Bien que le Marvel Cinematic Universe (MCU) soit aujourd’hui la référence en matière d’univers cinématographique partagé, il est loin d’être le premier à avoir envahi nos écrans.
En effet, dans les années 1920, les encore tous jeunes studios Universal Pictures commencent à produire une série de films centrés sur… des monstres ! Inventant d’ailleurs (ou presque) le genre « épouvante » par la même occasion. Une série qui s’étendra jusqu’aux sixties, soit près de 40 ans de pellicule aussi riche en personnages que le catalogue de la Maison des Idées. Nous parlons évidemment de Frankenstein, Dracula, l’Homme Invisible, et de tous les autres mythes, contes, et légendes urbaines faisant désormais entièrement partie de la culture populaire moderne. Le Universal Monsters, du nom donné à cette épopée de cinéma, est un héritage d’une valeur inestimable dont bon nombre se sont inspirés pour bâtir à leur tour leur réussite (la Hammer, Blumhouse, etc). De quoi faire passer Thor et sa bande pour de petits joueurs ? Non. Et bien mal avisé serait celui qui dénigrerait le MCU.
Car il se pourrait bien que ce soit justement le succès rencontré par les Avengers qui ait poussé le studio à la Planète à relancer sa machine à monstres en créant le Dark Universe. Un nouvel univers cinématographique reprenant un à un les personnages emblématiques d’Universal avant, peut-être, de les faire se rencontrer voire même, soyons fous, s’affronter ! Un univers des plus prometteurs dont La Momie, qui fait son grand retour au cinéma après la trilogie emmenée par l’aventureux Brendan Fraser, serait la première pierre dépoussiérée.
Seulement, encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions. Car, bien qu’il apparaisse évident, dès les première minutes du film, que l’objectif du studio et de son réalisateur soit de marquer les esprits avec d’époustouflantes scènes d’action, l’absence d’un scénario solide ne tarde pas non plus à se faire sentir. Tout miser sur le spectaculaire et sur un Tom Cruise qui court et saute partout en castagnant de la momie, même si cela est très divertissant, ne suffit pas. Ce qui donnait cette saveur culte aux œuvres de 1920 était ce savant mélange de frissons kitsch et d’absurde crédible. Une recette honorée par Stephen Sommers en 1999, mais dont quelques ingrédients ont manifestement été négligés par Alex Kurtzman 18 ans plus tard. Sa Momie reste tout de même un blockbuster décoiffant, titillant suffisamment notre curiosité pour découvrir le reste du Dark Universe. Universal va néanmoins devoir sérieusement revoir son papyrus pour faire que son univers à peine né ne soit pas déjà mis au tombeau.