Alors moi je suis allé voir ce film uniquement parce qu’Allociné l’avait qualifié de film de « science-fiction ». Première déception donc, car "Dark Skies" n’a rien d’un film de science-fiction. C’est un film d’épouvante. Bon, ça pourrait encore passer si et seulement si, l’épouvante n’était pas partout sauf là où on l’attendait. Bah oui, parce que moi, personnellement, le truc qui m’a le plus fait flippé dans ce film, c’est d’abord cette famille américaine toute droit sortie d’une pub Kinder. Difficile de faire plus livide, désincarnée, et aux propos incroyablement clichés et déshumanisés que ceux de cette famille là. D’ailleurs, rien que pour vous, voici un petit échantillon gratuit pour vous faire votre idée : « Il faut vraiment que tu chopes cet emploi chéri, on est vraiment dans le rouge en ce moment », « alors comme ça, ça va plus trop chez vous me racontait ma femme ? », « ce Kevin, je ne suis pas sûr qu’il soit d’une bonne influence pour notre enfant », « ah mais je rêve, maintenant ça va être ma faute si tu as des problèmes d’érection ? » (bon OK, le dernier je l’ai inventé, mais franchement on n’était pas loin). Mais bon, je pense que la pire des horreurs dans ce film c’est son absence HALLUCINANTE d’idée. Ce film empile toutes les caricatures et tous les clichés possibles et imaginables : l’enfant qui parle de rêves bizarres, les jumpscares super-téléphonés, les esprits possédés, les oiseaux qui se crashent sur la vitre, les nez qui se mettent subitement à saigner, les jumpscares vraiment ultra-téléphonés, les méchants aliens qui kidnappent les enfants, les théories du complot qui disent vrai, etc… Au bout d’une heure, j’avais l’impression d’être dans le jeu des sept familles, le jeu consistant à savoir quel cliché le film allait nous sortir : « euh... Je veux l’alien à tronche de Roswell – Ah non ! Pioche, celui-là je te le garde pour la fin du film. Pour te faire attendre je vais juste jouer la carte du gosse qui crie sans raison, ça créera peut-être de l’effroi. » Eh puis d’ailleurs elle est là toute la blague de ce "Dark Skies" : son incapacité totale à générer du mystère, ce qui est pourtant l’essence de base de tout film d’épouvante. Comment Scott Stewart pouvait-il espérer tenir en haleine son public en maintenant le mystère sur la nature de l’être qui peuple la maison pendant plus d’une heure alors qu’il claque en première image de film une citation d’Arthur C. Clarke sur l’existence d’autres formes de vie dans l’univers ??? Non mais franchement ! Quel surprise quand on comprend que tous les mystères dans la maison sont générés par – attention surprise :
des aliens (waooooouh le spoil !)
Alors certains rétorqueront peut-être qu’il n’y avait là aucun mystère, que même le synopsis le laissait suggérer ! Alors OK, moi je veux bien. Mais qu’on me dise dans ces cas là quel est l’intérêt d’aller voir un film prévisible de bout en bout, brassant du cliché à tour de bras ??? Finalement, je me dis que toute la philosophie de ce "Dark Skies" tient en son titre. Ce titre, c’est juste le produit d’un générateur de titre d’épouvante. Pas une seule fois le film ne tisse de lien avec son titre. On l’aurait appelé "Strange Lights", "Wind of Fear" ou "Shadow of Mystery", c'était pareil. Ont-ils d’ailleurs fait gaffe que ce titre, "Dark Skies", était déjà celui d’une série télé des années 1990 justement réputée pour ses empilements de clichés sur les invasions aliens ? Même pas sûr... Non mais franchement... C’est vraiment triste le cinéma quand c’est pensé comme ça...