Un argument façon "Brève rencontre", mais resserré (une seule journée - 12 heures décisives), adapté aux années 2000 (la conjugalité a changé, la libération sexuelle est passée par là, les femmes travaillent - l'héroïne a cependant une activité professionnelle particulière), mais entre deux trains aussi (Calais/Paris - car la scène est en France - et non dans la province anglaise). Clin d'oeil : si "Elle" est française (Alix), "Lui" est anglais (Douglas, son aîné de 20 ans, mais un charme encore certain). La jeune quadra, peu sûre d'elle et de ses choix, cède au vent de "l'aventure", mais sera finalement aussi sage que Laura, sa devancière de la pièce de Noël Coward, adaptée au cinéma par David Lean en 1945. Cette folle journée se déroule à travers la capitale, entre lieux clos (métro, église - Doug est venu assister aux funérailles de Patricia, une ancienne condisciple sorbonnarde et probable passion de jeunesse - hôtel, cafés, gare) et espaces ouverts des rues joyeuses et animées où le couple provisoire se risque quand le temps s'accélère. Autant de saynètes, s'intercalant dans la rythmique syncopée des joutes amoureuses et des sentiments évanescents, avec un "focus" permanent sur Alix, y compris ses moments seule (casting, passage à la banque, visite orageuse à sa soeur Diane - sans oublier ses essais répétés pour joindre son compagnon Antoine, sur messagerie permanente). Emmanuelle Devos et Gabriel Byrne constituent l'attrait principal de ce 5ème film de Jérôme Bonnell - grâce à leur solide métier, ils réussissent (autant que faire se peut) à donner quelque chair à des personnages que le scénariste-réalisateur peine globalement à faire exister et évoluer vraiment.