Pour sa 24ème apparition, l'agent 007 n'est plus dans le coup.
Depuis l'attentat, le MI6 doit se moderniser au profit d'un nouveau centre mondial de big data, et c'est bien connu, les machines n'ont pas tous les états d'âme des hommes pour exécuter les ordres. Personne ne parie plus sur James, qui, en parfait auto-entrepreneur, termine une mission solo à Mexico. Bientôt, le spectre d'un mort va réveiller de vieux souvenirs, et menacer la sécurité des services secrets de la planète.
Comme dans un bon whisky, on connaît les ingrédients d'un James Bond mais pas encore le goût. Spectre débute pas une scène dantesque à Mexico, pendant la fête des morts. Vraiment énorme! Les déambulations au milieu des squelettes au rythme du carnaval nous émerveille jusqu'au générique. J'ai pas du tout aimé le morceau de Sam Smith, peut-être choisi pour son image cool, ni les plans séquences remplis de pieuvres (je ne suis pas venu revoir Octopussy!
Lorsque l'agent 007 arrive à Rome, le grand cru semble de mise, paysages sublimes complétés par deux divinités : une Monica Bellucci à couper le souffle, dont l'apparition reste trop brève, et la nouvelle DB10 Aston Martin, utile comme jouet à faire des courses poursuites époustouflantes.
Et ensuite... le film rentre dans le moule classique, conversation, voyage, baston, re-conversation, re-voyage, re-baston etc. L'apparition de Léa Seydoux ne change rien. Comme toute James bond girl (N'est pas Ursula Andress qui veut!), sa prestation est basique, presque inutile.
Daniel Craig, bien que vieillissant, est parfait, fougueux, limite obsédé avec la gente féminine qui se laisse si facilement convaincre après quelques vodka martini olives avec glace pillée au maillet! Et lorsqu'il balance son Beretta au fond de la Tamise, serait-ce le signe de l'abandon du rôle de l'agent secret qu'il incarne parfaitement, même en blond aux yeux bleus?
Enfin, le méchant , Christoph Waltz, aussi rare dans le film qu'un spectre, n'est pas aussi terrifiant que lorsqu'il incarne le commandant nazi dans "Inglourus Bastard". Javier Bardem a mis la barre très haute dans le précédant opus.
Ainsi, Sam Mendes nous offre une suite au somptueux "Skyfall", plutôt pâle au regard des moyens en jeu. La séance se termine, d'un scénario plutôt banal, les 2h30 de belles images à remplir son carnet de voyages ne se boudent pas, le whisky est très bon sans être millésimé