La technologie évolue et prend de l'ampleur dans notre existence, et sans doute même dans nos vies sentimentales et intimes, dans un futur plus que proche.... un avenir inquiétant, qui soulève bien des questionnement existenties, importants quant à l'homme et ses rapports à la technologie, des rapports de plus en plus confus, et complexes, ou la dimension humaine s'écroule et s'écrase face au poid des nouvelles technologies, qui envahissent son espace vital et qui, d'une manière ou d'une autre, modifient sa perception des choses à long terme,et influent par la suite sur son comportement....C'est ce que vient pointer du doigt (mais pas accusateur) le long métrage de Spike Jonze "Her", qui s'avérera être une œuvre puissante ,touchante, émouvante,et intelligente, tant de qualificatifs, pour décrire ce film magnifique, et époustouflant, qui aura réussi à me toucher, et même me faire verser une larme ,et ce pour le peu que l'on soit sensible....Dans un Los Angeles futuriste ( pas si futuriste que ça....), une mégapole où gratte-ciel sont omniprésents, où humains interfèrent plus avec leurs smartphones high-tech qu'entre eux, souvent absorbés par leur technologie, une époque ou hommes et femmes trouvent plus de réconfort dans leurs téléphones et ordinateurs qu'ailleurs, dans ce contexte futuriste alarmant et triste (il faut le dire....), que vit Théodore Twonbly (Joachin Phœnix) un quadragénaire, solitaire qui digère mal une rupture douloureuse, et sombre peu à peu dans un état dépressif, menant un quotidien ordinaire.Entre boulot métro-dodo, Théodore se construie son petit monde centré sur ses joujoux technologiques (téléphone et jeux vidéos), s'isolant de plus en plus de ses semblables, espérant ainsi s'échapper et oublier le mal-être qui le ronge...Il tombe un jour sur un logiciel révolutionnaire,un système d'exploitation (OS1) doté d'une intelligence artificielle (A.I) qui s'adapte aux besoins et aux attentes de l'utilisateur cette A.I sous la "forme" d'une voix féminine douce, et sensuelle ( à la demande de Théodore) ,se nomme Samantha (Scarlett Johansson)... Théodore se lie d'amitié à pour technologie pratique qui l'aide énormément à s'organiser dans quotidien ainsi qu'au boulot en effet, notre protagoniste est une sorte d'écrivain publique,qui confectionne des lettres en tous genres ( lettres professionnelles, romantiques....) pour de parfaits inconnus,se faisant passer pour eux, et anticipant leurs ressentis et émotions....La relation entre Samantha et Théodore, prend un tournant inattendu lorsque ce dernier commence à éprouver des sentiments forts et intenses,vis à vis de la "machine" qui les partage d'ailleurs.Une "Love Story" d'un genre nouveau, aussi improbable qu'ambigue est née. Le cinéaste nous plonge dans un futur pas si loin que ça avec tout ce que cela peut engendrer, un monde ou la technologie prendra beaucoup de place dans le quotidien des hommes et femmes, qui préfèrent se réfugier et se complaire dans le virtuel et relèguent le relationnel, au second plan.Un futur qui se veut de plus en plus révolutionnaire et repoussant ses limites ,mais revers de la médaille, plus triste et mélancolique. Théodore le personnage central de l'intrigue est un échantillon dépeint subtilement et habilement , il représente ce que pourrait devenir l'homme du futur, solitaire,et isolé les yeux rivés sur son tél High-tech ou encore son ordi. Connecté,distrait ,et incapable d'apprécier les choses et plaisirs simples de la vie, en effet au bord du désespoir et suite à une rupture, le protagoniste s'attache et tombe amoureux d'une A.I à la voix envoûtante et charmante, une Samantha qui passe de l'assistante, à l'amie et confidente et la petite amie et amoureuse pour finir, car si cette idyllique amoureuse et atypiques (et monaie courante dans le futur) est réciproque,notre protagoniste n'est pas tiré d'affaire pour autant, en effet les attentes de Samantha et besoins grandissent et évoluent tout comme elle évolue constamment,ce qui la pousse à sortir de cet espace sentimental et relationnel et cette "zone de confort" devenant de plus en plus étroit et étouffant, et explorant ainsi de nouveaux horizons nécessaires à son développement et son évolution, Théodore l' apprendra d'ailleurs à ses dépens (même une A.I est infidèle e fin de compte) et se rend compte qu'il ne pourra plus suivre le rythme et que la situation lui échappe.Le traitement du personnage principal est l'un des points forts du long métrage auquel on s'attache et on s'identifie facilement,un personnage sensible et asocial émouvant et percutant, Joachim Phœnix livre l'une de ses meilleures prestations et habite son personnage, Scarlett Johansson n'est pas des moindres, et par sa voix sensuelle et douce un jeu sans failles, les seconds rôles( Amy Addams) s'en sortent plutôt bien.La réalisation et mise en scène son irréprochables, et la photographie est belle et soignée avec ces couleurs et tons chauds.Pour terminer, le final bien que prévisible, est percutant et émouvant,logique dans le sens de l'évolution de l'histoire, et laisse place à beaucoup de questions qui resteront sans réponse, laissant une libre interprétation au spectateur, car "her" expose une vision propre, et détaille certains éléments sans évoquer
des solutions car la n'est pas l'intention du cinéaste. " "HER" est un excellent film d'anticipation qui dépeint une vision d'un futur inquiétant, en proie aux technologies ( A l'instar de son protagoniste ), où les valeurs humaines s'éternisent et s'effacent ,et les relations deviennent anecdotiques, leur préférant un virtuel omniprésent dans une existence de plus en plus triste et dénuée d'intérêt, ou une remise en question est plus que nécessaire. Excellent: 4,25/5