Trashed (2012) est un énième documentaire censé nous sensibiliser sur nos agissements et les conséquences qui en découlent. Notre consommation excessive, le tri sélectif, la pollution des océans, la gestion des déchets, les solutions envisagées, le monde qui court à sa perte, … Bref, ce film ne nous épargne aucun poncif du genre et surtout, n’offre absolument rien de nouveau sur le sujet.
Candida Brady aborde une multitude de sujets au risque de nous perdre en cours de route, en nous emmenant aux quatre coins du globe. A Saïda, cité balnéaire en banlieue de Beyrouth, ses plages souillées par les déchets témoignent de l’intense activité de la décharge (où l’on y déverse plus de 80 tonnes de déchets par jour). En Grande-Bretagne, 80% de la population vit à moins de 2km d’une décharge, c’est la plus grosse concentration en Europe. La concentration de décharges de déchets toxiques en Grande-Bretagne y est non négligeable (plus précisément au Yorkshire & Gloucestershire).
« Chaque année, nous jetons 200 milliards de bouteilles en plastique. 58 milliards de gobelets et des milliards de sacs plastiques. »
Existe-t-il des alternatives aux décharges ? Ne comptez pas sur les incinérateurs car comme nous l’explique le film, ces derniers sont responsables de bon nombre de cas de maladies (et cancers notamment) à cause des particules ultra fines qui s’en échappent, comme ce fut le cas à Isafjordur en Island et même en France (à Gilly-sur-Isère en Auvergne) où les habitants d’une petite bourgade se battent depuis 9ans contre un incinérateur responsable d’avoir émis des dioxines à des niveaux 13 000 fois supérieur aux limites autorisées. Autre cas abordé dans le film, au Vietnam, où l’épandage d’agent Orange pendant la guerre (à ce jour la dioxine la plus mortelle qui soit) est responsable d’innombrable cas de malformations.
Le film aborde tellement de thèmes que l’on ne sait plus où donner de la tête. Il y est aussi question de l’Arctique, autre fois zone vierge et qui s’avère de plus en plus touchée par la pollution. Le film fait ensuite une incursion à Jakarta en Indonésie où la population vit, mange et se lave à même les poubelles, puis le film fait un focus sur les toxines présentes dans le plastique (qui perturbe aussi bien le système hormonal des humains que celui des animaux). « Les océans deviennent une soupe toxique de déchets » en référence au fameux 8ème continent (le vortex de déchets dans le Pacifique Nord).
Histoire de ne pas nous achever sur une note trop déconcertante, voir déprimante, le film fait une halte aux États-Unis, à San Francisco où la ville se vente d’atteindre les 75% de déchets recyclés (il n’y a pas de quoi se venter en annonçant face caméra qu’ils envoient en Chine des ballots de bouteilles plastiques qui seront soit disant recyclées alors qu’ils n’en ont aucune certitude. Il est facile de se la jouer vertueux en envoyer ses poubelles chez les voisins). On y parle aussi du gâchis alimentaire et l’abus de sacs plastiques et d’emballages lorsque l’on y fait ses courses (on peut y remédier via les achats en vrac), autre solution évoquée, a l’image de la méthanisation, il existe le digesteur anaérobie pour extraire les biogaz liés à la décomposition (installé dans des cantines scolaires ou d’entreprises par exemple, pour recycler les déchets alimentaires).
Bref, cela fait beaucoup (beaucoup trop) de choses évoqués dans un seul et même film et ne comptez pas sur Jeremy Irons, le fil conducteur du film (et accessoirement, coproducteur) pour nous aider à faire passer la pilule, ce dernier donne trop souvent l’impression de s’adresser à des enfants en bas âge en se la jouant candide.
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