On sait très bien qu'avec Spike Jonze on va avoir le droit à un film au scénario barré. Et bien c'est le cas ici, mais pourtant ce qui nous frappe immédiatement ce n'est pas le pitch, mais les décors. Et oui, Jonze nous sert des décors colorés splendides, qui font futuristes, mais réalistes, disons futuriste dans 5 à 10 ans, pas plus. En plus de dire que c'est agréable à regarder, et c'est un euphémisme, cela a aussi pour avantage d'encrer son film dans une vision très réelle de notre propre monde, mais qui a pourtant un côté alternatif. Cela sous tends aussi une logique du paraître, dans une société qui semble avoir perdus une part d'humanité. Mine de rie, cela créer un univers dont Jonze nous invite à le rejoindre. Et ce qui est frappant, c'est que cet univers nous est à la fois très familier, et pourtant très éloigné. En cela le personnage de Joaquin Phoenix exprime un peu cela, il nous livre une performance époustouflante, il joue le rôle d'un hipster du futur. Avec notre vision actuelle, ce personnage à petite moustache passerait presque pour un has been, mais avec ces vêtements classes et sa maison sur développé ils passent pour l'Homme moderne par excellence. Et ce que l'on remarque, c'est que l'Homme moderne est un Homme seul,qui n'arrive pas à avoir des relations avec ces congénères, qu'il se sent seul. Ancré dans cette solitude, il préfère les relations virtuelles, aux relations véritables. Scarlett Johansson livre une superbe composition, elle était la parfaite actrice pour jouer la voix du robot, parce que de sa voix douce et chaude, elle incarne à la fois un côté séducteur et rassurant, dont révérait cet Homme moderne.
Mais le point fort du film est qu'il n'est pas manichéen, jamais il ne dit expressément que les relations virtuelles sont mauvaises, ou qu'elles sont bonnes. Il sous entend pourquoi elles seraient bonnes, par rapport à quelque chose, ou mauvaises par rapport à quelque chose d'autre. Mais surtout, il veut nous faire comprendre que si des relations virtuelles se sont développées, c'est uniquement pour répondre à un besoin de l'Homme moderne. Et que si ce besoin existe, c'est uniquement pour combler un manque de solitude, qui provient de relations superficielles. Or en disant que les relations véritables sont superficielles, c'est comme si on disait qu'elles n'existent pas vraiment, qu'elles ont un côté virtuelles. C'est là que, par un contraste le personnage de Scalett nous sembles beaucoup moins superficiel, donc beaucoup plus humain que les propres humains du film. C'est cette problématique qui constitue tout l'enjeux du film. C'est à dire cette notion de relation virtuelle. Mais bien loin d'être un louange pour la technologie "her" se veut avant tout nous avertir de la modernité qui conduit à la négation des relations inter-humaines. Et pourtant ce n'est pas un réquisitoire, du moins de façon primaire contre la technologie. Nous le voyons bien, puisque le personnage de Joaquin Phoenix a toujours le sourire aux lèvres, il est bien avec sa machine. Donc là machine rend heureux cet individus, ce qui a pour effet de mettre le spectateur mal à l'aise. Car oui, nous montrer qu'un programme informatique satisfait plus un Humain qu'un autre humain, ça nous montre le désenchantement du monde de l'Humain moderne. Ce qui pour autant ne veut pas dire sa perte totale d'humanité, mais une mutation de l'Humain. Mais là où c'est fort, c'est que la machine peut être bénéfique à l'Homme moderne, puisqu'elle peut nous faire comprendre que nous Humain nous nous sommes déconnecté de nos semblables. C'est pour ça que "her" est une oeuvre si riche, car elle nous invite à une profonde réflexion, duquel je ne peux penser qu'on nous met en garde devant la technologie, car comme le disais Rablais: "science sans conscience n'est que ruine de l'âme'. Et au final la réalisation léchée agrémenté d'une Bo d'Arcade Fire réussie, et d'un sujet qui pousse à la réflexion, font entrer ce film dans une atmosphère particulier, qui parfois nous séduit, parfois nous brusque un peu. Mais je pense que c'est le genre de film à regarder plusieurs fois, pour avoir différentes visions et interprétations tel par exemple un "Matrix".