Autant le dire tout de suite, je ne suis pas grande connaisseuse des films James Bond, je n’en ai pas vu beaucoup, juste la saga Daniel Craig; Je donne un avis très bref sur les autres longs-métrages : J’ai moyennement aimé Casino Royale, et je dirais même, je ne m’en souviens plus, il m’est complètement sorti de la tête. Quantum of Solace, lui au contraire, je m’en rappelle, mais pas forcément d’un point de vue positif. En effet, je l’ai trouvée assez banale. Et pour finir, Skyfall, où là, j’ai été complètement conquise, une vraie surprise ! Alors bien évidemment, j’ai bien eu envie de voir ce quatrième volet « Spectre », mais concrètement je sentais qu’il serait moins bon que son prédécesseur. Préjudice ? peut-être, et je donne enfin mon avis.
Et bien j’ai beaucoup aimé, et je ne mis attendais pas du tout. « Spectre » reprend les choses là où on les avait laissées, c’est-à-dire en triste état. Le MI6 est un champ de ruines, où l’espionnage "à l’ancienne" est menacé par les nouvelles technologies du renseignement, pendant que James Bond se la joue solo, où il se rend à Mexico pour une mission secrète. Tout par de là.
L’inquiétude que j’ai eue pour ce film, et je pense que c’était pour tout le monde, c’est qu’il passe après le grand « Skyfall », donc du coup, les attentes sont énormes, et c’est probablement pour ça que les avis sont mitigés; j’en ai lu certains, et je suis d’accord sur la plupart des points cités. Une petite comparaison avec « Skyfall » s’impose. Dans l’opus précédent, on avait une ambiance très sombre, très psychologique, surtout par rapport au personnage de Bond; on donné un visage humain à un espion affaiblit face à une menace grandissante. Il prenait le temps de s'arrêter sur ses erreurs passées, mais aussi sur son enfance ainsi que sur ses craintes. Cela permettait au film d'affirmer le fait que James Bond ne soit pas immortel. Il vieillit, mais ne doit pas se laisser abattre. Dans « Spectre », on change complètement de registre, l’ambiance devient beaucoup plus décontractée, même si certaines scènes s’avèrent être assez sombres finalement. Pourtant ce changement ne m'a pas déplu, et le film regorge de qualité. Pour commencer, l’introduction est une réussite totale, dès le début, on rentre dans le film sans soucis et ça c’est un bon point. Le générique - « Writing’s On The Wall » interprété par Sam Smith - est magnifique, j’ai eu un coup de coeur pour cette musique; bon, peut-être qu’il ne rivalise pas avec Skyfall d’Adèle, mais quand même. Ensuite, il est question de la mise en scène : Elle est non seulement efficace, mais aussi élégante, et parfois virtuose. Comme exemple, je prends sans hésité la scène de l'organisation Spectre à Rome, qui introduit par des jeux d'ombres et de lumières vraiment réussis, le grand méchant, sans compter cette ambiance silencieuse vraiment pertinente. Le film joue beaucoup sur ses décors, et sur les pays/villes qu’il expose, allant de Mexico jusqu’à Rome en passant par l’Autriche. Il y a ensuite des combats aux corps-à-corps très efficaces - en hélicoptère ou en train, c'est au choix, et des courses-poursuites bien rythmé; donc c’est un grand oui pour les scènes d’action. Et si on rajoute en plus un humour qui fonctionne à merveille, c’est presque un carton plein.
Et c’est là que je vais parler des acteurs et personnages. Si je n’ai rien à dire sur les habitués comme Fiennes, Harris ou Whishaw (d’ailleurs autre bon point : les relations entre les protagonistes est très réussis, le duo Bond/Q est hilarant), j’aimerais parler avec plus de détails sur les autres personnages : déjà Daniel Craig est toujours aussi convaincant en James Bond même si sa psychologie est moins travaillée. Parlons maintenant de Léa Seydoux, qui selon moi est injustement critiqué; et bien j’ai beaucoup aimé son interprétation. Elle incarne avec classe le personnage de Madeleine Swann, une psychanalyste indispensable à la traque menée par 007, mais aussi à la rédemption d’un homme qui a jusqu’ici été fatale à toutes les femmes de sa vie.
Mais voilà, là où « Spectre » déçoit vraiment, c’est au niveau du scénario, particulièrement sur cette fameuse organisation criminelle. Elle a un projet machiavélique d'envergure mondiale, quelque chose qui n’a jamais été vu dans les autres opus de cette saga (c’est censé être le final de la saga, alors forcément…) mais il ne convainc pas, en tout cas pas moi. On ne ressent pas vraiment de danger, de gravité dans la chose. Je vous parle de ça car c’est directement lié au personnage de Franz Oberhauser incarné par Christoph Waltz. Alors je le dis direct : Waltz est un de mes acteurs préférés ! mais son personnage manque d’ampleur, de puissance. La « révélation finale » est amenée de façon maladroite et déçoit vraiment, pourtant elle tente d’avoir un gros impact en faisant plusieurs fois des références aux autres films. Pourtant, quand on est en contact avec cette organisation et cet antagoniste, on ressent une ambiance délétère, où la mort semble constamment saisir le vif. Sam Mendes filme constamment quelques choses d’intéressant dans ce film : la peur. Dans Skyfall, elle s'exhibait, presque obscène. Ici, on la perçoit, on la devine, mais elle reste ouatée, diffuse, masquée, et c'est dommage.
Pour conclure, ce nouvel opus est peut-être moins profond, moins émouvant, mais définitivement captivant, à sa manière, plus glamour, avec une superbe mise en scène faite par un Sam Mendes inspiré. On frissonne de plaisir devant les scènes d’action toutes plus spectaculaires et inventives, on en prend plein les yeux d’un décor splendide et on guette avec gourmandise les clins d’œil à la mythologie du héros, un film un tantinet longuet mais au bout du compte très efficace et qui ma conquise. 4/5