Celui qui revient est un film qui aborde la problématique du difficile retour à la réalité après avoir survécu à la guerre. Le réalisateur Asoka Handagama explique à quel point cette tentative de retrouver un semblant de normalité est une lutte quotidienne : "Trente ans de guerre, c'est suffisamment long pour que toute une génération ne sache rien d'autre que porter une arme. Pour tous ces enfants et ces jeunes gens (...) le retour à une vie normale est un autre combat, plus douloureux et dangereux encore que celui qu'ils avaient affronté avant. Déjà victimes parce que entraînés de force dans la machine de guerre, ces hommes et ces femmes se retrouvent à nouveau aspirés dans un cercle infernal de violences et de souffrances..."
Celui qui revient est le septième long métrage du Sri Lankais Asoka Handagama. Le cinéaste y reprend le cours de son oeuvre, en suspens depuis huit années - si l'on excepte une comédie sortie en 2010 - à cause de la censure de son précédent film. En effet, Goodbye Mum (2005), très attendu par la critique après This is my moon et Flying with one wing, s'est vu privé de visa en 2007 par le ministère de la culture (le film abordant trop frontalement des enjeux sociaux sensibles).
Avant de sortir enfin sur les écrans, Celui qui revient a été présenté dans les plus grands festivals internationaux dont Toronto, Tokyo, et Cannes.
Si le cinéma d'Asoka Handagama s'est tant démarqué aux yeux de la critique et du public très sélect des grands festivals, c'est indéniablement par son style très particulier, mêlant des influences proches d'un cinéma plus commercial et une identité propre.
Celui qui revient marque également l'occasion pour Asoka Handagama de parler de la douleur endurée par son pays, après trente longues années d'une guerre destructrice dont l'occident ne sait finalement pas grand chose (guerre civile dont les dégâts ont été incroyablement amplifiés par la violence du Tsunami de 2004). Le conflit, au Sri Lanka, a beau être terminé, l'avenir de la communauté reste relativement incertain. Dans ce film, le cinéaste a choisi de se placer du côté de la minorité tamoule, afin de faire entendre sa voix.