Ils n'ont rien qui les réunisse -seul le hasard les a fait se croiser. Ils vont passer ensemble une journée passionnée -va t-elle suffire à faire basculer leur vie? Ou vont ils en reprendre le cours habituel? Mais, ma bonne dame, me direz vous, j'ai déja vu ça 378 fois depuis Brève Rencontre! Je vous rassure: vous vous passerez aisement de la 379eme version, adulée, on se demande bien pourquoi, par une critique en manque sans doute de chef d'oeuvre à se mettre sous la dent? Ah si, il y a une nouveauté: la drague en tapant l'incruste dans un enterrement. Pas mal, non, comme plan?
Donc, Alix (Emmanuelle Devos), actrice de théatre un peu à côté de ses pompes, suit un bel anglais croisé dans le Calais-Paris qui se rend en France pour les obséques d'une amie. Elle le suit jusque dans sa chambre d'hôtel; à la place de l'anglais, une sangsue comme ça, ça m'aurait foutu la trouille. Emmanuelle Devos est très bien. Drôle de fille? Drôle de tête, un cou épais, limite goitreux, une lourde machoire mussolinienne, une bouche qui s'effondre, mais un regard laser, bleu gris, dans des yeux un peu chinois qui fait oublier tout le reste. Une présence incontestable, une de nos meilleures actrices -drôlement plus intéressante ailleurs, dans Ceux qui restent par exemple.... Mais, pout tout dire, je venais pour Gabriel Byrnes, que je trouve extrêmement séduisant (bien que je n'ai jamais réussi à suivre "En analyse" plus de deux épisodes sans me mettre à roupiller). Gabriel Byrnes est pudique. Il ne veut même pas enlever sa chemise au lit. Et quand il roule un patin, il met tellement d'énergie à garder les lèvres serrées que tous ses muscles faciaux se contractent. Bon, il a pas vraiment l'air à l'aise dans cette histoire. Il garde en permanence l'air égaré du chat qui fait dans la braise, comme disait ma grand mère.
Alix est antipathique. Elle fait une scène à sa soeur, petite bourgeoise installée, alors qu'elle vient la taper..... elle engueule le garçon de café qui réclame juste le prix de sa consommation, on n'a qu'une envie: la refoutre dans le train pour Calais, et zou!
Le film de Jérôme Bonnell n'a aucun intérêt.