Blockbuster le plus excitant de l’été et sans doute le plus attendus du mois de juillet, La Planète des Singes : L’Affrontement est une impressionnante réussite technologique avec des singes plus vrai que nature ! Le film est plus sombre, plus intense, toujours aussi sérieux, intelligent aussi, mais il faut avouer que son scénario reste assez classique dans le fond. Mais sinon aucun problème, le film est une réussite, ce qui fait de lui l’un des meilleurs blockbusters de l’année 2014 et de l’été. Dix années ont passé depuis que la grippe simienne a décimé une très grande partie de l’humanité. Dans les ruines de San Francisco, un groupe de survivants tente de rétablir le contact avec le monde extérieur, s’il existe encore. Il leur faut pour cela accéder à un barrage hydroélectrique, en plein cœur de la vallée environnante, le territoire des singes. Ces derniers, menés par César, se méfient des hommes et l’équilibre entre les deux peuples est très fragile. La tension monte et les deux camps vont inévitablement arriver à un affrontement qui décidera de l’espèce dominante sur Terre. Trois ans après le succès surprise de La Planète des Singes : Les Origines, plus de 400 millions de dollars dans le monde, voilà qu’arrive sur nos écrans sa suite, qui était très attendue, La Planète des Singes : L’Affrontement, mais on lui préférera son titre original : Dawn of the Planet of the Apes, traduisez « L’Aube de la Planète des Singes » qui fut victime des horribles traductions française. Bref, ce second opus reboot de la saga, reprend dix ans après les évènements du film de 2011 qui se terminait sur la révolte des singes devenus intelligents, menés par César et qui se réfugiaient dans la forêt de Séquoia de San Francisco tandis que le virus crée par Gen-Sys, qui détruira la moitié de la population terrienne, commençait tout juste à se propager. Alors disons le tout de suite : le film est très réussit. Il n’est pas l’excellent film que j’attendais car il est selon moi affaiblit par un scénario trop classique, ce qui fait qu’il est légèrement inférieur aux Origines. Mais pas d’inquiétude, le film est efficace, prenant, spectaculaire, parfois intelligent comparé à d’autres blockbusters, tout ce qu’on demande d’un film estival. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il serait intéressant de faire un tout petit point sur la genèse du film car certaines choses ont changé depuis la sortie de La Planète des Singes : Les Origines. Déjà on peut remarquer que le réalisateur n’est plus le même sur La Planète des Singes : L’Affrontement. Rupert Wyatt, qui avait réalisé le premier film sorti en 2011, devait normalement reprendre son rôle de metteur en scène sur cette suite mais aux vues des excellents chiffres, les producteurs ont décidé de mettre en chantier une suite pour qu’elle sorte, à l’époque, d’ici mai 2014. Mais à cause des délais de production trop courts, Rupert Wyatt a quitté le projet en septembre 2012 et c’est en octobre 2012 que Matt Reeves est confirmé et prend les commandes de ce deuxième opus du reboot de La Planète des Singes. Ensuite, le casting a totalement été remanié pour cette suite. Andy Serkis est toujours dans le rôle de César mais James Franco n’est plus dans le rôle de son « père adoptif » tout comme Freida Pinto. Maintenant c’est Jason Clarke qui tiendra le rôle principal chez les survivants humains, accompagné de Gary Oldman et de Keri Russell. Beaucoup de têtes ont changé pour cette suite, ce qui aurait peut-être handicapé le film, mais en fait non car depuis la sortie du film de Rupert Wyatt en 2011, la saga de La Planète des Singes, entamée par le film culte de Franklin J. Schaffner de 1968 avec Charlton Heston dans le rôle principal et dont beaucoup de cinéphiles se souviennent pour sa scène finale d’anthologie, a prit une nouvelle orientation, intelligente et surtout plus intéressante. En effet, depuis La Planète des Singes : Les Origines, on peut remarquer que les personnages humains sont relégués au second plan, ils n’occupent plus la place qu’ils avaient dans les premiers films de la saga et ce jusqu’au remake décevant de Tim Burton de 2001. Désormais, les reboots de la saga se concentrent sur les singes eux-mêmes et tout particulièrement sur le personnage de César devenu le chef, ou plutôt l’empereur, de toute une colonie de singes intelligents. Et c’est pour ça que le fait d’avoir totalement changé le casting ne pose aucun problème puisqu’aujourd’hui on ne va plus voir La Planète des Singes pour l’acteur principal, que ce soit et que ce fut Charlton Heston, Mark Wahlberg ou James Franco, non, on y va pour voir Andy Serkis alias César, c’est lui LA star du film. Et c’est ce qui fait sans doute la plus grande force au film, de raconter l’histoire en se focalisant de plus en plus sur les singes. Après la révolte de San Francisco mené par les singes dans le premier film, place à l’affrontement entre les derniers survivants de San Francisco et l’immense colonie de singes dirigée par César. Et le film à l’intelligence de s’ouvrir directement sur eux pour une scène de chasse démente où César et ses congénères, en mode chasseurs de la préhistoire avec peinture de guerre sur le visage et le corps, attaquent un troupeau de cerfs ou de rennes. Et ensuite le film reste sur les singes afin de nous présenter leur monde à eux, qu’ils ont créer pour (sur)vivre. On y découvre une immense cité bâtit dans les arbres et sur les rochers où une civilisation simiesque s’est progressivement mise en place avec des lois « Singes pas tuer singes », les jeunes sont éduqués, on chasse pour survivre, ils montent a cheval et surtout il communique de plus en plus entre eux par la parole. Et le film est très intelligent sur ce point là car quasiment toutes les conversations entre les primates se font en langage des signes, ce qui est peu rependu dans n’importe quel blockbuster estival à plus de 170 millions de dollars de budget. Le film est très intéressant sur cet aspect car on reste avec le singes pendant une dizaine de minutes où il n’y a pas une seule parole, comme si on était à l’aube de l’humanité à la 2001, L’Odyssée de l’Espace mais en moins sauvage et animal. Les singes parlent plus que dans le premier, César s’exprime de mieux en mieux, et à chaque fois qu’ils parlent des frissons vous parcours le corps tant c’est impressionnant de voir un singes parler aussi bien qu’une enfant de 5 ans. Ensuite, dans cette société peuplée de primates intelligents, il y a un chef, César, on pourrait le comparer à une sorte d’empereur car le personnage impose le respect rien qu’en regardant ses congénères avec son regard perçant et fascinant. Il est charismatique, c’est lui le chef, on lui obéit. La société simiesque que nous avons dans ce film ressemble beaucoup à une autocratie où le chef dispose d’un pouvoir absolu. Mais on peut distinguer un penchant pour la démocratie dans la société créée par César puisqu’il veut avant tout protéger son peuple, il ne veut pas la guerre avec les hommes, tout les singes sont égaux, un singe ne tue pas un singe. Le film est donc très intéressant à ce niveau là, cela lui apporte une certaine complexité, une dimension politique et sociale je trouve. Par contre du côté des hommes c’est la survie qui passe avant toute chose, il faut de l’énergie pour vivre et aussi pour contacter le reste du monde. Nous avons une société plus militarisée qui tirera sa force un peut plus tard dans le film de ses armes et de sa volonté à survivre face aux singes. Le film met en avant deux peuples différents, au départ, mais qui finalement vont vite se ressembler. Le scénario de Rick Jaffa, d’Amanda Silver et de Mark Bomback possède des choses très intéressantes, surtout sa volonté de mettre en avant les singes comme les héros du film et pas les hommes. Mais il faut bien reconnaître que l’histoire de cette Planète des Singes : L’Affrontement manque d’originalité, cette même originalité que nous avions dans Les Origines et qui faisait la force de ce reboot très intelligent, moderne et inattendu par rapport aux autres films de la saga. Ici nous avons une simple opposition entre deux peuplades très différentes et qui vont petit à petit finir par s’affronter par la force des armes. On a déjà vus ce genre de scénario dans de multiples films d’invasion extraterrestres, par exemple Independence Day de Roland Emmerich où les humains ripostent contre des extraterrestres afin d’éviter une invasion et l’extinction de l’humanité. Dans le film de Matt Reeves s’est un tout petit peu différent mais dans le fond c’est pareille : les singes, ayant peur que les hommes ne les détruisent avec leurs armes, décident de riposter pour éviter la fin de tout ce qu’il ont construit. Et si c’est un tout petit peu différent c’est bien grâce au personnage de Koba, le singe élevé en laboratoire, victime de multiples expériences. Ce singe, déjà présent dans Les Origines, détient un rôle essentiel dans l’intrigue de ce second opus : c’est lui le méchant de l’histoire. Beaucoup plus approfondit avec plus de psychologie, Koba est un des meilleurs méchant que j’ai jamais vus tout simplement, j’ai vraiment été bluffé par ce personnage. Et c’est grâce, ou plutôt à cause, de lui que l’affrontement entre les hommes et les singes à lieu car il est aveuglé par sa haine envers eux, il veut se venger et en même temps prendre le pouvoir à César car le trouvant trop faible et aussi trop aimant envers les hommes. Koba est l’étincelle du film qui mènent à la guerre, la scène où il fait le pitre pour amuser deux soldats afin de les distraire et deux secondes plus loin il les tuent froidement avec un fusil d’assaut est terrifiante. Un sacré méchant ce Koba, peut-être un des meilleurs de l’année ! Mais sinon, même si le film possède un classicisme déjà vu mille fois, qu’on arrive a anticiper certains évènements comme celui où la femme de César est gravement malade et a besoin d’aide, on devine facilement que la compagne de Malcolm va la guérir pour que César accepte que celui-ci continue à réparer son barrage, le film est efficace, il faut bien avouer qu’on est prit dedans jusqu’à la fin, il est intelligent par moment avec l’utilisation du sous-titrage, la dimension sociale avec la civilisation simiesque, il est plus sombre aussi avec cette ambiance post-apocalyptique où il n’y a plus rien : plus de gouvernements, plus d’énergie, la population mondiale est réduite à quelques milliers de survivants sans doute, la pluie est omniprésente dans le film, San Francisco est méconnaissable,… bref Matt Reeves a créer une vraie ambiance d’apocalypse dans son film où seul les singes règnent en maîtres sur le monde. Et il faut aussi dire que le film est aussi beaucoup plus spectaculaire que le précédent. La Planète des Singes : L’Affrontement est un pur film de guerre, presque épique par moment. La scène de bataille où Koba mène ses troupes contre la colonie des humains est juste démente. Une charge à cheval avec des tirs de mitraillettes, des explosions spectaculaires, une riposte désespérée des survivants humains contre les singes enragés du rebelle et traitre Koba. Matt Reeves nous offre un superbe aperçus de la guerre qui opposera sans doute les humains aux singes dans le troisième opus, prévu pour l’été 2016, en livrant cette bataille violente et intense. Et cela me permet d’évoquer le point fort du film qui sont bien évidemment les effets spéciaux. Jamais des singes nous sont apparus plus réalistes et beaux à l’écran depuis 2011 et le reboot de Rupert Wyatt. Encore plus beaux et plus troublants, les singes sont magnifiques de réalisme et fascinant de psychologie. César est sans doute le singes le plus marquant du film bien évidemment, avec Koba aussi. Les deux s’opposent durant tout le long-métrage pour finir à un affrontement musclé et tendu entre les deux primates, en haut d’une tour gigantesque. La star c’est définitivement lui : César. Le film s’ouvre et se ferme sur lui, sur son regard magnifique et inoubliable. Le personnage joué par Andy Serkis deviendra une icône, car désormais quand on ira voir La Planète des Singes ce sera pour admirer César. Le film est une indéniable réussite technologique mais il est aussi le triomphe d’Andy Serkis comme beaucoup de critiques le disent. Et il faut avouer qu’Andy Serkis est un monstre du cinéma désormais, il n’y en a pas deux comme lui. Il est sans doute le seul acteur à avoir joué plusieurs personnages cultes sans jamais montrer son vrai visage. Il est le « Pape de la Performance Capture » comme certains l’appel, le visage de cette technologie qui permet d’enregistrer tout les mouvements d’un acteur grâce à une combinaison munie de capteurs. Du personnage dérangé de Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, ce qui a permit à Serkis de se faire un nom, en passant par King Kong ou le Capitaine Haddock, l’acteur britannique est aujourd’hui dans les sommets de sa carrière, César sera avec Gollum ses deux rôles les plus marquants au cinéma, c’est sûr. Et il n’a pas finit de nous étonner. Je me dois donc de faire la blague que tout le monde à déjà fait, mais elle est très bien vue : Andy Serkis, César du Meilleur acteur mérité. Après ou pourrait s’attarder sur les autres acteurs, dont la vedettes est volée par Andy Serkis et son impressionnante interprétation dans le personnage de César. Jason Clarke s’en tire très bien dans le rôle de Malcolm, il est le remplaçant de James Franco dans ce film, d’ailleurs le fait de ne pas avoir reprit Franco amène une touche de réalisme au film, on peut penser que le personnage est mort des suites de la grippes simienne qui a ravagé la planète. Comme quoi tous les héros ne survivent pas. Ensuite il y a Gary Oldman, alors lui c’est plus compliqué puisque je trouve qu’on ne le voit pas assez dans le film et son personnage est trop simpliste, celui qui veut sauver le monde, l’américain protecteur quoi. En voyant les bandes-annonces je m’attendais a ce que se soit lui le méchant, finalement c’est Koba, mais son personnage de Dreyfus aurait pu être encore plus complexe, je sais pas comme plus fou quand il s’agit d’exterminer les singes, avec des tendance à l’ultra violence et une volonté acharnée à survivre. Petite déception sur l’acteur donc. Et enfin, il y a Keri Russell qui permet d’apporter une touche de féminité au film, car il y a beaucoup d’homme dans ce genre de blockbuster, elle n’est pas extraordinaire dans son rôle mais elle s’en sort bien. La Planète des Singes : L’Affrontement de Matt Reeves est donc un très bon blockbuster estival, une très bonne suite aussi qui est plus spectaculaire et plus sombre que le précédent film. Malgré un scénario classique mais prenant, on ne boudera pas notre plaisir à voir ces primates intelligents et impressionnants de réalisme en pleine action. Ave César !