La Planète des singes : l'affrontement (Merci la VF...) a été lui aussi un des films que j'ai le plus attendu cette année. Et ce n'est pas pour rien, car étant un grand fan de la saga... euh plutôt du premier.. et pas trop des suites... ni du remake.. mais Les Origines si... bon enfin bref, étant un grand fan du film de 1968 et du prequel/reboot de 2011, l'attente a été longue jusqu'à ce 30 Juillet 2014! La Planète des Singes a marqué l'histoire du cinéma autant par ses thématiques captivantes et subtilement mises en scène que par son twist final qui reste encore aujourd'hui un des plus grands retournements de situation qu'il m'ait été donné de voir dans un film. La qualité des suites sera ensuite très variable, allant du sympathique au honteux. Le remake de Burton tant détesté se contentera juste d'être moyen et c'est finalement La Planète des Singes: Les Origines (Merci encore la VF....) qui saura réconcilier le public avec une franchise longtemps laissée de côté. Je ne savais pas trop quoi attendre du film étant donné que je n'ai toujours pas vu un seul film de Matt Reeves mais c'est désormais chose faite avec cette suite. Alors qu'est-ce que ça donne? Eh bien c'est très bon je trouve. Mais le peu de défauts que je lui ai trouvé m'a un peu dérangé. J'aimais autant cette suite que son prédécesseur jusqu'à ce qu'arrive la fin mais une fois les dernières minutes passées je n'étais plus aussi pris. Mais je vais mieux vous expliquer ça. Commençons par les..... acteurs bien sûr! Déjà, excellente idée de n'avoir repris que les personnages des singes dans cette suite, on sent ainsi un vrai changement. Andy Serkis reprend à nouveau le rôle de César et.. comme pour Les Origines, il est incroyable! Je me moque que certains me disent que la Performance Capture n'est pas un bon moyen de reconnaître un bon jeu d'acteur. Les gens, avec la technologie d'aujourd'hui, on en arrive à un point où chaque détail du visage et chaque expression peut être parfaitement retranscrite par ordinateur et ne trahit en rien l'interprétation du comédien. Et c'est le cas avec Andy Serkis, il n'y a pas besoin d'enlever l'effet visuel de César pour comprendre que ce mec se donne à fond! Autant dans sa manière de se déplacer très simiesque et pourtant plus humaine (logique) que dans le précédent film que par ses expressions sur le visage tellement surprenante tant on sent son investissement. C'est très agréable de voir que son personnage a beaucoup changé depuis Les Origines. Il se montre plus douteux à l'égard des humains et également plus sombre, rares sont les moments où il accordera sa totale confiance aux héros, et ça ne trahit en rien son personnage. C'est la parfaite évolution à donner à celui qu'on va suivre pendant encore un film d'ici 2 ans normalement. Et pour lui donner encore plus de la classe, il est doublé par le génial Jérémie Covillaut en français et c'est juste parfait! Toby Kebbell joue quant à lui le véritable
antagoniste
du film, Koba qu'on retrouve lui aussi avec plaisir. Mais c'est de son personnage que vient tout le problème. J'en reparlerai dans la partie scénario. L'acteur est bien entendu parfait et sa voix française assurée par David Krüger géniale! Les autres acteurs jouant les singes, en grande partie des inconnus, sont excellents également. Du côté des acteurs humains, Jason Clarke succède à James Franco comme personnage humain principal. l'acteur met beaucoup de bonne volonté tout comme Keri Russel jouant sa femme. Mais là on aborde un point qui a beaucoup divisé les critiques. Les personnages humains, vides ou attachants? Et bien selon moi, j'arrive à m'attacher à Malcolm et Ellie mais pas à cause de leur histoire ou de leurs tentatives de développement (je dis bien tentatives, sérieux la scène où
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
), juste parce qu'ils sont là! Parce qu'ils se retrouvent dans le même bordel que tous les autres humains mais essaient de rester confiants, de rester unis malgré tout ce qu'ils ont perdu et de ne jamais essayer de le montrer ou en faire du tape-à-l'oeil. Parfois, juste montrer deux personnes dans une situation difficile qui ne baissent pas les bras et qui n'expliquent pas précisément pourquoi, ça peut marcher. Cela ne veut pas dire que je me mettrai à chialer si l'un d'eux meurt mais je n'en aurai pas non plus rien à faire. Gary Oldman est comme à son habitude excellent mais son personnage n'apparaît en tout que 4-5 fois dans le film et c'est trop peu pour s'intéresser à lui. Il a doit à une scène d'émotion où l'acteur est d'ailleurs très touchant mais ça ne change pas grand chose car
tout le monde dans ce film a perdu des proches
! Le reste des acteurs se contentent d'interpréter des faire-valoir mais ce n'était pas nécessaire qu'on s'intéresse à eux. Et puis centrer le film sur César et Malcolm est amplement suffisant! Donc, d'excellents acteurs et du côté des protagonistes, que de bonnes choses à dire, des antagonistes par contre.. j'en parlerai plus bas. La musique de cette suite a été confiée à l'excellent Michael Giacchino qui, même s'il ne fait pas un travail aussi bon que dans Star Trek ou Mission Impossible, réussit à dégager une ambiance qui va parfaitement avec l'univers de la Planète des Singes. L'une des excellentes idées de ses compositions, c'est d'avoir repris certains instruments qu'avait utilisé Jerry Goldsmith dans le film de 1968, un hommage plus qu'appréciable!! Et visuellement ben putain ça m'a secoué et bien comme il faut (excepté la 3D inexistante et totalement inutile)!!! Lorsque les premières bandes-annonces sont arrivées, tout le monde s'extasiait sur les singes et j'étais seul dans mon coin comme un idiot à ne pas trouver ça super réaliste. Je trouvais même que ça ne faisait pas du tout réaliste. Mais chance, les studios ont peaufiné les images de synthèses avant la sortie du film et il nous arrive donc un résultat à la limite de la perfection! Je me demande même parfois si Avatar a fait moins bien que La Planète des singes : l'affrontement niveau Performance Capture (Et venant de moi c'est pas rien ce que je viens de dire non?)!!! Le degré de réalisme n'a jamais été aussi proche. Je n'ai pas réussi à voir une seule fois le numérique sur César. J'avais vraiment l'impression d'avoir à l'écran un vrai singe! Ah et à savoir que Maurice, l'Orang-outan, est toujours aussi réussi. Le seul singe sur lequel je pourrai remarquer l'effet spécial est peut-être Yeux Bleus car son visage, personnellement, m'a paru un peu trop lisse. La photographie est magnifique! Totalement différente du premier et forçant énormément sur les couleurs vertes et grises pour représenter le monde coupé en deux parties: La Forêt pour les singes, les villes abandonnés pour les humains. Autre point qui m'a bluffé: La réalisation de Matt Reeves! Du début à la fin, que de super idées! L'introduction nous montre
différents programmes télés reflétant la situation de la planète dont les images ne sont visibles qu'à moitié car placées sur la carte du monde qui est remplie de courbes rouges pour montrer l'expansion du virus
. C'est une idée assez originale. Une autre idée excellente, c'est de commencer le film sur
les yeux de César et de le terminer sur les yeux de César. Sauf que le plan n'est pas identique. Le regard de César est montré au début comme énervé alors qu'à la fin, il semble plus calme et presque fatigué. Et pour les deux situations, il s'agit d'une préparation avant le combat. César, au début du film, attend le bon moment pour chasser les animaux dans la Forêt; et à la fin du film, il attend l'arrivée imminente des humains pour un combat décisif
. Les plans de Matt Reeves sont souvent montrés de deux manières différentes: Ceux qui sont dans des espaces réduits mais qui s'étirent en profondeur comme
la discussion entre Malcolm et Dreyfus dans le couloir
ou ceux qui au contraire sont placés soit très haut, soit très bas et donc en contre-plongée. À noter que les humains sont d'ailleurs toujours filmés de bas quand les singes apparaissent comme
lors du premier contact entre César et le groupe de Dreyfus où la caméra se met au-dessus de l'épaule de César puis en-dessous de l'épaule de Malcolm
. Et pour terminer, un dernier plan très intelligent est montré lors
du combat entre les singes menés par Koba et les humains mené par Dreyfus. Koba monte sur un char, y entre, tue ceux qui le pilotent, et pendant tout ce temps la caméra reste posée sur le char afin de montrer tout ce qui se passe autour montrant que même si Koba réussit à arrêter un char, le combat dehors fait toujours autant rage et ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres.
Bref, Reeves nous gâte côté mise en scène! Et vu que ce qui fait avant tout la force de La Planète des Singes à l'origine c'est son scénario, voyons voir ce que donne l'histoire. Comme je l'ai plus ou moins dit en haut, c'est une excellente chose que le film se passe 10 ans après Les Origines. On redécouvre totalement La Terre et ce qu'elle est devenue tout en faisant évoluer les personnages. À savoir d'ailleurs que les rapports entre les singes sont superbement mis en scène car très proches des visages et des corps. On se sent par la même occasion très proches d'eux. Nous arrive alors une idée de génie et qui fait encore parti de la mise en scène géniale de Matt Reeves,
passer les 10 premières minutes en compagnie des singes sans voix, uniquement avec le langage des signes. Nous sommes pendant 10 minutes avec des singes et pensons tel un singe ce qui fait que le contraste avec l'arrivée des humains qui eux parlent est parfaite!
Les références aux anciens films ne manquent pas. Dommage qu'elles soient surtout liées à La Bataille de La Planète des Singes qui est le plus mauvais de la saga mais tant mieux quand même qu'elles y soient! On note déjà le fait que comme le cinquième film, L'Affrontement traite du même sujet:
La paix est-elle possible entre les humains et les singes? On note également la leçon "Un Singe ne doit pas tuer un Singe" enseignée par Maurice, la reprise du thème de Jerry Goldsmith lorsque César et son peuple vont pour la première fois en ville, le plan de Koba qui ressemble très fortement à celui d'Aldo dans le cinquième film. Ou même Yeux Bleus au chevet de César blessé par Koba, ce qui fait directement penser à César au chevet de Cornelius blessé par Aldo
. Un cliché qui a été évité et j'en suis plus qu'heureux, c'est que
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
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. Mais on en arrive du coup aux points négatifs. Et c'est donc le parfait moment de parler de Koba. Comprenez-moi bien,
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
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Autre gros problème (cette fois personnel), le climax. Toute la préparation pour ce combat est géniale et nous rappelle à de nombreuses reprises l'esprit de La Planète des Singes comme
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
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Sans oublier quelques facilités et incohérences scénaristiques comme
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
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Mais même si j'ai plein de problème avec le climax et certaines facilités, j'apprécie le fait que cette fameuse "Aube" (et non affrontement, encore merci la VF...) soit le signe que
elle parle de sa soeur est courte, rapide et ne sert à rien!
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. Annonçant ainsi la prochaine et dernière étape de la Planète des Singes. En conclusion, La Planète des singes : l'affrontement est une très bonne suite qui selon moi, si elle avait mieux géré ses 20 dernières minutes aurait eu 5/5 mais vu que ces seuls défauts m'ont personnellement pas mal dérangé, je dois me résoudre à lui mettre 4/5. Mais il n'empêche que je suis totalement rassuré de savoir que Matt Reeves sera à la réalisation du prochain film.