre au jeu, que même si c’est une intrigue de surface, elle parvient à nous divertir pendant près de deux heures, sans qu’on se laisse endormir par sa prévisibilité ou son aspect ronflant.
L’intérêt viendra en grande partie du casting irréprochable du film. Les acteurs se donnent à fond pour éviter de tomber dans trop de caricatures et pour maintenir éveillé l’intérêt du spectateur. Même si on peut regretter le manque d’alchimie entre Ewan McGregor et Naomie Harris, les deux acteurs s’en sortent plutôt bien dans la manière de composer leurs personnages. Naomie Harris est légèrement plus effacée au sein de l’histoire mais Ewan McGregor est très convaincant en « héros » du film. On restera cependant plus impressionné par la performance tout en finesse et en émotion de Stellan Skarsgård, qui excelle dans chaque scène et qui vole vraiment la vedette. Damian Lewis n’est pas en reste non plus et prouve que c’est un acteur sur qui on pourra compter. Peu importe ses rôles, il arrive toujours à trouver le moyen de briller et ça fait plaisir de le voir dans un rôle aussi important au cinéma.
La réalisation est techniquement impeccable. La photographie est très élégante dans le traitement de la couleur et des effets de lumières apportant quelque chose de doux et de très agréable à l’œil qui va de paire avec une mise en scène sophistiquée de Susanna White. Elle abuse parfois d’effets de flou qui ont un côté très tape-à-l’œil pour pas grand chose mais qui souligne une véritable envie de dynamiser le récit. C’est très maîtrisé, propre et carré, mais ça reste un peu lisse car on constate un manque de prises de risque et de fulgurances qui pénalisent le tout. On a un peu un sentiment de pilotage automatique qui trahit une approche impersonnelle et fonctionnelle plus qu’une véritable envie de faire un thriller stylisé. Néanmoins, l’ensemble est énergique grâce à un rythme géré à la perfection par un montage habile et accompagné à merveille par un score musical entraînant et plus inspiré qu’on pourrait le croire. Donc à défaut d’être mémorable, le film est visuellement accrocheur et montre que Susanna White est une faiseuse d’images assez habile. Et que si elle arrivait à calmer certains effets stylistiques trop appuyés, elle pourrait vraiment s’imposer comme une valeur sûre.
En conclusion, Our Kind of Traitor est un thriller sympathique et parfait pour un dimanche soir. Il n’est pas très ambitieux ni même fulgurant mais suffisamment maîtrisé et efficace pour pleinement divertir On regrettera des facilités scénaristiques trop évidentes, un traitement de surface qui n’implique pas totalement le spectateur ou encore certains effets visuels qui ne sont là que pour l’esbroufe. Mais dans l’ensemble cela fonctionne car une élégance se détache de l’oeuvre et flatte le spectateur. Le tout est mis en image avec soin, respecte l’œuvre de John Le Carré et dispose d’un casting qui vaut le coup d’œil. Et même si Our Kind of Traitor est voué à être oublié assez vite, il aura su nous faire passer un moment agréable, ce qui n’est pas si mal en fin de compte.

Espionnage, sombre, un peu lent, du moins la première moitié, avant de décoller. Scénario assez prévisible. Cependant les acteurs y mettent du leur, notamment Ewan McGregor ou Damian Lewis, et permettent au film d'être honnête sans plus. ( Attention : mafia russe = quelques scènes un peu violentes !) !! **

un film d'espionnage sans vraiment trop d'innovation et ça sent un peu
le réchauffé mais malgré tout les acteurs sont convaincants et l'intrigue
se laisse suivre.

On dit souvent de John Le Carré que c'est le plus grand maître du roman d'espionnage. Ses romans sont d'une grande complexité et laissent peu de place à l'action. Ses héros sont des hommes et des femmes ordinaires avec leurs faiblesses et leurs lâchetés.

John Le Carré a été, plus qu'à son tour, porté à l'écran. Une erreur fréquemment commise a consisté à vouloir faire de ces films, jusque dans le choix de ses héros des James Bond bis : "La Maison Russie" (1990) avec Sean Connery ou "Le Tailleur de Panama" (2001) avec Pierce Brosnan. Deux autres adaptations sont en revanche de purs bijoux qui délaissent l'action pour se focaliser sur le portrait psychologique : "La Constance du Jardinier" (2005) et surtout "La Taupe" (2011). Ce dernier film, sa musique hypnotique, ses couleurs donnaient physiquement à sentir l'atmosphère lourde qui régnait au MI-6 en pleine guerre froide.

Les dernières adaptations en date de John Le Carré sont en revanche oubliables : "Un Homme très recherché" (2013) et aujourd'hui "Un Traître idéal". Tout se passe comme si le réalisateur, effrayé par la complexité de l'intrigue et soucieux de la resserrer sur sa dimension la plus spectaculaire, l'avait essorée jusqu'à la priver du moindre intérêt. Du coup, si la mise en place de l'histoire, pendant la première moitié du film, suscite l'intérêt, le soin destructeur avec lequel l'intrigue se réduit à une banale course-poursuite dans la seconde en réduit l'intérêt à peu de chose.

Même si je n'ai pas aimé l'histoire d'amour, le scénario un peu prévisible à certains moments et la fin , c'est un film réussi , bien filmé avec un suspense intéressant.

Un film d'espionnage qui finalement tient le choc. Scénario intéressant, jeu d'acteurs tout à fait convaincant. A voir sans problème.

excellente adaptation du roman de john le carré par la réalisatrice anglaise Susanna White
que je connaissais pas ? et qui m'a bluffé, car ( avant de penser scenario ) la direction
photographique d'Anthony Dod Mantle est franchement tip-top... ( faut être la critique abusive de "Critikat.com" pour faire les difficiles... ), Stellan Skarsgard dans le role du mafieu
russe est formidable de justesse, idem pour Ewan McGregor. Ce n'est pas un film ou l'on perd son
temps et son argent.

J'imagine que le scénario essaie d'être fidèle au roman mais j'ai vraiment eu du mal à entrer dedans pourtant les thématiques sont intéressantes.. L'histoire n'est pas nul mais le film manque clairement de dynamisme, j'avais l'impression de mater un spin-off raté des Promesses de l'Ombre. Par contre j'ai été agréablement surpris de voir Stellan Skarsgard en mafieux russe.

En vacances au Maroc, Perry et Gail rencontrent Dima, pratiquant le blanchiment d'argent pour la mafia russe. Se sachant menacé par son patron, Dima décide de tenter le tout pour le tout en faisant de Perry son entremetteur avec le MI6 afin d'obtenir asile en Angleterre et de protéger sa famille. Perry et Gail se retrouvent alors au cœur d'une affaire d'espionnage qui les dépasse... Adaptation d'un roman de John Le Carré, "Un traître idéal" nous plonge dans les affres de l'espionnage de façon réaliste mais manque tout de même un peu de souffle, la faute à un scénario parfois trop prévisible et à une réalisation multipliant les plans nerveux pour faire monter la tension de façon un peu artificielle. Si toute la première partie intrigue et réussit le suspense, la seconde perd en intérêt. Dommage car en soi, ce thriller n'est pas inintéressant même s'il est loin d'égaler d'autres adaptations de l'auteur (en particulier "Un homme très recherché"). Reste une distribution assez sympathique où tout le monde, excepté un Ewan McGregor particulièrement et exceptionnellement fade, parvient à tirer son épingle du jeu notamment Stellan Skarsgard ou encore Damian Lewis en agent cynique et obstiné.

Excellent film d'espionnage, le suspense ne fléchit pas un seul instant. Les acteurs sont convaincants même si nous avons du mal à comprendre pourquoi le couple d'anglais prend autant de risques pour un inconnu, mais ce n'est bien entendu que du cinéma. A voir.

Une nouvelle adaptation d'un roman du génial John Le Carré, qui est sans aucun doute le plus grand écrivain de roman d'espionnage. Adapté du roman "Un traitre à notre goût" (2011) qui est réputé difficilement adaptable à cause de nombreuses scènes qui se déroulent en coulisses et derrière portes et murs. Comme d'habitude le matériau d'origine signé John Le Carré est toujours un socle solide et fiable. Le récit est donc une histoire d'espionnage passionnant avec un suspense qui tient la route pour un des paramètres, moins pour le second. Un bon thriller à défaut d'être un grand film.

"Un traître idéal" m'a plutôt surpris et déçu par son manque réel d'ambition et surtout son gros problème de crédibilité...
Bien qu'au départ, la base repose sur un roman de John Le Carré, on n'en est pas moins étonné de penser qu'un mafieux russe comme Dima puisse mettre son destin entre les mains d'un prof de philo croisé à Marrakech !
À partir de ce postulat, Susanna White enchaine de plus les invraisemblances, les incohérences bien qu'on devine d'emblée où va nous mener cette histoire...
Mafia, blanchiment d'argent, services secrets, problème de couple, et de famille, tout cela fait un mélange surprenant sans que rien ne prenne le dessus !
Et pour un film d'espionnage, la trame est ici archi simple (!), plus proche de la détente ou de l'amusement, que du stress ou de la tension que l'on est en droit d'attendre un minimum dans un contexte pareil !
Tiré par les cheveux jusqu'au bout, cette histoire ne tient pas debout, et on a beau toujours espéré une remise sur les rails du scénario, les suites de cette affaire dont on connaît à l'avance et malheureusement tous les rebondissements insensés, ne surprennent en rien et confirment même nos craintes.
Il aurait été intéressant par contre que ce couple soit utilisé totalement autrement, et on peut alors se laisser aller à imaginer d'autres enjeux et implications !
Ewan McGregor a déjà davantage brillé par le passé, mais franchement sa prestation ici se limite à une admiration sans bornes pour ce mafieux qui fait plutôt sourire...
On ressort de cette séance avec l'impression de ne pas avoir fait d'efforts ou pour comprendre, aucun questionnement habituel après ce genre de film ne venant titiller nos méninges et nourrir notre réflexion, c'est dire ! Décevant, plat, et plutôt farfelu sur les bords, un comble pour un film de cet acabit...

Je suis McGregor dans tous ses films en salles et archive tout ce qui le concerne depuis 1998,
après le film sorti direct téléchargement dont je possède le DVD son of a gun PAS TERRIBLE où il n'avait pas sa voix française de Bruno Choel et un autre film comique dont je me souviens plus le titre, patatrata, ça recommence UN TRAITRE IDÉAL malgré des comédiens de doublage connus comme Jean-Pierre Michael, ce n'est encore pas Bruno Choel ! si la voix convient assez à McGregor elle est dure et n'a aucun charme...
Le film dont on a pas entendu parler, aucune promo en France, va vite disparaitre des écrans au bout de la première semaine : il y avait 3 personnes dans ma salle à UGC à l'horaire il est vrai matinal de 11H !
j'ai passé un excellent moment avec ce bon petit thriller qui m'a rappelé l'épopée de McGregor dans GHOST WRITER dont il a des réminiscences ! mais 2H c'est trop long, il aurait fallu réduire à 1h40....

McGregor se laissait pousser les cheveux pour son film suivant sur JÉSUS dont je me demande s"il va sortir en France car TRAITRE a été tourné il y a 2ans.... Je le préfère comme ça que tondu pour le nouveau TRAINSPOTTING en cours de tournage ! Je me suis reconnu dans ce personnage de prof - j'ai voulu être prof et étais parti en fac- aux cheveux longs, blouson de cuir et sacoche, à qui il arrive des catastrophes sans arrêt car il se fourre dedans par sa maladresse !

en sortant à la Fnac j'ai découvert par hasard dans les nouveautés le roman de poche du film avec McGregor en couv' ! j'ignorais sa sortie !

Le scénario a réussi le tour de force de rendre simple un roman de John Le Carré : mafia russe le comptable blanchisseur de l’argent sale qui veut prendre une retraite tranquille avec sa famille les services secrets britanniques, et au centre de ce cocktail, un couple lambda, intello et finalement idéaliste. Le vrai couple dans ce film, c’est celui qui se forme entre le comptable Dima (Stellan Skarsgard), et le prof de poésie Perry, un peu fadasse (Ewan Mc Gregor) : de façon surprenante et inattendue, un lien improbable se tisse, avec une certaine tenue et loyauté entre eux.
Ça donne un film d’espionnage avec un peu d’espionnage, un peu de mafia, un peu de corruption, un peu (beaucoup) de traîtrise, un peu de suspense, et du coup ça se laisse un peu regarder.

Un film d'espionnage réussi qui s'appuie un casting parfait. L'histoire est prenante et maintient un bon suspens. S'il y très peu de scènes d'action, on ne s'ennuie pas pour autant. On sent la patte de John Le Carré dans le scénario. Un agréable moment.