Quand on ne sait plus quoi produire en termes de divertissement horrifique, que peut-on faire pour attirer encore le spectateur dans les salles sans jamais le lasser ? Jason Blum, le fameux producteur low cost, semble avoir eu la réponse ses dernières années, en reprenant des scripts bateaux sans rien n’y changer si ce n’est une infime variation. Par exemple : vous prenez Insidious ou Paranormal Activity, vous y ajoutez des extra-terrestres, vous obtenez Dark Skies. Ou encore un détail minime de Paranormal Activity (oui, encore ce film !) qu’est la planche de ouija pour une histoire de démons mélangé à de la communication avec l’au-delà risquée et vous avez… Ouija, tout simplement ! En bref, des longs-métrages qui n’ont finalement rien de bien original à proposer si ce n’est jouer sur la soi-disant originalité de leur scénario. Sans compter que jusqu’ici, les nombreux produits de la firme Blumhouse Productions se sont présentés au public avec une qualité bien douteuse. Un fait que confirme Lazarus Effect, film d’épouvante-horreur se voulant percutant et qui n’est rien d’autre qu’un énième coup dans l’eau pour ce qui est de nous effrayer ou bien tout simplement nous divertir.
Si vous voulez un résumé rapide de ce qu’est Lazarus Effect, il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle histoire de possession à l’instar d’Insidious (
un personnage perdu dans un monde parallèle à la suite d’un coma ou un équivalent et dont le corps va se retrouver possédé par un démon de passage
), basé cette fois-ci sur la résurrection scientifique (
un sérum permettant de redonner vie
). Vous ajoutez en plus de cela une tête d’affiche hollywoodienne (un chouïa) connue et qui, dans le meilleur des cas, fasse rêver en la personne d’Olivia Wilde, et vous avez droit à un film d’horreur qui ne révolutionne en rien le genre. Juste deux-trois petits changements question écriture pour vous faire croire à quelque chose de neuf alors que c’est toujours la même chose au fil des longs-métrages qui se succèdent sans relâche. Et ce prendre le temps de corriger les nombreux défauts qui persistent de projet en projet !
Encore une fois, nous nous retrouvons face à un film se prenant bien trop au sérieux pour intéresser et qui nous sort des explications abracadabrantesques pour justifier son histoire. Alors qu’au final, nous avons droit à une nouvelle introduction qui traîne la patte pour nous présenter inutilement son sujet et ses personnages stéréotypés au possible. Pour enchaîner par la suite sur l’élément déclencheur et ses conséquences qui prennent à leur tour bien trop de temps à se mettre en place afin d’aboutir sur un dénouement grotesque expédié en un quart de seconde. Sans oublier un casting pas folichon, des répliques à dormir debout, des effets spéciaux à outrance et surtout une mise en scène d’une platitude exaspérante (à aucun moment vous ne sursauterez), Lazarus Effect fait pâle figure face aux autres productions horrifiques de Jason Blum (notamment Insidious et Sinister). Il est d’ailleurs étonnant de noter que ce film ait eu droit à une promotion assez efficace alors qu’il n’a franchement rien pour lui, tandis que d’autres longs-métrages du même style, bien plus méritants, ont été passés inexplicablement sous silence.
Si je devais citer un point fort pour Lazarus Effect (bien que cela soit un grand mot) qui permet d’alléger cette note salée, c’est sa faible durée. Alors que la majorité des divertissements d’horreur commencent de plus en plus à passer la barre des 1h40, le film de David Gelb se contente lui d’un petit 1h23. Si ce détail peut s’avérer irrecevable en règle général, il permet ici à Lazarus Effect d’être un peu supportable. En effet, n’ayant que peu de temps à étoffer son récit, ce dernier va direct à l’essentiel. Aucune perte de temps inutile malgré l’introduction pouvant permettre à certains d’entre vous d’entrer plus facilement dans l’histoire. À condition bien sûr que le long-métrage vous captive ne serait-ce qu’un minimum ! Mais même cela, à la vue de l’aspect banal et peu engageant de l’ensemble, ce n’est vraiment pas gagné d’avance !
Bien loin de réveiller un mort parce qu’il ne se montre jamais choquant, efficace et encore moins terrifiant à souhait, Lazarus Effect n’est qu’une production de plus pour Jason Blum, dont le but semble être de rapporter des sous pour ce dernier afin de mettre en chantier d’autres projets. Du coup, l’aspect commercial n’en est que plus flagrant et le film s’en retrouve négligé de bout en bout. Si vous décidez de vous plonger dans son visionnage, il vous faudra sans doute bien plus qu’un sérum pour vous ramenez à la vie, car mourir d’ennui, c’est quelque chose de vraiment incurable !