Je ne suis pas un grand fan des comédies américaines, il faut dire que les comédies, les français sont bien meilleurs la dessus, c'est un fait n'en déplaise aux pros-américains du cinéma, la France en produit plus et à un nombre de comédies cultes supérieurs.
Adam Sandler - lui aussi un des acteurs les mieux payés d'Hollywood dans le top 10 comme l'est aussi Ben Stiller - qui est pourtant plus apprécié encore que l'est Ben Stiller sur le territoire de l'Oncle Sam, jouant dans le même registre, la comédie ne vient quasiment jamais en France... Mais Ben Stiller lui est venu en France pour la promotion du film et y a passé beaucoup de temps, cela est à mon sens très appréciable et j'ai aimé l'attention. Tout comme j'ai aimé le film...
Il faut dire que si j'ai été tenté d'aller le voir alors que je ne suis un sceptique des comédies américaines, c'est pour plusieurs raison :
Pour celle que j'ai cité plus haut ; la promo très active de Ben Stiller sur les médias français, la plupart des acteurs américains ne font que passer à un programme et puis s'en vont, Ben Stiller à été ici à jusqu'à jouer dans une émission humoristique de Canal + en complément des émissions de promotions classiques.
Pour le budget conséquent de 90 millions $ : qui laisse donc sous-entendre que l'on va avoir affaire à une vrai superproduction et non à un film sur lequel on rogne tout pour ne parier que sur un humour vacillant façon série B que l'on aurait porté au cinéma. Et c'est bel et bien le cas ici il s'agit d'une vrai grosse production, tout y est traité avec soin, les cadrages, les décors, les transitions, le choix des acteurs etc mais j'y reviendrais après.
Pour Ben Stiller : il est à mon sens le seul acteur comique américain du moment qui vaille vraiment la peine de se déplacer en salle lorsque l'on est français, il est réellement capable de supporter à lui tout seul un film comique qu'il y ait un gros budget ou non.
Pour le voyage : un film américain qui ne se passe pas qu'aux USA est déjà un exploit en lui même. Le personnage Walter Mitty se retrouve ainsi au Groenland, en Islande (second lieu principal de tournage du film) et en Afghanistan, ce dernier pays où là encore on ne nous impose pas une vision américaine habituelle surannée puisque aucun militaire ou scène de guerre n'y apparaît mais uniquement des gens qui s'amusent en jouant au ballon. Etant passionné de voyage je voulais voir ce que cela donnerais avec Ben Stiller, et son sens de la comédie. On n'est pas trompé comme cela pourrait l'être dans Eyjafjallajökull avec Danny Boon où jamais on n’aperçoit l'Islande, et la comparaison n'est pas anodine, lisez toute la critique pour le comprendre.
Pour l'histoire, que je vais en rédiger le pitch à ma sauce à partir de plusieurs résumés :
Walter Mitty un homme plutôt ordinaire, rêveur et timide, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants en se déconnectant de la réalité stressante. Confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, il doit retrouver le négatif n°25 du célèbre photographe Sean O'Connell (Sean Penn)... Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu'ici. L’amènera a révéler son amour son amour à sa collègue Cheryl Melhoff (Kristen Wiig). Et qui changera sa vie à jamais...
Un teaser qui ne dit pourtant pas grand chose de ce que l'on va réellement voir, et nous laisse donc tout le temps de découverte pour aller de surprise en surprise tout au long du film jusqu'au dénouement final. Rien ne laisse vraiment présager de la drôlerie de l'histoire, de son coté humaniste, de la morale anticapitaliste, des liens entre les être humains, du poids de la vie et de ses choix. Oui tout ça dans une comédie tordante à plusieurs moments.
Les effets spéciaux sont bluffants et servent parfaitement les moments de déconnexion de Walter Mitty, ils égalent aisément pensant ces passages les meilleurs films d'actions, de superhéros ou autres. Ils ne font pas penser que pour certaines scènes l'acteur principal Ben Stiller s'est réellement mis en danger ainsi lorsqu'il est dans l'océan Atlantique après un saut en hélicoptère, eh bien il est réellement en train de barboter dans des vagues plus grandes que lui (pas difficile en même temps puisqu'il est minuscule... Pardon je ne pouvais pas manquer une occasion de me moquer des petits ^^).
Le volcan Eyjafjallajökull est par exemple lui bien visible en version numérique et en irruption, si le personnage de Ben Stiller ignore de quoi il s'agit lorsque ce nom est noté sur un bout de papier, nous français on percute immédiatement...
Adapté de " la vie secrète de Walter Mitty " un film de 1947 et de la nouvelle et de la nouvelle du même titre de James Thurber je n'ai vu ni lu aucun des deux, chose que je corrigerais donc ultérieurement.
Les acteurs sont tous convaincants, inutile donc de s'attarder sur la description de leur jeu, ma critique est déjà suffisamment longue, je vais juste citer Adam Scott en Ted Hendricks, nouveau patron de Life magazine, barbu, moqueur et énervant à souhait. Patton Oswalt en directeur d'un site de rencontre auquel est inscrit Walter Mitty. Kathryn Hahn en sœur un peu décalée de Walter Mitty et Shirley MacLaine comme sa mère...
5ème film de Ben Stiller il s'agit du plus réussit de ses réalisations, et je pense un des plus réussit de sa longue carrière d'acteur.
Ma note 4/5. Similaire à la note globale du film par les spectateurs qui est supérieur à la note moyenne de la presse.
Un gros succès aux USA malgré une note mitigée parmi eux. Un nombre d'entrée moyen en France, mais à contrario un accueil critique bien plus favorable, mais il n'y pas que moi qui ne suit pas fan des comédies américaines, la réticence des français vient donc de là... N'ayez aucune réticence allez voir ce film, il est une des surprises de ce début d'année.
A voir seul, en famille, entre ami, en couple, il est tout public, les 1H40 passent comme une savoureuse gorgée de nectar.
Merci de m'avoir lu.
Que la vie vous berce.
Emmanuel Buriez